De sang, des morts en masse, de l’impertinence et de la subversion. L’année 1917, marquée par lu fureur de la Bataille de Verdun (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2011/01/15/des-villages-sacrifies-a-cause-de-la-france/) et la Révolution russe, a été un moment de créativité artistique intense. Le Centre Pompidou-Metz offre une plongée dans cette année « impossible ».
L’exposition 1917 inaugure le cycle des manifestations du centenaire de la Première Guerre Mondiale (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2011/02/16/ouvrir-verdun-et-la-meuse-au-tourisme/). Il ne s’agit pas d’une exposition sur la guerre mais d’une exposition sur la création en temps de guerre, d’un panorama de la création internationale sur une seule année. Avec 1 500 œuvres prêtées par une quinzaine de pays, la plus importante exposition européenne de l’été révèle la diversité créative de 350 artistes.
Certains d’entre eux se sont directement inspirés des événements. D’autres ont préféré peindre des nymphéas (Monet), le corps d’une femme (Modigliani) ou trois sœurs (Matisse), sculpter le Dieu Pinard (Max Blondat) et même faire d’un urinoir une œuvre d’art (Marcel Duchamp). D’autres noms célèbres sont également exposés comme Otto Dix, Renoir, Chagall ou encore Picasso, dont le rideau Parade n’a plus été montré en France depuis 20 ans en raison de sa taille (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2012/01/08/l%E2%80%99annee-1917-exposee-au-centre-pompidou-metz/). Les œuvres proviennent d’une centaine de prêteurs parmi lesquels Pompidou-Paris, le Musée de l’Armée de Paris et l’Imperial War Museum de Londres.
A travers ce parcours foisonnant qui rappelle l’exposition inaugurale Chefs-d’Œuvre ? (voir : http://forumdeslorrains.forumactif.com/t615-premiers-elements-de-reponse-pour-chefs-doeuvre), la scénographie en noir et blanc de l’architecte Didier Blin apporte une distance au sujet et offre, dans la Grande Nef, son plus bel effet avec une présentation en spirale, motif majeur en 1917.
Cette ambitieuse manifestation pluridisciplinaire mêle les arts plastiques et visuels, les documents historiques, mais aussi les armes et des objets militaires comme une torpille de sous-marin de type G7 de l’armée allemande.
L’exposition s’étale sur deux niveaux. La première galerie, très cloisonnée, immerge le visiteur dans les représentations de la guerre et de ses victimes. Des deux côtés du front, les soldats ont fait de douilles et d’éclats d’obus des objets artistiques. Un casque britannique est par ailleurs devenu une mandoline, des obus et des cartouches une pendule. Cet art des tranchées, réalisé par des anonymes, est réuni dans une impressionnante installation du plasticien contemporain Jean-Jacques Lebel. En réaction à cette horreur de la guerre moderne, le mouvement Dada, né à Zurich en 1916, riposta par la subversion. Le groupe néerlandais De Stijl s’est quant à lui tourné vers l’abstraction, tandis qu’à Paris, l’effervescence culturelle régnait.
Après ce parcours riche en rebondissements, le visiteur est invité dans la Grande nef à se laisser aspirer dans une grande spirale fluide. Ce cheminement, qui n’est pas sans rappeler l’idée du labyrinthe (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/12/07/cpm-de-buren-a-lerrance/), montre les liens forts qui lient création, destruction et reconstruction.
Pour toutes ces raisons, 1917 constitue une année charnière dans l’histoire récente de l’humanité. Elle vit s’éteindre le sculpteur Auguste Rodin, Marcel Duchamp présenter sa scandaleuse Fontaine et le Suprématisme russe se développer.
(Source : RL du 24/05/2012)
bloggerslorrainsengages
11 août, 2012 à 21:01
Plus de 100 000 personnes ont visité l’exposition 1917 au Centre Pompidou-Metz, un peu plus de deux mois après son ouverture le 26 mai 2012. Cela représente plus de 2 000 visiteurs par jour, une fréquentation proche de l’exposition inaugurale Chefs d’œuvres (voir : http://forumdeslorrains.forumactif.com/t615-premiers-elements-de-reponse-pour-chefs-doeuvre#3149). 1917 présente un mélange d’œuvres classiques et avant-gardistes, d’amateurs ou de génies. Il y a là Monet et Otto Dix, Modigliani et Picasso, des douilles et des masques, l’horreur et l’amour. L’exposition s’achève le 24 septembre.
bloggerslorrainsengages
12 septembre, 2012 à 20:03
L’exposition 1917 a dernièrement permis au Centre Pompidou-Metz de franchir la barre symbolique des 1,5 millions de visiteurs. Il faut dire que l’événement est spectaculaire dans ce qu’il donne à voir et à penser.
Marquée par la boucherie de la Première Guerre Mondiale et la Révolution russe, l’année 1917 fut aussi un moment de création intense hanté par la fureur des combats et en même temps d’une grande subversion, comme le montre cette exposition océan à la densité vertigineuse.