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Développement du Skylander SK-105 en Lorraine

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La Région Lorraine, l’Etat français, Geci International et des investisseurs privés participent au financement du programme Skylander SK-105. Le Skylander SK-105 est un nouvel avion de quinze mètres très robuste conçu pour résister à des conditions extrêmes, développé sur l’ancienne base de l’OTAN de Chambley (Meurthe-et-Moselle) par la société Sky Aircraft, filiale de Geci International. L’appareil a notamment pour qualité d’opérer sur des distances très courtes, à savoir 600 mètres au décollage et 250 mètres à l’atterrissage. D’allure et de conception rustique, capable de transporter 19 passagers ou près de trois tonnes de fret, ce bi-turbopropulseur a été rebaptisé « le Logan des airs ».

Développement du Skylander SK-105 en Lorraine dans Actualité Skylander-SK-105

Les Russes semblent très intéressés par le Skylander (Crédits photo : Geci International)

La Région Lorraine a consenties plusieurs avances remboursables à l’avionneur : neuf millions d’euros, puis sept et cinq en trésorerie. Au départ, la Région souhaitait entrer au capital de Sky-Aircraft à hauteur de sept millions d’euros, sur la base de la demande d’un hypothétique soutien complémentaire de 24 millions d’euros de la Direction Générale de l’Armement (DGA). Une prise de participation suffisamment exceptionnelle de la part d’une collectivité dans une entreprise privée pour que le Conseil d’Etat soit sollicité. L’Etat français avait auparavant apporté 2,5 millions d’euros de prime d’aménagement du territoire au lancement de ce programme de 215 millions d’euros qui prévoit la création de 313 emplois directs et de 700 emplois indirects. Depuis, Paris a également décidé d’investir soixante millions d’euros. Trente millions d’euros proviendraient du grand emprunt, les autres venant d’une prise de participation du Fonds Stratégique d’Investissement (FSI), le bras armé public en matière d’acquisition. Un tel renfort s’avère très appréciable pour un groupe, dont la faible trésorerie, qui résulte des montants importants engagés avant de rentrer de l’argent, expose à un rachat à bas prix de concurrents étrangers potentiels. Des partenaires privés à identifier apporteraient quarante autres millions d’euros.

A ce jour, 212 personnes travaillent au développement de l’avion à Chambley. 411 accords commerciaux auraient été trouvés. Ils comprennent quatorze avions en commande ferme avec acomptes, incluant 4 options, 397 avions avec lettres d’intentions incluant 303 options, ainsi qu’un Memorandum of Unterstanding signé avec la société fantôme russe Aviamost portant sur quarante avions et 260 options. Ce dernier contrat représente une commande potentielle de 260 millions d’euros, voire de deux milliards d’euros à un prix hors option de 6,5 millions d’euros l’unité. De quoi atteindre une partie importante de l’objectif de 1 500 ventes d’ici 2030 fixé par la société.

La date du premier vol du Skylander est fixée à septembre 2013, soit un an de retard sur le calendrier initial en raison du report dans le cadencement des financements. La certification est quant à elle attendue pour septembre 2014.

L’aboutissement de ce programme permettrait enfin de créer un centre de formation aux métiers de l’aéronautique structuré autour du cluster lorrain Aériades composé de 24 entreprises, dont l’équipementier Leach, à Sarralbe. Cette filière pourrait également bénéficier de l’implantation à Commercy d’une usine du groupe Safran, leader mondial dans la fabrication de moteurs d’avion Boeing 737, Airbus A320, Rafale, avec à la clé 400 emplois à l’horizon 2020.

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13 Commentaires

  1. bloggerslorrainsengages

    18 avril, 2012 à 19:38

    Selon le site Marker.ru, le PDG d’Aviamost, Viktor Medvedev aurait l’intention « de fabriquer 260 Skylander sous licence Geci », dans une unité d’assemblage de la zone portuaire d’Oulianovsk. L’information a depuis été démentie par le PDG de Geci-Aviation.

