En arrivant à Dieulouard, entre Blénod-lès-Pont-à-Mousson et Nancy, les énormes cuves rouillées siglées de têtes de mort attiraient le regard. Les automobilistes, comme les voyageurs du TGV, ne pouvaient pas louper la verrue. Perdue au milieu d’un terrain devenu vague, une cheminée en ferraille brisée en deux apparaissait devant un bâtiment en ruine. Bonjour l’image … et l’odeur pour les riverains, incommodés par des relents nauséabonds qui s’échappaient de la friche. L’ancien site industriel Pétrocarbol a attendu plus de 20 ans que son sort soit scellé.
Plus connu sous le nom d’Union Française des Pétroles, Pétrocarbol récolta à partir des années 1950 les huiles usagées des garagistes. Dans son usine, à Dieulouard, la société les recyclait en les chauffant. Elle utilisa d’ailleurs pendant longtemps ces mêmes vieilles huiles comme carburant, avant d’être liquidée en 1992 et de laisser surplace, telles que, des cuves pleines d’hydrocarbures souillées avec parfois du PCB. Le principe du pollueur payeur a en vain été actionné. Le site de l’industriel défaillant a été classé comme orphelin. S’en est suivi une pollution permanente. La Bouillante, ruisseau qui coule derrière l’usine, est polluée en hydrocarbures. Le sol du site en est gorgé.
Depuis, une pelle a fait table rase de ce passé très pollué. Son puissant bras armé de cisailles a découpé les cuves restantes. Les tôles et les carcasses pliées ont été évacuées. Des analyses effectuées par carottages du sol doivent déterminer s’il est possible d’inventer un futur pour ces lieux. La commune a un projet d’aménagement d’une superficie de quatre hectares avec habitat, tertiaire et maison médicale. Une partie du terrain de l’ancienne usine pourrait être utilisée comme parking.