Il a gelé comme cela arrive parfois en Lorraine avant les Saints de Glace. Mais dans la nuit du 16 au 17 avril, le niveau de gel a été exceptionnel. Rien à voir avec la gelée blanche habituelle. Il a duré toute la nuit. Il a été enregistré – 5° C sous abri. Comme il avait plu quelques heures avant, l’eau a fait exploser les fleurs. Les arbres fruitiers ont souffert. Le pistil de leur fleur est noir, leur pollen mort. Contrairement à d’autres plantes qui peuvent refaire des fleurs si les premières sont détruites, en arboriculture, il n’y en a qu’une seule série.
Alors qu’ils s’attendaient à une récolte très importante, tous les producteurs ne sont pas touchés de la même manière. En Lorraine, le centre l’est un peu plus que le Nord et le Sud. Résultat, les récoltes de mirabelles, de cerises, de poires, d’abricots, de pêches et de kiwis sont foutues. Il y a encore un peu d’espoir pour les pommes. Cela dit, les dégâts de gel sont très difficiles à évaluer tant que les fruits ne se forment pas. Il faut attendre début juin pour avoir la confirmation.
Heureusement, la vigne a été épargnée. C’est la seule bonne nouvelle dans une Lorraine qui a vu en quelques mois ses céréaliers et ses arboriculteurs payer fortement les aléas climatiques.
bloggerslorrainsengages
19 mai, 2012 à 11:52
Les céréaliers lorrains ont été sinistrés par le froid intense de février.
bloggerslorrainsengages
25 mai, 2012 à 23:30
Il existe plusieurs techniques pour réchauffer l’atmosphère autour des arbres fruitiers avec une attention particulière pour les mirabelliers et les pommiers en pleine floraison. Certains adoptent celle de la bougie. Ces dernières, baptisées « stop-gel », sont présentées dans de gros pots. Elles peuvent brûler entre 10 et 12 h. Une bougie bien placée peut réchauffer trois arbres, à condition que le vent soit suffisant pour diffuser la chaleur. Une autre technique, plus radicale, consiste à accrocher un chalumeau à un tracteur et à sillonner les allées des vergers. Il est également possible d’asperger les arbres d’eau avant que le gel ne tombe et de stopper avant le dégel. Bien maîtrisée, cette technique permet de créer une fine pellicule de glace qui s’avère être protectrice. Un autre système est enfin utilisé, il s’agit de deux pals activés par un moteur de 200 chevaux qui brassent l’air et donc le réchauffent. Cet équipement peut suffire pour deux hectares.
bloggerslorrainsengages
27 juin, 2012 à 19:55
Six semaines après le gel d’une intensité exceptionnelle qui s’est abattu sur la Lorraine dans la nuit du 16 au 17 avril, le constat est sans appel. Tous les fruits sont touchés. Le gel est en effet survenu en pleine floraison, alors qu’il avait plu juste avant. Tous ces facteurs conjugués ont conduit à l’explosion des fleurs.
La situation est très hétérogène sur l’ensemble de la Lorraine. Certains secteurs sont un peu plus épargnés que d’autres. Le Sud a globalement mieux résisté que le Nord, même si le Toulois et les Côtes de Meuse sont les plus touchés. Dans les Vosges, il y a un peu plus de fruits.
La quetsche est le fruit le plus impacté. Au Nord, il n’y en a aucune. Du jamais vu. Les cerises griottes ne sont pas non plus au mieux. Un tiers de la production habituelle pourra être récolté. Si 2001 avait pire pour la mirabelle, les producteurs s’attendent à récolter 40 % d’une année normale, soit aux alentours de 5 000 tonnes, quand la quantité s’élève en moyenne à 12 000 tonnes si tout va bien. Si le fruit d’or s’annonce rare, il promet en revanche d’être magnifique. Par conséquent et compte tenu de sa rareté, les prix seront élevés. Par ailleurs, la mirabelle ne devrait pas restée sur les étals plus de trois semaines, contre cinq habituellement.
Cette année noire pour les vergers lorrains aura enfin de fortes répercussions sur l’économie locale, notamment sur le nombre d’emplois saisonniers à pourvoir qui serait inférieur à 30 % par rapport à 2011.