Il est urgent et vital pour son économie et son attractivité, que la Lorraine se sorte de la perfusion luxembourgeoise (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/11/11/phenomene-transfrontalier-la-lorraine-sous-la-perfusion-luxembourgeoise/). Le rapport de force peut et doit être inversé.
En effet, même si elle contribue à limiter la casse et le chômage en Lorraine, la dépendance luxembourgeoise est perverse, et ce, pour plusieurs raisons. Selon une étude de l’Observatoire Régional de l’Emploi, de la Formation et des Qualifications de Lorraine, la forte attractivité grand-ducale crée des trous et des déséquilibres dans le marché local de l’emploi. Il en résulte alors « un processus de déqualification d’une partie de la main-d’œuvre lorraine » et une fuite des « cerveaux », ou « brain drain », extrêmement préjudiciable à l’économie lorraine. Très souvent, les personnes qualifiées et les jeunes qui font des études supérieures quittent les secteurs de Forbach, Thionville ou Longwy, voire ceux de Metz et de Nancy depuis quelques années, afin de trouver des jobs mieux rémunérés en Sarre ou au Luxembourg. On estime de même à Longwy, qu’un habitant sur deux est quasiment sûr de travailler au Luxembourg. Le pire, c’est que cet emploi frontalier « capte de la main-d’œuvre qualifiée pour des emplois qui ne le sont pas exclusivement ». Par ailleurs, le transfert de sièges de sociétés lorraines au Luxembourg touche désormais des entreprises de taille plus modeste, voire familiale. C’est en effet pour les plus petites d’entre elles, le « seul moyen de conserver leur personnel ».
En outre, depuis son spectaculaire redressement suite à la fin des mines et de la sidérurgie (pour rappel, le Luxembourg était plus pauvre que la Lorraine comparativement parlant à la fin de cette ère, on voit se qu’il en est désormais, le Luxembourg étant un Etat souverain) en raison de son caractère de petit paradis fiscal, le Luxembourg a changé. Il est devenu comme la France, arrogant et insolent. Les différentes lois ou tentatives de lois votées par le gouvernement grand-ducal en 2010 en témoignent. De la sphère économique, nous glissons donc sur le terrain sociopolitique et culturel.
Lors de la campagne des dernières élections législatives luxembourgeoises, il a ainsi beaucoup été question d’un mystérieux « mouvement anti-frontaliers ». Les Lorrains se sont sentis particulièrement visés par des slogans ouvertement xénophobes, mais le plus souvent anonymes, qui semblaient attester d’une contamination du Grand-duché par ce que d’aucuns n’hésitent plus à appeler « la nouvelle peste brune » en Europe. Aujourd’hui, beaucoup de Lorrains ne se sentent plus aussi bienvenus au Luxembourg que par le passé. Pire, nombreux sont ceux qui estiment désormais être en première ligne chaque fois qu’il est question de suppressions d’emplois. Car à chaque fois que les rapports s’enveniment, ce sont les travailleurs frontaliers qui paient l’addition. Néanmoins, il y a peut-être un malentendu venant du fait que les Lorrains sont très largement majoritaires dans les emplois intérimaires. Et comme c’est précisément l’intérim qui trinque le premier en période de récession, ils peuvent avoir en effet l’impression d’être en première ligne. Toutefois, de plus en plus ont du mal à supporter cette image « de travailleur immigré » que leur renvoient certains de leurs interlocuteurs luxembourgeois.
Toujours est-il que c’est bien contre une forme discrète d’apartheid que s’étaient rassemblés fin 2010 sous les fenêtres des ministères plus de 5 000 manifestants à Luxembourg. Ils avaient en ligne de mire la discrimination sociale qui touche les non « résidents » du pays. En effet, la réforme de la politique d’allocations familiales visait à supprimer les avantages des frontaliers et pas ceux des nationaux, la loi du 13 juillet 2010 instaurant de fait une discrimination entre résidents et non résidents. Cette même loi plafonne les allocations familiales à 21 ans et institue également des bourses universitaires réservées aux seules personnes résidant au Grand-duché. Malgré le caractère profondément injuste de cette mesure, il ne faut pas perdre de vue qu’un certain nombre de Luxembourgeois sont aussi concernés par cette loi. En effet, les bourses attribuées ne sont pas réservées aux ressortissants luxembourgeois, mais aux enfants résidant au Luxembourg. Nuance subtile. Les quelques Lorrains qui habitent au Grand-duché en bénéficient, mais pas les 15 000 Luxembourgeois qui habitent hors de leur pays pour avoir des logements ou des terrains à des prix plus abordables.
En conclusion, pour de nombreux frontaliers Lorrains, ces récentes crispations leur ont bien fait comprendre qu’ils ne comptaient pas vraiment pour le Luxembourg. Pourtant, ce dernier a un besoin fondamental de ces frontaliers qui occupent une place importante dans la création de richesses au Luxembourg. C’est sur cet aspect que la Lorraine devra jouer pour en finir avec la dépendance luxembourgeoise.
