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La Chine part à la conquête des forêts lorraines

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Les Chinois s’emparent des forêts lorraines. L’an dernier, l’Empire du milieu s’est adjugé environ 60 % des grumes de chênes de notre province, sachant que 13 % du marché part aussi en Allemagne ou en Italie, friande de nos peupliers.

Premier producteur mondial dans l’ameublement, la Chine est devenue le plus grand importateur mondial de bois. Les deux tiers sont transformés et réexportés vers les Etats-Unis, l’Europe et le Japon. La situation inquiète et bouleverse très sérieusement l’économie locale, puisque beaucoup de nos scieries sont menacées. Par ailleurs, les fabricants de parquet ont divisé par deux leur production. C’est tout un savoir-faire qui est en train de disparaître. En effet, le bois est désormais beaucoup plus cher depuis que la Chine fait main basse sur les ventes aux enchères descendantes de l’Office National des Forêts. 

Cependant, un tel schéma ne répond à aucune réalité économique. Si on prend en compte le prix d’achat élevé de la matière première et le coût du transport, même avec un coût de main-d’œuvre peu élevé, les Chinois vendent à perte. Peut-être veulent-ils tout simplement, à travers la mondialisation de l’économie, détruire notre outil de production pour définitivement s’emparer du marché lorrain ? En réalité, ils viennent chez nous pour acheter du bois certifié, normé et garantit qu‘il est issu de forêts qui sont gérées durablement. Un label qu’ils ne peuvent obtenir pour leurs propres forêts ou en Russie. Pour faire simple, « ils viennent s’acheter une virginité, sans que nous n’ayons la certitude que ce soit le même bois qui nous revienne transformé ». 

Si bien que la Lorraine se comporte ni plus ni moins que comme un pays sous-développé, qui exporte sa matière première. Tout le contraire de ce qui avait été escompté

Selon les propriétaires forestiers, les 445 000 mètres cube de bois lorrain exportés pourraient générer d’un bout à l’autre de la chaîne 2 200 emplois s’ils restaient à domicile. Un chiffre qu’on ne peut tolérer compte-tenu de notre situation économique et de notre taux de chômage.

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Un commentaire

  1. Groupe BLE Lorraine

    24 novembre, 2013 à 21:53

    Les plaies de Lothar et le désastre provoqué dans les futaies lorraines par le passage de l’ouragan en décembre 1999 mettront des décennies à cicatriser. Aujourd’hui, la production forestière lorraine annuelle reste inférieure à son niveau d’avant 1999, ce qui n’est pas sans causer des problèmes d’approvisionnement pour les entreprises industrielles de la région. Ces dernières sont ainsi toutes obligées d’élargir de 25 % leur rayon moyen d’approvisionnement. Outre la raréfaction de la ressource, la filière subit la pression d’un marché mondial toujours plus boulimique.

    La Chine est notamment soupçonnée de pratiquer du dumping, afin de phagocyter le marché européen. Les Chinois s’approvisionnent en Lorraine. Ils paient les grumes au prix fort lors des ventes aux enchères, les transportent chez eux pour les transformer et nous revendre leurs produits de merde qui font apparaître un coût de transformation nul. Un mécanisme déloyal pour la filière bois lorraine qui dénonce la mise en coupe réglée de notre forêt.

    Face à un tel raz-de-marée, les digues mises en place par les pouvoirs publics paraissent bien fragiles. Et les scieries crient famine quand elles ne ferment pas. Pendant ce temps-là, les Chinois replantent en masse chez eux. La Lorraine est redevenue un pays en voie de développement.

    Deux tiers de la forêt lorraine est gérée par l’ONF. Le tiers restant est la propriété d’exploitants privés qui sont incroyablement morcelés. La plupart de leurs parcelles font en effet moins de quatre hectares, ce qui les rend difficilement exploitables et gérables.

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