En 2006, la brasserie séculaire que détenait Kronenbourg depuis 1986 a été cédée aux Allemands de Frankfurter Brauhaus GmbH. Aujourd’hui, les dirigeants ont l’intention de relancer la marque cet automne. Une véritable renaissance et une seconde vie pour l’usine meurthe-et-mosellane qui emploie près de 200 personnes.
La brasserie de Champigneulles (Crédits photo : Un dimanche en Lorraine)
Pragmatiques, les Allemands ont tout simplement appliqué la même stratégie qu’outre-Rhin, en jouant la carte des marques de distributeurs qui avaient le vent en poupe sur le marché. Car il y a tout à Champigneulles. C’est une grande brasserie, une installation qu’il fallait moderniser. C’est pour cela que les nouveaux dirigeants ont investi plus de 10 millions d’euros dans l’outil, notamment dans le groupe de conditionnement et le compartiment énergie. Et la croissance a suivi.
De 600 000 hectolitres en 2007, la production est en effet passée à deux millions l’année dernière et devrait atteindre 2,5 millions en 2011. La société allemande, en plein essor, vise désormais les 3,5 millions d’hectolitres à Champigneulles. Alors que Kronenbourg SA avait vu régulièrement baisser les volumes de ventes de ses bières de marque, les repreneurs ont redressé la brasserie. Ils ont développé une production de bière low-cost de qualité, commercialisée en bouteille et en boîte, profitant ainsi de la proximité d’un producteur de cannette en métal, à savoir Crow Bevcan à Custines. Le chiffre d’affaires de Champigneulles retrouve par conséquent des couleurs et mousse désormais à 100 millions d’euros. Les effectifs se renforcent, même si l’on reste très loin du millier d’emplois à l’apogée du site dans les années 1950.
La bière de Champigneulles sera produite à partir de la même eau de source que le breuvage de naguère, la Belles Fontaines de la Forêt de Haye, ce qui devrait préserver son caractère d’alors. Elle ne devrait par ailleurs être commercialisée qu’en bouteille, sur le marché espagnol pour commencer, avant de conquérir le français avec un objectif de 10 000 hectolitres.
Une belle revanche pour cette brasserie historique créée en 1897 et qui a parrainé pendant une quinzaine d’années, entre 1949 et 1965, le Tour de France, dont elle était le sponsor officiel !