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Le temps de la vannerie en Lorraine

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Au XIXème siècle, l’artisanat lorrain pouvait s’enorgueillir d’une activité lucrative en plein essor, la vannerie.

L’industrie, d’abord familiale, s’imposa là où les terrains humides favorisent la culture de l’osier, notamment dans les régions de Lunéville et de Verdun.

vannerie

Le mot vannier vient de « van », nom donné à un panier plat aux bords relevés muni de deux poignées. Il servait aux paysans à vanner, autrement dit à séparer les grains de blé de la balle de paille. La profession était à l’époque organisée au sein d’une corporation. Les vanniers se répartissaient en trois classes : les vanniers-mandriers (ou mandeliers) qui confectionnaient de grandes corbeilles tressées serrées appelées mandes ou mandles, les vanniers-cloturiers (ou closiers) qui fabriquaient des vans, des hottes et des cabas en osier frappés par une armature de bois, ainsi que les vanniers-faissiers (ou faisseliers) qui fournissaient des vanneries ajourées. L’apprentissage était la plupart du temps familial. Il durait quatre ans, auxquels il fallait ajouter deux années de compagnonnage.

Avant d’être une activité florissante, la vannerie était un travail occasionnel qui répondait avant tout aux besoins des paysans. Ces derniers fabriquaient des paniers pour transporter leurs récoltes ou pour conserver les aliments.

Les branches des saules sauvages étaient coupées à l’automne. Les baguettes étaient ensuite soigneusement triées et mises en bottes. La confection des ouvrages s’effectuait les jours de mauvais temps ou lors des longues veillées d’hiver.

Plus adapté à la vannerie que le saule sauvage, l’osier fut cultivé à partir du XVIIIème siècle. Il pousse dans des sols profonds, riches et légèrement humides. La production industrielle se développa grâce à la mécanisation et au transport ferroviaire. Des centres de vannerie s’implantèrent dans une trentaine de communes des cantons de Lunéville, Blâmont, Badonviller, Baccarat et Gerbéviller. L’activité se diversifia également avec la vannerie dite de fantaisie.

De nombreux colporteurs chargés de paniers et de corbeilles sillonnaient villes et campagnes. Les marchés aux paniers étaient très prisés. La vannerie s’exportait aussi. Il n’était d’ailleurs guère de pays où les corbeilles lorraines n’étaient pas importées.

Malheureusement, la guerre de 1914-1918, qui détruisit de nombreuses oseraies, marqua la fin de cet artisanat local.

Le Groupe BLE Lorraine estime qu’un écomusée devrait présenter l’histoire et les techniques de cette activité qui marqua le paysage lorrain.

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3 Commentaires

  1. Julie

    28 octobre, 2011 à 10:43

    Si vous passez par la Touraine, allez faire un tour au musée de l’osier et de la vannerie de Villaines les Rochers. Un nouvel espace muséographique entièrement consacré à la vannerie.

  2. bloggerslorrainsengages

    28 octobre, 2011 à 18:11

    Et pour bientôt en Lorraine (ou pas) …

  3. Miti

    13 juin, 2020 à 18:49

    Il me semble que le mon charpagnate désignait autrefois les colporteurs de paniers, en référence à la charpagne sorte de panier. Et que c’est que par la suite que c’est devenu péjoratif, parce que marchand ambulant fut vite assimilé à bohémien qui n’étaient pas bien perçu.

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