Des bergers vosgiens sont convaincus que ce sont des loups qui ont tué une vingtaine de brebis en moins d’une semaine dans le village de montagne du Ventron, dans les Vosges. Les autorités privilégient néanmoins l’hypothèse de prédateurs canins. De quoi relancer le spectre de la bête des Vosges.
Aucune trace de loup n’a plus été détectée dans les Vosges depuis plus de 80 ans, si ce n’est un cadavre découvert en janvier 1995.
Les spécialistes reconnaissent que ce genre d’attaques, très rare, est généralement le fait de lynx. Une hypothèse pour le moment écartée.
Un scientifique du Centre National d’Etudes et de Recherches Appliquées sur les Prédateurs et Animaux Déprédateurs (CNERA-PAD) s’est dernièrement rendu dans le massif, afin de procéder à des relevés de morsures et d’indices, notamment des excréments, des poils et des empreintes.
Rappelons qu’une attaque typique de loup est caractérisée par des morsures au cou très profondes, des os brisés, une peau en chaussette avec de gros hématomes et un gros taux de consommation pouvant aller jusqu’à dix kilomètres par animal.
Toujours est-il que si la présence de loups était confirmée, cela constituerait une excellente nouvelle, non pas pour les bergers, mais pour la faune lorraine.
bloggerslorrainsengages
17 avril, 2011 à 19:39
Quatre attaques nocturnes en l’espace de cinq nuits, la situation commence sérieusement à inquiéter ce paisible village vosgien qui compte trois éleveurs et près de 900 ovins. Selon le maire du Ventron, la pression médiatique n’est pas de nature à favoriser le travail des experts qui ont besoin de discrétion. Le premier magistrat semble ainsi passablement irrité d’apercevoir des journalistes fureter dans les prairies qu’il préférerait voir réserver uniquement à la demi-douzaine d’agents de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage qui ratisse le terrain.
Pour l’instant, ces experts ont seulement deux certitudes. La première est que l’auteur des faits est « forcément un grand canidé », un chient errant ou un loup. Les experts auraient d’ailleurs connaissance de divagations de chiens dans le secteur. La deuxième est que l’hypothèse d’un lynx « est totalement exclue ».
En tout état de cause, le loup est en mesure d’arriver naturellement dans les Vosges. En effet, cet animal est capable de parcourir de grandes distances. Les experts savent ainsi que le loup est venu de lui-même en France, par les Alpes-Maritimes, à partir de 1992, suite à la réintroduction d’une population en Italie. Depuis, des zones de présence permanente ont été localisées dans les Alpes du Nord, le département de l’Ain et le Sud du Jura. On sait aussi qu’il est passé à l’Ouest du Rhône, puisqu’il est régulièrement vu dans le Cantal, l’Aveyron ou encore la Lozère. D’autres sont descendus jusque dans les Pyrénées Orientales. Plus au Nord, la découverte la plus proche des Vosges a été faite près de Bern en Suisse, où un loup a été tué par un train. Jusqu’à aujourd’hui, la présence du loup plus au Nord n’est pas établie avec certitude. Certes, il y a eu un cadavre découvert en 1995 dans une décharge vosgienne, mais rien n’indique que l’animal était arrivé là naturellement.
Si le retour du loup était avéré en Lorraine, certains parcs animaliers comme Sainte-Croix, qui abrite d’ailleurs la plus belle meute de France (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/06/30/dormir-avec-les-loups/), aurait un rôle à jouer.
Le loup a sa place dans les Vosges, car c’est un prédateur utile qui intervient dans la régulation naturelle et dans l’équilibre entre les espèces. Il a malheureusement une très mauvaise réputation à cause des légendes. Surtout par chez nous, où la Bête des Vosges hante encore tous les esprits. Rappelons enfin qu’il y avait encore des loups en Lorraine non montagneuse jusqu’au milieu du siècle dernier.
bloggerslorrainsengages
25 avril, 2011 à 19:24
La dernière attaque remonte à une semaine et avait coûté la vie à 5 brebis. Les animaux avaient été attaqués dans un pré situé dans la montagne, en lisière de forêt, alors même qu’un piège avait été tendu ailleurs, avec quelques moutons enfermés dans un petit enclos, pour servir d’appât.
Ce dernier carnage avait marqué les esprits, car les prédateurs avaient précisément attaqué là où personne ne les attendait. Le spécialiste, dépêché sur place par l’Office National de la Chasse, n’a à l’heure actuelle toujours pas réussi à trouver des preuves suffisantes pour incriminer des chiens errants ou des loups.
Toujours est-il qu’en trois attaques, 23 brebis ont été tuées et partiellement mangées. 15 autres ont disparu dans les bois et n’ont toujours pas été retrouvées.
Rappelons que pour leur dossier d’indemnisation, les éleveurs doivent théoriquement savoir s’ils ont été victimes d’un loup ou d’un chien. Si c’est un loup, ils seront indemnisés, mais si c’est un chien, ce sera pour leur pomme, soit un préjudice de 250 euros par brebis environ.
bloggerslorrainsengages
25 avril, 2011 à 19:34
Vingt-cinq morts, quatre blessés légers et quatorze disparus. Sans compter les nombreux avortements liés au stress perpétré par l’affaire. Le bilan n’en finit plus de s’alourdir dans les Vosges. Le « serial croqueur » de Ventron a encore frappé. Après une semaine d’accalmie, il a fait une vingt-cinquième victime selon le même mode opératoire, c’est-à-dire de nuit et en prenant ses victimes à la gorge.
Dans le village, en l’absence d’éléments rationnels, l’imaginaire gagne du terrain. Certains parlent sans en savoir plus que les autres d’un chien d’attaque. D’autres de chiens domestiques qui se transformeraient en bêtes sanguinaires la nuit. Une troisième partie de la population est persuadée que la vérité est connue mais que les autorités préfèrent ne pas en faire état.
Par contre, une question est intéressante : pourquoi les attaques ont-elles lieu toujours à Ventron ? Elles se sont en effet toutes déroulées dans un périmètre de seulement un kilomètre, ce qui ressemble plus aux agissements d’un chien qu’à ceux d’un loup, qui se déplace beaucoup. Un travail discret de surveillance des chiens recensés dans les environs a donc démarré. Mais sans aucune certitude …
bloggerslorrainsengages
27 avril, 2011 à 22:49
La bête des Vosges n’a pas respecté la trêve pascale, puisqu’elle a à nouveau frappé, dans la nuit de samedi à dimanche, portant son bilan à six attaques depuis le 8 avril dernier au cours desquelles vingt-sept brebis sont mortes, quatre ont été blessées et quatorze ont disparu. Sans compter les nombreux avortements liés au stress. Les trois éleveurs du Ventron, les seuls visés par le mystérieux prédateur, continuent donc de trembler pour leurs 900 bêtes.
bloggerslorrainsengages
1 septembre, 2011 à 21:59
Il n’y aurait peut-être pas un, mais plusieurs loups. En l’état actuel des choses, rien de permet de l’affirmer ni de l’infirmer selon la préfecture des Vosges. Deux ou trois loups, c’est du domaine possible, selon un spécialiste.