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La floraison du siècle du palmier de Nancy

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Un évènement aussi exceptionnel qu’inespéré, unique en Europe, s’est produit au printemps dernier au jardin botanique du Montet, à Nancy. Un Pritchardiopsis jeanneneyi, espèce végétale endémique très rare qui se distingue notamment par des feuilles palmées, allongées et non pennées, a fleuri.

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Un Pritchardiopsis jeanneneyi est en fleur au Jardin botanique du Montet à Nancy (Crédits photo : CJBN)  

En effet, ce magnifique palmier originaire de Nouvelle-Calédonie a quasiment disparu de la surface du globe. Il n’en reste d’ailleurs plus qu’un seul pied en pleine nature. Sur les quelques arbres en « captivité », que deux avaient produit des fleurs jusqu’à présent. Le palmier du jardin botanique de la cité ducale est le troisième. 

Le Pritchardiopsis jeanneneyi  est très peu connu. Il a été découvert pour la première fois dans le Sud de la Nouvelle-Calédonie vers 1890, à proximité d’un pénitencier. A l’époque, les prisonniers l’utilisaient pour se nourrir de son cœur, ce qui conduisit à sa disparition. Un spécimen fut toutefois trouvé par hasard en 1980, toujours en Nouvelle-Calédonie. Des graines ont alors été récupérées sur le seul pied fertile de l’arbre et envoyées par dizaines partout dans le monde. Celles reçues en 1982 par le jardin botanique de Nancy ont permis de faire pousser un seul individu sous serre, en pleine terre. L’espèce ne supporte en effet pas d’être en pot. Depuis 1982, le palmier lorrain menait sa croissance tranquillement. Il y a six ans, il a commencé à beaucoup grandir. Les palmes touchent désormais le toit de la serre. Les beaux jours chauds et ensoleillés de ces derniers mois printaniers sont peut-être à l’origine de cette floraison inattendue. 

Par ailleurs, le palmier est hermaphrodite. Pour obtenir une fructification, il faut transporter le pollen d’une fleur à l’autre. Faute d’insecte dans la serre, les jardiniers sont montés à l’échelle pour aller passer un pinceau sur les fleurs. 

Si le jardin pouvait récupérer des fruits puis des graines, ce serait inespéré, dans la mesure où cela ne s’est produit qu’une seule fois. En Nouvelle-Calédonie, un arbre planté grâce aux graines de 1980, a lui aussi donné des fruits, mais sur 200 lors de la floraison, seuls 5 sont arrivés à maturité. Si tout se passe bien, les fruits pourraient parvenir à maturité dans un an. 

A noter enfin que le stipe devrait toucher d’ici quelques années le toit de la serre. Il faudra alors le couper. Cela signifie la mort assurée du palmier. Même si l’espèce est en danger critique d’extinction, pour la ville, agrandir la serre ou déplacer le palmier serait trop coûteux.

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