    Dans le détail, l’accord d’origine entre Geci et Aviamost prévoit en effet que ce dernier acquière 40 unités du SK-105 pour une valeur de 260 millions d’euros, dont 5 % seraient versés à Geci d’ici 2013, soit un an avant la livraison du premier appareil. L’achat des 260 autres aéronefs s’étalerait sur une période de 7 à 8 ans. Actuellement, les deux sociétés étudient les moyens de « russifier » le Skylander, afin de le référencer et de le certifier auprès du ministère russe des transports. S’il faudra avoir certainement recours à des entreprises locales pour satisfaire Moscou, l’achèvement à Oulianovsk ne devrait pas dépasser 5 % de l’assemblage. Dans ce processus industriel, les différents tronçons de l’avion seraient associés à Chambley. Ce dernier décollerait ensuite de Lorraine dans sa plus simple expression avant d’être finalisé à Oulianovsk.

  2. ADIC.GECI

    21 avril, 2012 à 13:44

    Pour ou contre encore plus d’argent public dans ce projet? On m’a posé récemment la question et voici la réponse que j’ai souhaité apporter

    —————————————————

    Ma réponse est clairement non et je tiens à préciser ici les raisons, d’autant que j’estime d’un point de vu idéologique qu’il est du devoir de l’état de s’engager dans des secteurs stratégiques.

    Au préalable, il vous faudra accepter 2 choses sur paroles: je ne suis ni un opposant à la famille politique dont se revendique M. Masseret, ni un opposant à Geci International ou au projet Skylander.

    Je suis en revanche scandalisé par la mobilisation d’argent public dans ce dossier en particulier et par l’attitude et l’entêtement d’élus régionaux, ce qui ouvre plus généralement la question du bienfondé de la décentralisation.

    Je n’ouvrirai pas ce débat sur la décentralisation ici mais sachez qu’en qualité de simple citoyen, je trouve choquant que les élus soient, de fait , intouchables dans ce type de dossier et j’espère que le prochain quinquennat verra la question de la responsabilité personnelle et pénale reconnue, afin de pouvoir condamner, par exemple, un Président de Conseil Régional dont des fautes lourdes de gestion seraient inexcusables.

    Car des fautes il y en a eu beaucoup de commises ici et chacun expliquera un peu trop facilement que tel ou tel rapport, aussi évidemment orienté puisse-t-il être, l’aura induit en erreur.

    M. Masseret et Mme Morano ont été largement avertis des «incohérences» – pour reprendre les propos d’un ministre Portugais qui a su visiblement bien mieux appréhender le problème que nos élus- et j’estime que s’ils ont été «aveuglés» par des conseillers rien ne peut excuser leur incapacité à prendre un minimum de recule pour répondre à des questions simples qui permettaient d’avoir un premier avis clair, net et précis.

    ADIC.GECI leur a demandé de bien vouloir répondre à quelques-unes de ces questions simples à portée de tous pour justifier leurs décisions.

    En 11 années d’études avec des moyens informatiques modernes, Geci International n’a en fait rien produit de sérieux (une demie-maquette statique, pas de prototype, pas de DAO, aucune étape clef) pour 66M d’euros dépensés. Or, ce type d’avion, dans les années 60, aurait été étudié en guère plus de 2 années. Une telle information est à la portée de tous, même de M. Masseret, et doit être de nature à attirer l’attention.

    Vous pourrez vous rendre sur le site de notre association pour comprendre en quoi il est également possible d’affirmer que vues les technologies employées pour imaginer le Skylander, en aucun cas cet avion ne pourra revendiquer les meilleures performances dans tous les domaines à la fois quand il ne sera plus un simple vœu de papier: Cela est tout simplement physiquement impossible.

    De tels exemples, on pourra en trouver des dizaines.

    Ce n’est sans doute pas un hasard si ce projet a été déjà rejeté de plusieurs pays et si depuis 2001 qu’aucun investisseur privé n’ait apporté le capital nécessaire.

    Mon avis est donc que le CR de Lorraine s’est engagé avec beaucoup de légèreté dans des dépenses somptuaires au profit exclusif d’actionnaires privés: j’en veux d’ailleurs pour preuve que ce n’est qu’après avoir dépensé plusieurs dizaines de millions d’euros qu’arrive ENFIN un premier rapport d’experts pour avoir un avis sur le sérieux de ce projet. Ceci est tout simplement scandaleux.

