Le Groupe BLE Lorraine estime que compte-tenu de son fort passé industriel et de son empreinte sur son territoire ainsi que dans la mémoire collective, la Lorraine devrait se doter d’un grand musée consacrée à la fabuleuse aventure sidérurgique.
L’U4 à Uckange (Crédits photo : Olivier Lievin)
En effet, alors que plusieurs structures muséographiques d’envergure présentent déjà l’histoire des mines et des mineurs, notamment les sites de Neufchef et d’Aumetz pour les mines de fer, de Petite-Rosselle pour les mines de charbon, de Marsal pour l’exploitation du sel et du Thillot pour les mines de cuivre, il n’existe à l’heure actuelle rien sur la sidérurgie en Lorraine, mis à part le haut-fourneau U4 et son parc situé à Uckange et la gigantesque usine de Volklingen en Sarre, classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.
Le Grand Musée de la Sidérurgie en Lorraine permettrait de transmettre l’héritage de cette activité industrielle hors du commun, de conserver tout un pan de notre patrimoine pour les générations futures, de perpétuer un savoir-faire exceptionnel et de développer davantage le tourisme industriel en revalorisant une friche. A l’heure où la Lorraine compte de moins en moins de hauts-fourneaux et que la plupart des symboles sidérurgiques sont dynamités, un tel équipement pourrait expliquer le mode de fonctionnement d’un complexe sidérurgique à travers des maquettes, une visite de terrain, des reconstitutions, des projections et des animations en 3D, tout en narrant la formidable épopée industrielle de la sidérurgie, les luttes sociales, l’univers ouvrier, les risques de ces métiers, les technologies utilisées, les produits fabriqués et les différentes filières. Le tout de manière interactive, didactique et ludique.
Le parcours muséographique s’ouvrirait enfin vers la sidérurgie de demain, avec la présentation du Projet ULCOS et des nouveaux enjeux environnementaux.
bloggerslorrainsengages
30 avril, 2011 à 14:07
Voir également notre page sur BLE Fondation : http://blefondation.e-monsite.com/rubrique,idees-et-propositions,831077.html
bloggerslorrainsengages
24 juin, 2012 à 14:54
La lente évolution d’un paysage et la mutation d’un environnement sont des processus presque imperceptibles qui s’inscrivent dans la durée. Mais si la représentation traditionnelle de la Lorraine, terre d’élection par excellence de l’industrie aux XIXème et XXème siècles, s’effaçait au profit d’images plus poétiques ? Si les outils se muaient en objets, si les ateliers se transformaient en espaces purs et si les matériaux devenaient matières ? L’on devinerait des formes, des couleurs et une esthétique ignorée jusqu’alors. Les paysages d’usines désertes ont toujours été considérés avec révolte, commisération ou intérêt patrimonial. Ne pourrait-on pas adopter un nouveau point de vue sur ce qui nous paraît anodin, indigne d’intérêt, comme un hangar désaffecté, la tour d’une cheminée qui fume, un outil aux couleurs délavées ou un silo à grains ? Le monde industriel, ancien et actuel, se tournerait vers l’art et toucherait la grâce. Les usines sidérurgiques de la « vallée des anges », les vestiges de l’extraction du charbon et du sel, l’architecture avant-gardiste de Bataville, la fabrication du verre, du ciment et du cristal, tout ce qui fut jadis le Far Est, le Texas lorrain et l’emblème d’un miracle économique prendrait un autre sens, une autre dimension.