La nouvelle géographie sanitaire régionale se dessine. Dans le cadre du schéma interrégional d’organisation des soins, l’activité de chirurgie cardiaque à Metz sera en 2013 regroupée sur un site unique qui deviendra le centre de référence de Lorraine Nord. Mais pourquoi ne pourrait-il pas y avoir deux établissements pratiquant ces opérations à Metz ? Où est le problème ?
Deux sites existent en effet aujourd’hui dans la ville, à savoir l’hôpital public Bonsecours du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Metz-Thionville, qui fonctionne désormais avec le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nancy dans le cadre de la communauté hospitalière de territoire, et l’hôpital-clinique Claude Bernard, établissement privé pionnier en chirurgie cardiaque à Metz. Le service a ouvert en 1979, alors que celui de Bonsecours n’a vu le jour qu’en 1989.
Avec 550 patients pris en charge en chirurgie cardiaque en 2011, Claude Bernard est au-delà des 400 interventions nécessaires pour le maintien d’un tel service. L’établissement met également en avant l’excellence de sa filière cardiologique « en secteur », c’est-à-dire sans dépassements d’honoraires, ainsi qu’un taux de mortalité de 3 %, alors que le taux français est de 6. L’établissement craint surtout d’être victime d’une décision politique, car il ne dispose pas du pouvoir de lobbying du CHR. L’activité de chirurgie cardiaque représente aujourd’hui 20 % du chiffre d’affaires de l’hôpital-clinique. S’il venait à en être amputé, cette structure qui emploie 500 salariés serait en danger.
En attendant, le CHR a contacté Claude-Bernard pour lui proposer d’accueillir le site unique de chirurgie cardiaque au sein du nouvel hôpital de Mercy. Mais il ne s’agirait que d’un regroupement géographique, chaque établissement conservant ses équipes et ses patients.
Le Groupe BLE Lorraine estime pour sa part que la décision de ne conserver qu’un seul établissement est un faux problème, qui, sous le prétexte de réaliser des économies, risque de dégrader l’offre de soins en Lorraine Nord.