    Ce rapport d’experts est par ailleurs à n’en pas douter très politique et reprend la majorité des points soulevés par adic.geci en confirmant le bienfondé des interrogations soulevées par notre association: clients «exotiques», marché surévalué, etc… Ils ont seulement pris soin de ne pas passer pour des «tueurs» de projets français et j’affirme qu’ils ont encore largement surévalué le nombre de Skylander qui pourraient être vendus sur 20 années. Notez qu’ils ne contestent pas le bon positionnement de l’avion, ce qui est tout à fait compréhensible puisque les performances sur le papier sont des plus intéressantes et qu’ils ne pouvaient pas pousser les choses jusqu’à douter de la possibilité d’atteindre toutes ces performances escomptées (pour être le meilleur dans tous les domaines) si ce petit avion sort un jour du monde virtuel dans lequel il est enfermé depuis toujours. C’est peut-être ce qu’il faut comprendre lorsqu’ils estiment qu’un important rabais sur le prix de vente sera nécessaire.

    Skylander a-t-il un intérêt stratégique qui justifie que l’état investisse à perte pour le faire décoller?

    La réponse est évidente, c’est non. Il ne s’agit pas de la défense nationale et ce petit avion à hélices à la portée de presque toutes les technologies du monde ne peut raisonnablement pas être comparé au cas du Rafale. Il ne s’agit pas non plus de grands thèmes stratégiques comme l’énergie, l’agriculture, etc…

    Peut-on accepter que l’état et/ou la région s’engagent sur des projets non stratégiques? Évidemment oui mais à condition que l’intérêt général soit démontré. Soit que leur intervention permet de passer un cap difficile à une entreprise qui deviendra ensuite rentable et pourra non seulement rembourser les prêts ou rentabiliser la prise de capital tout en payant des impôts. Soit que cela permet de créer des emplois et que les éventuelles pertes – limitées – sont largement plus que compensées par les gains de cotisation et d’impôts payés par l’entreprise aidée. Voire mieux, emplois et rentabilité sont au rendez-vous ensemble!

    Or dans ce dossier Skylander, on aura compris que cela sera soit difficilement rentable (2030 selon les experts) ou vraisemblablement pas (études fournies par adic.geci).

    Dans ce cas, il reste l’espoir d’emplois et chacun sait ce qu’il advient d’une entreprise privée cotée en bourse qui n’est pas rentable en travaillant en France: elle délocalise. Et de toutes façons, il suffit d’observer ce qu’il se passe pour comprendre que cet odieux chantage à l’emploi est un miroir aux alouettes! Les russes, avant même de disposer du premier euro pour acheter un Skylander exigent déjà une fabrication locale. Les Indonésiens, pour alimenter le seul marché potentiel clair ont développé leur «Skylander» disposant des dernières avancées technologiques (le N-219 «vieux» de 2009) sur la base d’un partenariat historique avec EADS qui produit déjà un biturbopropulseur 19 places via Casa.

    En perfusant de la sorte Geci International, la Région Lorraine et l’Etat, s’il le décide, ne le font pas dans l’intérêt général. Le contribuable est injustement spolié. J’en veux pour preuve les effets du «Tweet-trading», une nouvelle discipline de trader que je ne connaissais pas encore. Je m’explique tout en précisant que je souhaite rester volontairement simple dans la démonstration mais en affirmant que les «résultats à la louche» ainsi trouvé restent parfaitement cohérents

    A en croire le rapport des experts, le retour sur investissement est à perspective très long terme. 2030 selon eux, soit 18 années. Croyez-moi sur parole, cela, du point de vue des hedge-funds que j’ai pu avoir l’occasion de côtoyer dans ma vie et qui seraient entrant au capital (selon les dernières déclarations de la «table ronde» du 18 avril dernier), c’est un très mauvais rendement: ça vaut même ZERO. L’action, en toute logique, si elle devait «pricer» cela aurait du s’effondrer en statut de «penny-stock». Or très étonnamment, dés lors qu’une rumeur de prise de participation de l’état fuite ici ou là, le cours de Geci Interntional explose à la hausse. L’explication est simple: le marché estime que l’état et la région sont tellement généreux que le projet non rentable avant 18 années devient une aubaine immédiate. Ainsi, l’argent public sert manifestement les intérêts à court terme des actionnaires et des spéculateurs actuels. C’est la meilleure preuve que le contribuable est le dindon de la farce! Pour vous en convaincre, analysez les effet de Tweet-Trading provoqués par cette nouvelle attitude détestable de nos politiques qui consiste à écrire en direct et sans aucun recul ce qu’ils font. Les 2 derniers Tweet-Trading de M. Masseret ont provoqué une hausse immédiate de 58% et une suspension du cours (annonce d’un soi-disant bouclage), et pas plus tard que le 19 avril dernier, «en direct de la table ronde», une hausse de 27%.

