En redressement judiciaire depuis plusieurs mois, Timeca, entreprise implantée à Richemont, a dernièrement été sauvée par ses salariés, devenus ses actionnaires. La société, rebaptisée SRAM, inaugure peut-être la nouvelle forme d’organisation du XXIème siècle.
Créée en 1994, l’entreprise avait en effet été acquise par la holding PS2I en 2006. Timeca employait alors une quarantaine de salariés spécialisés dans l’usinage, l’électro érosion et la maintenance hydraulique, trois activités avant tout sollicitées par l’industrie lourde. Sans surprise, la société mosellane fut rattrapée par la crise économique et sociale. Une procédure de sauvegarde fut ainsi prononcée par le Tribunal de Commerce le 7 juillet 2011, suite à l’effondrement du chiffre d’affaires depuis 2009. Il ne restait déjà plus que 26 employés.
Conscients de leur savoir-faire, les ouvriers ont décidé de sauver leur entreprise. Une quinzaine d’entre eux se sont cotisés, si bien que la nouvelle structure a redémarré avec un capital social de 72 000 euros réparti en 720 actions. L’entreprise s’est réorientée vers des marchés plus stratégiques et à plus haute valeur ajoutée comme l’aéronautique, le médical et l’outillage de remise en forme.
Au-delà du symbole adressé à notre foutue société de consommation, de l’apparence et de l’éphémère, SRAM nous permet d’entrevoir une nouvelle forme d’organisation, même si cette pratique existe déjà ici et là, un modèle socio-économique loin des spéculateurs et des financiers. Un exemple qui est sans doute appelé à se renouveler. Une lumière encore vacillante au plus profond de la nuit.
Et si la crise était une opportunité pour se transformer ?