Une véritable révolution se produit dans les cinémas lorrains. Ils seront bientôt tous passés au numérique. Mais ce basculement technologique a un prix qui met en péril l’équilibre financier des exploitations qui doivent consentir à d’énormes investissements pour s’équiper. Le montant oscille en effet entre 45 000 et 80 000 euros par cabine de projection. A Sarreguemines, l’investissement se chiffre à 650 000 euros pour équiper huit salles. Les distributeurs reversent environ 450 euros pour chaque sortie obtenue. A ce rythme-là, le retour sur investissement prendra huit à neuf ans. Et comme il est plafonné, il restera au final 25 % de la somme à la charge du cinéma. Un montant non négligeable, d’autant plus que le matériel semble avoir une durée de vie nettement plus limitée que celle des bobines de 35 mm.
Producteurs et distributeurs sont les grands gagnants de l’histoire puisqu’ils n’ont plus à fabriquer les onéreuses bobines à 500 ou 1 000 euros l’unité pour une version originale sous-titrée.
Les grands groupes, comme Utopolis ou Kinepolis, ont été les premiers à basculer. Ils sont passés par un tiers investisseur qui leur loue le matériel jusqu’à ce qu’il soit rentabilisé. Les petits cinémas, comme ceux d’Ars-sur-Moselle ou de Jœuf, ont également suivi le mouvement grâce à l’aide du Centre National de la Cinématographie (CNC).