Luxokikouyou
5 novembre, 2011 à 13:11
« La Lorraine sous perfusion Luxembourgeoise »
Article étonnamment racoleur, douteux et pulvérisateur de suspicions et de jalousies entre Lorrains et Luxembourgeois s’il en est encore besoin.
Faisant d’une exceptionnelle caste « insolante et arrogante » une généralité. Vous parlez ici d’un mystérieux mouvement anti-frontalier qui existe depuis toujours et qui gangrène la vie politique Luxembourgeoise cependant bien en deçà de l’effet Front National vis à vis de la politique et de la démocratie en France.
Il y à des abrutis partout. Certainement pas plus à Luxembourg qu’ailleurs. Simplement l’eco-sonar perceptible occasionnellement est un peu plus perforant sur seulement 500 000 résidents dont à peine une moitié de « vrais » Nationaux.
Il n’en reste pas moins que le peuple Luxembourgeois dans sa majorité reste composé de gens simples, intelligents et agréables mal grès un niveau de vie impressionnant qui rendrait le moindre français plus que dédaigneux en vers son prochain.
Une minorité européenne à l’origine de bien des initiatives porteuses pour nous tous, qui mérite d’être appréciée et protégée.
D’autre part vous confondez le phénomène d’aspirateurs de talents qu’est toute grande ville dotée de sièges de grandes entreprises, d’autant plus lorsqu’elle est un des trois sièges des institutions européennes avec le broyeur-mixeur de masse de travailleurs jetables qu’ont créé à travers le monde industrialisé les entreprises d’intérim.
Celle ci qui misent en douce et sous prétextes de création d’emplois, sur les failles des systèmes éducatifs dépassés de nos grandes nations qui ont rendu si nombreux les gens qui n’ont plus d’autre choix que de prouver leur bonnes volontés et leur sens du travail en se rendant simplement disponible, malléables et corvéables à merci.
Rien à voir donc, avec ceux que vous nommés les « brains » (cerveaux) qui ne seraient de toute façon pas en Lorraine si le « Lux » n’existait pas.
Ne confondez pas non plus les caractéristiques du phénomène transfrontalier français en général illustré en Lorraine par les échanges naturels existants depuis toujours entre Francais et Allemands de Bouzonville à Saareguemines avec la chance du phénomène transfrontalier Luxembourgeois porteur de richesses si ce n’est dans l’industrie Lorraine, du moins calculables dans les tickets de carte bancaires des commercants.
C’est déjà pas si mal.
bloggerslorrainsengages
17 novembre, 2011 à 20:41
Les secteurs transfrontaliers, Longwy, bassin sidérurgique et Briey en tête, souffrent particulièrement de la concurrence du Grand-duché du Luxembourg. Ce pays absorbe la main-d’œuvre qualifiée lorraine dans le commerce et la santé. Chaque jour, 73 000 travailleurs lorrains traversent sa frontière. Une fuite des cerveaux qui ne peut qu’accroître la tension dans certains domaines du marché du travail.
bloggerslorrainsengages
26 février, 2012 à 23:30
Les constructions neuves, essentiellement des collectifs, poussent à nouveau comme des champignons dans le pays thionvillois. Comme toujours, l’effet frontalier n’est pas étranger à ce constat. Rien qu’à Thionville intra-muros, pas moins de 360 logements sont en cours de réalisation.
bloggerslorrainsengages
9 novembre, 2012 à 23:32
Dans les années 1970, le Luxembourg était considéré comme un pays rural. Du coup, les infrastructures n’ont pas été anticipées, faute d’analyse des signaux faibles et forts envoyés, d’observation des mutations socioéconomiques et d’un manque de bon sens et de pragmatisme. La concurrence luxembourgeoise est aujourd’hui plus forte que jamais, en témoigne l’exode des emplois et des talents vers le Grand-duché.
Dans le Nord de la Moselle, il n’y a plus de population rurale. Le village est devenu urbain en termes de besoins. Les personnes qui travaillent au Luxembourg ont un niveau de vie plus élevé et donc des exigences plus élevées. Les collectivités territoriales doivent par conséquent assumer leurs responsabilités et investir dans des équipements publics (crèches, écoles, structures de proximité pour la jeunesse, etc.). Il en résulte une qualité de vie supérieure au reste du département. Les gens sont globalement contents de travailler au Luxembourg, mais ils le sont encore plus d’habiter en Lorraine. Cette dernière perd pourtant chaque des habitants, essentiellement des actifs entre 25 et 40 ans (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2012/01/15/la-lorraine-en-mal-de-ses-habitants/). Le Nord du territoire est le seul secteur qui ne souffre pas de cette perte démographique.