De 1871 à 1914, l’Alsace-Moselle fut annexée par le Traité de Francfort, signé en 1871, afin de former le Reichsland, la Terre d’Empire. Ce « nouveau » pays allemand était directement placé sous l’autorité de Berlin.
Trois ans plus tard, la législation allemande était progressivement introduite. Très tôt, germa dans les esprits l’idée d’un Etat confédéré qui octroierait une certaine autonomie à l’« Elsass-Lothringen ». Un statut que revendiquaient plusieurs députés qui siégeaient au Reichsland. Mais ce ne fut que le 31 mai 1911 qu’une Constitution fut créée avec la promulgation d’une loi par l’Empereur. Cette dernière n’accordait toutefois qu’une autonomie partielle, si bien que l’Alsace-Moselle ne fut pas élevée au rang d’Etat confédéré. Tout en restant Terre d’Empire gouvernée par le représentant de l’Empereur, elle était dotée de deux Chambres, dont la première, qui était entièrement à la dévotion du gouvernement, neutralisait la seconde qui était élue au suffrage universel.
Ainsi les pouvoirs de la Chambre Basse ou Landtag, élue au suffrage universel et composée de soixante députés, étaient illusoires, car les lois votées par ses membres devaient recevoir la sanction de la Chambre Haute qui était entre les mains de l’Empereur. En fait, si la moitié de ses membres était choisie par les grands corps de la Terre d’Empire, l’autre moitié était nommée par le souverain. L’Alsace-Moselle a malgré tout obtenu une certaine autonomie. Mais la guerre éclata trois ans plus tard. Le 31 juillet 1914, la Constitution fut suspendue et l’état de siège instauré.
bloggerslorrainsengages
2 juin, 2011 à 23:46
Le centenaire de la Constitution de 1911 de l’Alsace-Lorraine ne fait évidemment pas partie des célébrations françaises 2011 labellisées par le ministère de la Culture. Une décision plus que regrettable et contestable au nom de la vérité historique. Toujours est-il que l’Alsace-Lorraine annexée au Reich, qui survit encore aujourd’hui à travers le Droit Local d’Alsace-Moselle (voir : http://blefondation.e-monsite.com/rubrique,droit-local,822553.html), est la seule et unique portion du territoire français qui ait expérimenté l’autonomie à l’époque contemporaine, en disposant d’un gouvernement local.
bloggerslorrainsengages
7 novembre, 2012 à 21:21
Suite à la capitulation des troupes françaises à Sedan, le 2 septembre 1870, le Traité de Francfort, signé le 10 mai 1871, consacra le rattachement de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine à l’Empire allemand proclamé à Versailles en janvier 1871. Ces provinces formèrent le Reichsland Elsass-Lothringen. Les citoyens qui préféraient s’expatrier et garder leur nationalité française plutôt que de rester sous domination allemande avaient jusqu’au 30 septembre 1872 pour faire connaître leur choix. Si bien qu’à compter du 1er octobre 1872, tous les autres devinrent de fait citoyens de l’Empire allemand. En 1872, les jeunes hommes valides furent soumis au service militaire obligatoire dès l’âge de 20 ans, pour une durée normale de deux ans, ou de trois ans pour les régiments d’élite de la cavalerie comme les Uhlans. Les hommes nés en 1853 furent les premiers à être incorporés dans l’armée allemande. Le service militaire était très sévère. L’avancement en grade était toutefois accessible à tous. Tous les diplômés supérieurs devenaient officiers. En août 1914, 220 000 Alsaciens et Mosellans nés entre 1869 et 1897 étaient incorporés dans l’armée allemande. A la fin de la Première Guerre Mondiale, 380 000 Alsaciens-Mosellans avaient été mobilisés par le Reich.
bloggerslorrainsengages
7 novembre, 2012 à 21:24
Le 11 mars 1932, Maurice Thorez, qui n’était pas encore Secrétaire-général du Parti Communiste Français (PCF), fut appelé au Praesidium du VIIème congrès du parti.
Dans un rapport de quatre heures, il rappela le devoir des communistes. Il entendait également se démarquer de la gauche jacobine : « Le mouvement autonomiste en Alsace-Lorraine, qui est au fond un mouvement d’émancipation nationale, constitue un large mouvement des paysans, de la petite bourgeoisie et des ouvriers dirigé objectivement, malgré les intentions de ses dirigeants, contre l’impérialisme français [...]. Plus la crise se renforce, plus l’oppression et le pillage du peuple d’Alsace-Lorraine s’aggravent [...]. Défendant la libre disposition, les communistes de France doivent mettre l’accent sur le droit de séparation avec la France du peuple d’Alsace-Lorraine. Il faut que les communistes français dénoncent les privilèges de l’impérialisme français. Il faut flétrir le rôle impérialiste, chauvin et assimilateur du parti socialiste français [...] ». L’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 ne modifia en rien cette position doctrinale.