Une mesure du gouvernement Sarkozy conduite dans la précipitation bouleverse le paysage par la création de « pivots » en médecine légale avec des plateaux techniques de qualité. Il y en a un par région.
Les autopsies lorraines sont centralisées au CHU de Nancy (Crédits image : CHU de Nancy)
Entre les Instituts Médico-légaux (IML) de Nancy et de Metz, le cœur a penché du côté du premier, là où se trouvent un CHU et une chaire de médecine légale. Pourtant, les deux villes pratiquent à peu près le même nombre d’autopsies chaque année. Selon la loi, l’IML du CHU de Nancy est devenu le fameux pivot le 1er juillet 2011. En clair, toutes les autopsies de Lorraine y sont centralisées, qu’elles viennent de Briey, d’Epinal ou de Bar-le-Duc et à terme de Metz et de Thionville. Les autopsies sur le ressort du tribunal de Sarreguemines auront lieu, quant à elles, à Strasbourg. En plus des 250 autopsies prévues à l’IML de Nancy, s’ajoutent les activités de l’unité médico-judiciaire, ainsi que la médecine légale du vivant. En attendant la création d’équipes mobiles de médecins légistes. Ce qui n’est pas pour demain.
En Moselle, la réforme passe mal. D’autant plus mal que la loi ne dit rien du financement des frais kilométriques des légistes mosellans qui doivent venir autopsier à Nancy. Déjà dépossédées de la pratique de la thanatologie, c’est-à-dire de la science de la mort, les autorités judiciaires de Metz et de Thionville ne veulent pas se voir imposer cette nouvelle mesure, alors qu’elles disposent d’un outil performant à Metz. Le futur hôpital public de Metz (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2011/03/21/nouvel-hopital-de-metz-les-travaux-avancent-a-mercy/) pourrait faire pencher la balance de leur côté.
Par ailleurs, les forces de l’ordre de Moselle ne se réjouissent également pas de cette mesure. En effet, pour un crime, leurs agents doivent attendre le médecin légiste et ses constatations avant de bouger un corps. Par conséquent, si celui-ci doit venir de Nancy, cela peut prendre nettement plus de temps. De même, deux agents sont en moyenne envoyer à l’autopsie, ce qui multiplie encore plus les temps de trajet et les coûts. Pour l’ensemble des services d’enquête, cela représente donc entre deux et trois personnes bloquées à Nancy, pendant au moins une demi-journée.
C’est pourquoi les maires de Nancy et de Metz ont décidé d’engager une démarche commune auprès des ministères français de la santé et de la justice, afin que soit créée au sein du CHR de Metz-Thionville une antenne de l’Institut de médecine légale du CHU de Nancy. Les autopsies pourraient alors continuer à être réalisées à l’Hôpital de Bonsecours.
bloggerslorrainsengages
4 septembre, 2011 à 22:12
Une Unité Médico-Judiciaire (UMJ) a dernièrement été créée à l’hôpital Bonsecours de Metz pour répondre à une demande du monde judiciaire, soucieux d’harmoniser la prise en charge des victimes de coups et blessures. Une mesure qui permet de « professionnaliser la médecine légale du vivant ». Il y avait en effet jusqu’ici des difficultés concernant la détermination de la gravité des blessures. Les Incapacités Totales de Travail (ITT), essentielles dans les enquêtes judiciaires, manquaient d’homogénéité car les victimes consultaient leur médecin généraliste, pas formé en la matière. Désormais, les victimes de violences ou d’accidents, sur le ressort du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Metz seront prises en charge par un médecin légiste. Un service qui est gratuit.