    Skylander est coté 2 fois en bourse via Geci Aviation et Geci International. Le projet ne sera pas rentable et si des emplois sont créés, ça sera à la marge.

    Soit que les actionnaires assument leur responsabilité et financent le projet, soit ils renoncent et dans ce cas si l’état et la région prennent le relais, ça doit être au détriment des actionnaires actuels qui n’assument pas.

    Je vais vous donnez-ici la règle qui devrait être respectée dans ce dossier en particulier.

    Dans la mesure ou les actionnaires privés qui spéculent sur les variations des cours de bourse de Geci Aviation et Geci international refusent d’apporter les 200Me nécessaires à la poursuite du programme, Skylander ne vaut plus rien.

    Geci Aviation disparaît (elle a été créée pour ça d’ailleurs et ne me parlez pas de l’autre avion!…). Geci International ne vaut plus que le prix de son activité historique, qui, si on était dur, pourrait-être évaluée à zéro également puisqu’elle ne gagne pas d’argent. Disons que cette activité pourrait intéresser des acheteurs aux alentours de 50Me.

    Dans ces conditions, l’intérêt général serait de «garantir» l’investissement de l’argent public sur cette activité. Pour 25Me apportés au capital, il faudrait que la Région ou l’Etat prennent donc 50% du capital de Geci International, et l’ensemble des engagements, prêts très risqués compris, ne devraient pas dépasser les 50Me…

    Vous l’aurez compris, cette garantie sera apportée à un vrai Hedge-fund s’il s’en présente un pour investir (sauf cas de hausse préparée à l’avance pour «offrir» un très gros rabais à un fonds spéculatif qui revendra immédiatement ses titres pour faire une plus-value instantannée), mais il n’y a pas la place pour garantir les 100 aines de millions placés sur un projet peu ou très faiblement rentable (selon les critères admis dans le monde de la finance).

    En conclusion, le projet Skylander réunit tous les critères qui auraient du faire refuser les aides massives déjà engagées injustement par le Conseil Régional:

    Projet historiquement mal géré depuis 2001

    Dépenses de 66Me sans aucun résultat effectif.

    Rejet dans plusieurs pays

    Performances escomptées restant à réaliser

    Nombreux concurrents moins chers y compris avec des versions modernes

    Peu ou pas d’emplois à espérer en France sauf à les subventionner quand l’entreprise privée Geci Int. se plaindra de perdre de l’argent à cause du cout des charges et des salaires en France pour justifier une délocalisation

    Clients sur les quelques grands marchés disponibles (Russie, Indonésie) exigeant une fabrication locale.

    Nombreuses annonces «victorieuses» de Geci- Int depuis 2001 qui ne se sont pas traduites en résultats concrets et qui permettent de justifier une attitude de méfiance vis à vis de cette entreprise

    Une condamnation par l’AMF qui renforce ce légitime sentiment de méfiance.

    Pas un projet stratégique pour la France ou la Lorraine.

    Pas de garanties pour retrouver l’engagement de fonds publics qui servent immédiatement les seuls intérêts d’actionnaires privés.

    Comment Mme Morano a-t-elle pu changer ainsi d’avis au dernier moment juste pour la période des élections présidentielles? Car si être de droite, c’est penser qu’il est légitime de subventionner tous les emplois pourvu que l’on espère que le chômage baissera, dois-je comprendre que l’UMP est un mouvement communiste?

    Dans cette affaire, je l’affirme haut et fort, seuls les actionnaires et les spéculateurs ont un intérêt dans cette hémorragie d’argent public sans contrepartie valable.

    L’argent public n’a rien à y faire! On attend l’avis de la commission européenne a qui la question a également été posée….

    Christophe Goetz

    Président de l’ADIC.GECI

  3. bloggerslorrainsengages

    19 août, 2012 à 12:40

    Le permis de construire de l’usine d’où devraient sortir les premiers Skylander de série d’ici fin 2013 début 2014 à Chambley a dernièrement été accordé par les services de l’Etat français. Le bâtiment de plus de 15 000 mètres carrés prendra place sur un site de 26 hectares.

    Par ailleurs, Geci International doit normalement annoncé courant septembre le bouclage de son tour de table financier et l’adossement de son projet à des industriels de l’aéronautique. C’est en tout cas ce qui était ressorti de la rencontre organisée au mois de juin de toutes les parties prenantes au ministère du redressement productif.

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