Cela fait maintenant deux ans que l’annonce surprise de la fermeture de la Base Aérienne 128 a été annoncée. Aujourd’hui, l’heure du départ a sonné pour les unités et les commandements qu’elle abrite.
La base aérienne était pourtant la copie conforme de ce qui était souhaité dans le livre blanc des restructurations militaires. Il y avait les aspects instruction, entretien, renseignement et état-major. Il y avait également un aspect foncier et environnemental, ainsi qu’une liaison avec la vie civile. Il est invraisemblable que la base ait été sacrifiée au dernier moment, alors que les hommes en provenance de Dijon pour le commandement des forces aériennes françaises finissaient à peine de s’installer. Les plus hautes instances avaient en effet estimé que c’était plus simple et efficace ici que là-bas. Ces mêmes instances ordonnaient ensuite qu’on les réexpédie vers Dijon et qu’on prive notre base de la moitié de ses avions pour préserver Luxeuil, fief d’un ponte de l’UMP. Idem pour Evreux, qui accueille officiellement depuis le 1er septembre le groupe de télécommunications, l’escadron électronique aéroporté et l’équipe technique matériels qui étaient jusqu’à présent à Frescaty. Il a fallu réaliser plus de 80 millions d’euros de travaux d’équipements pour ce transfert effectué sous des prétextes parfois fallacieux comme l’entretien des Transall Gabriel. Des hangars ont même été rénovés puis chauffés alors qu’ici tout été opérationnel. En outre, 30 millions d’euros avaient été investis ces dernières années pour mettre à niveau la BA 128 de Metz-Frescaty, des radars à la fibre optique jusqu’au mess ! Des chantiers pour le compte de la force aérienne ont même été terminés en 2010, c’est-à-dire après la décision du transfert pour respecter les contrats avec les entreprises ! C’est dire si la mesure a été hâtive et improvisée. Les hélicoptères sont partis à Orange, ce qui a à nouveau coûté 10 millions d’euros pour les transferts de simulateurs et la remise en état de l’hébergement. La compagnie d’infrastructure en opération s’est quant à elle envolée pour Bordeaux, tout comme le 13ème Régiment de Dragons Parachutistes de Dieuze. Un pillage en règle. Si bien qu’aujourd’hui la base va se retrouver sur le dos du contribuable messin.
Voilà une histoire qui a coûté plus de 100 millions d’euros aux contribuables. Voilà une histoire qui n’a rien fait avancer au niveau opérationnel et qui prive l’agglomération messine de 80 millions d’euros de retombées économiques par an. Tout cela pour faire des économies !
CrapaudVert57
25 septembre, 2011 à 23:23
Eh oui, le contribuable de l’agglomération de Metz aura en effet payé trois fois : la première pour aménager, renforcer et mettre au norme Frescaty au cours des dernières années, la seconde pour des travaux équivalents en urgence dans les futures implantations des nouvelles unités déplacées, et maintenant la troisième, encore à venir et sans doute dans la durée et certainement pas du tout négligeable, pour maintenir en sécurité et en garder à peu près en état les installations de Frescaty abandonnées.
Il s’agit d’un plan d’économies, parait il. Mais économie pour qui ? C’est généralement le principal problème des décisions actuelles : l’optimisation du principal des acteurs ne constitue pas l’optimum économique global.
Bonne soirée.
bloggerslorrainsengages
16 octobre, 2011 à 22:43
Il reste juste l’hélico de la gendarmerie. C’est pourquoi certains pensent que la base aérienne pourrait abriter un centre pour ces appareils, puisque tout est prêt sur place. De même, pourquoi ne pas rationaliser certains régiments locaux en les regroupant sur Frescaty ?
bloggerslorrainsengages
10 février, 2012 à 21:05
Le Groupe BLE Lorraine estime qu’une partie de la BA 128 devrait être aménagée en musée de l’aéronautique. Ce serait en effet un juste retour pour la terre qui a par exemple vu naître Pilâtre de Rozier, le premier qui a réussi le rêve d’Icare en s’envolant dans un ballon chauffé à l’air chaud (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/06/17/la-lorraine-terre-daventures-et-daeronautique/).