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La réforme des intercommunalités manque d’ambition dans le Sillon lorrain

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En Moselle, le préfet présente une carte découpée en 27 intercommunalités contre 38 aujourd’hui. Il n’y aura malheureusement pas de Grand Metz, même si c’est ce vers quoi il faut tendre à terme. Par conséquent, circulez, y’a rien à voir.

Le représentant de l’Etat français propose ainsi de greffer à Metz-Métropole les communautés de communes du Val de Moselle et du Val Saint-Pierre, plus les communes de Coincy, qui est quand même limitrophe de Metz, et de Montoy-Flanville. Un scénario minimal qui formerait un ensemble de 56 communes pour 241 000 habitants, mais qui a néanmoins quelques intérêts pour Metz-Métropole. En effet, l’agglomération pourra gérer beaucoup plus facilement la zone commerciale Actisud, qui est située à moitié sur le territoire du Val de Moselle, ainsi que la zone hospitalière de Mercy, dont une partie se trouve sur le ban communal de Peltre qui appartient au Val Saint-Pierre. Cela dit, le préfet prive Metz-Métropole de toute extension au Nord, terre d’emplois et de recettes fiscales. C’est pourtant ici que se joue l’avenir de l’agglomération. Au contraire, il propose de créer au Nord une grande intercommunalité allant de Hagondange à Pange, des communes qui n’ont strictement rien en commun. Ce « croissant » de 46 communes encerclerait Metz-Métropole du Nord à l’Est. Enfin, dans le Sud messin, le préfet suggère la fusion des communautés de communes du Vernois, de l’Aéroport et de Rémilly. Un scénario que de nombreux élus du secteur réclamaient et qui devrait donc logiquement aboutir.

Pour ce qui est du Pays Messin dans son ensemble, les propositions du préfet sont donc insuffisantes et minimalistes. Elles manquent singulièrement d’ambition, alors même que l’agglomération messine est sous-structurée par rapport à celles de Nancy et de Strasbourg. La fonction métropolitaine de Metz doit être exacerbée pour que la ville puisse poursuivre son développement et rayonner sur la scène européenne. C’est toute la Lorraine qui est perdante, car elle a besoin de pôles métropolitains forts.

Dans le Thionvillois, le préfet souhaite le maintien des deux communautés d’agglomération dans leurs périmètres actuels. Il se contente juste de proposer la fusion des communautés de communes des Trois Frontières et de Cattenom « pour permettre un meilleur partage des richesses ». Même prudence dans l’arrondissement de Forbach, où il estime que le rapprochement entre Freyming et Forbach « est prématuré », alors même qu’une fusion serait logique.

En Meurthe-et-Moselle, on passerait de 37 communautés de communes à 20.

Ici aussi, la Communauté Urbaine du Grand Nancy (CUGN), riche de 350 000 habitants, attendra. Le préfet a en effet fait marche arrière en raison des oppositions d’élus. C’est pourquoi la CUGN récupérerait juste Ville-en-Vermois et Lupcourt.

Le secteur de Pont-à-Mousson serait quant à lui renforcé pour compter près de 50 000 habitants. A la Communauté de Communes du Pays de Pont-à-Mousson s’ajouteraient celles du Froidmont, de Seille-et-Mauchère, des Vals de Moselle et de l’Esch et du Grand Valmont, mais aussi les communes de Pagny-sur-Moselle, Vandières, Villers-sous-Prény, Bratte, Moivrons, Villers-lès-Moivrons et Martincourt.

Par ailleurs, dans le Pays-Haut, Longwy deviendrait le centre d’une nouvelle entité de plus de 75 500 habitants issue de la fusion de la Communauté de Communes de Longuyon avec celles des Deux Rivières et de l’agglomération de Longwy. Les communes isolées de Villers-la-Montagne, Tiercelet et Fillières renforceraient l’ensemble, tout comme celles de Boismont et de Brehain-la-Ville qui sortiraient de leur communauté de communes actuelles. Juste en dessous seraient constituées une intercommunalité de 20 506 habitants formée du Pays Audunois et de l’Etablissement Public de Coopération Intercommunale du bassin de Landres, ainsi qu’une communauté de communes de 54 224 habitants regroupant celles du Pays de Briey, du Pays de l’Orne, du Jarnisy et des communes prospères de Saint-Ail et de Batilly.

Dans le Toulois, le préfet est revenu sur sa proposition de fusionner la Communauté de Communes du Toulois avec celles de la Hazelle et du Massif de Haye, deux structures mitoyennes réputées les plus aisées en raison de leurs importantes zones d’activités. Si bien qu’au lieu d’être réunifié et rééquilibré, le Toulois est encore plus affaibli du fait de divergences politiciennes. A défaut de s’agrandir à l’Est, la Communauté de Communes du Toulois s’allongerait donc vers le Nord avec l’arrivée des Côtes en Haye, un territoire rural.

En conclusion, le Groupe BLE Lorraine constate une fois de plus que la défense des petits intérêts locaux et des postes de présidents, de vice-présidents, etc., soit une somme d’intérêts particuliers, l’emporte sur l’intérêt général. Dans bien des secteurs, les préfets ne jouent pas leur rôle. Il faudra attendre 6 ans pour avoir une nouvelle refonte de la carte des intercommunalités.

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4 Commentaires

  1. julien

    15 août, 2011 à 18:15

    la CUGN ne fait pas 350000 habitants mais environ 265000 habitants.

  2. messin

    15 août, 2011 à 20:40

    Oui exact Julien,et ce chiffre de 350 000 sort de je ne sais ou,vu que l’air urbaine ne correspond pas non plus !?

  3. Crapaudvert57

    15 août, 2011 à 22:02

    Bonsoir,
    La notion de bassin de vie devrait constituer l’essentiel de la base de la réflexion, et sans doute avant la prise en compte des regroupements existants, si on veut une démarche volontariste. Sans doute est ce quand même le cas dans les propositions de l’Etat, même si la restitution est un peu compliquée (et le résultat semble localement paradoxal, montrant qu’on s’est éloigné progressivement au fil de compromis des considérations d’optimisation économique).
    Maintenant, pour la phase de consultation, le principe est en effet de consulter les représentants des structures actuelles, et globalement s’exprime d’abord le principe de refus de toute évolution : c’est d’autant plus humain que ce sont les postes de pouvoirs locaux qui sont remis en question.
    Peut être était il nécessaire de prévoir d’autres modalités de consultation et une gouvernance moins fermée. Mais avec un point de départ strictement « départemental », l’ouverture n’était pas au rendez vous dès l’origine de la démarche !!

  4. djeghlil

    22 août, 2011 à 8:21

    la com com de seille et mauchère n’a rien en comun avec le bassin de pont a mousson , ce dernier est citadins alors que seille et mauchere est rural , il y a trop de différences dans nos buts finaux pour pouvoir les mettres en comuns .
    Ce redéccoupage est une absurdités

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