Depuis un an et l’autorisation du ministre français de l’éducation de recourir à Pôle emploi pour pallier les absences de professeurs, il n’est pas rare que des établissements déposent des offres. Certains mettent également des annonces en ligne sur des sites dédiés aux bonnes affaires, à l’instar des collèges Jules Ferry à Briey ou Himmelsberg à Sarreguemines. La situation fait bondir certaines associations de parents d’élèves. Ce n’est en effet absolument pas normal que des chefs d’établissements soient contraints de recruter des enseignants pour le compte du rectorat.
Passer par ce genre de sites ne signifie pas pour autant que l’on fait appel à n’importe qui. Avant d’être recruté, le professeur rencontre au préalable l’inspecteur, qui prend la décision. Il s’agit donc uniquement d’accélérer le processus.
En réalité, cette pratique n’est que la triste conséquence de la politique de suppression des postes dans nos écoles, collèges et lycées (voir : http://forumdeslorrains.forumactif.com/t790-ne-touchez-pas-a-nos-ecoles-et-colleges). Celle-ci a réduit à néant le recrutement au niveau des services de remplacement académique.
Si bien que les chefs d’établissement doivent se débrouiller par leurs propres moyens. A tel point que certains déposent des offres sur internet. La majeure partie de celles-ci concerne essentiellement des postes de professeur de langue. Depuis le début de l’année, dans certains collèges sarregueminois, les carences en cours d’allemand peuvent atteindre une quarantaine d’heures et en anglais, une cinquantaine. Ce sont des heures perdues car les plannings ne permettent pas de les rattraper. Si les parents ne prennent pas l’initiative et/ou n’ont pas les moyens de payer des cours particuliers, leurs enfants ne pourront jamais rattraper ce retard. Ils seront en décalage pour le restant de leur scolarité.
Les remplacements ne sont autorisés qu’au-delà de quinze jours d’absence consécutive. Pour les carences qui excèdent cette durée, le rectorat puise dans son vivier de remplaçants-titulaires. Si celui-ci se tarit, l’académie fait appel à son réseau de contractuels et de vacataires, qui n’est pas non plus extensible. Il est en effet plus facile de trouver des remplaçants contractuels à proximité d’un pôle universitaire qu’ailleurs. Si bien qu’après les déserts médicaux (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/04/19/un-desert-medical-se-profile-a-lhorizon-en-lorraine/), voici les déserts pédagogiques…
(Source : RL du 17/04/2012)
Groupe BLE Lorraine
27 septembre, 2013 à 22:35
Par manque de remplaçants, des établissements scolaires lorrains ont recours à Pôle emploi pour trouver des professeurs, comme par exemple au collège Justemont de Vitry-sur-Orne, où des classes de troisième n’ont plus de cours d’anglais depuis plus de cinq semaines. L’enseignant n’a en effet pas pu être remplacé. L’annonce sur Pôle emploi fait état d’un contrat à durée déterminée de cinq mois et de neuf heures par semaine pour un niveau licence. Ces pratiques se généralisent dans les académies en tension, comme c’est le cas pour Nancy-Metz qui est celle qui a subi le plus de pertes depuis cinq ans. Vitry-sur-Orne est l’illustration du paradoxe que traverse actuellement l’école : un manque de professeurs et une crise du recrutement. Dès le début de l’année scolaire, cinq enseignants de Lettres faisaient défaut en Moselle.