En s’appuyant sur l’œuvre littéraire des écrivains qui ont traversé la Grande Guerre (1914-1918), les responsables meusiens entendent donner une dimension culturelle, intelligente et émouvante au tourisme des champs de bataille. Ce qui le rendrait forcément plus rayonnant dans la perspective de la commémoration du centenaire du début de la Première Guerre Mondiale.
Il faut dire que les Côtes de Meuse ont vu défiler pendant la guerre toute une génération d’écrivains et d’artistes prometteurs, pour peu qu’ils en aient échappé comme Maurice Genevoix, Louis Pergaux, l’auteur de La Guerre des boutons, dont on n’a jamais retrouvé le corps, Charles Péguy, l’Américain Los Pasos, qui conduisait une ambulance sur la Voie Sacrée, ou encore Alain Fournier, découvert avec ses camarades dans une fosse commune en 1991, Maurice Barrès, Georges Duhamel, médecin dans les ambulances, Céline et Ernst Jünger. Il reste cependant encore quelques recherches à faire pour retrouver des écrivains allemands.
L’horreur endurée a nourri leurs œuvres et laissé des témoignages poignants. Leurs ouvrages constituent souvent des documents inestimables pour les historiens de la guerre et de la civilisation. A un moment donné, les écrivains sont les scribes de la mémoire collective.
C’est surtout à Saint-Rémy-la-Calonne, 75 âmes, et aux Éparges, 70 habitants, deux villages meusiens qui sont entrés dans l’Histoire, que le parcours littéraire de la Grande Guerre prendra bientôt tout son sens. Le nom des Éparges résonne en effet comme l’une des batailles les plus effroyables de la Première Guerre Mondiale. C’est ici que se déroula en février 1915 une succession d’attaques et de contre-attaques françaises et allemandes meurtrières pour prendre la position. Aujourd’hui, le silence a enveloppé les deux villages.
C’est dans le petit cimetière des Eparges, haut-lieu des visites du grand public et des scolaires, que repose Alain-Fournier, l’auteur du Grand Meaulnes. Le lieu fait également écho au livre de Maurice Genevoix, Ceux de 14. Créé en 1927, le cimetière militaire de Saint-Rémy-la-Calonne rassemble quant à lui 203 corps de soldats, dont seulement 86 ont été identifiés. C’est ici que sera lancé en mai prochain le festival littéraire « Le Printemps du Grand Meaulnes ». Un vieux lavoir détruit pendant les combats sera prochainement reconstruit à l’identique. Il servira de lieu d’accueil pour les visiteurs qui viennent se recueillir sur la tombe d’Alain Fournier. Un jardin littéraire sera également aménagé dans les prochaines semaines. Il est prévu d’y installer des bornes audio où chacun pourra télécharger les informations relatives au parcours. Histoire d’entraîner les visiteurs sur les pas des écrivains combattants.
jpb
6 avril, 2011 à 19:45
Pour ne pas à avoir à revivre l’horreur de la guerre, seuls le souvenir et la mémoire, en permettant de construire une représentation protégeront les générations qui n’auront connu que la paix.
bloggerslorrainsengages
15 juin, 2011 à 23:49
Le son et lumière de la Bataille de Verdun, intitulé « Des flammes à la lumière », se déroulera du 17 juin au 23 juillet 2011 dans les carrières d’Haudainville. Il met en scène le quotidien de soldats et de civils allemands et français pendant la Grande Guerre. Il s’agit d’une évocation historique, non d’une reconstitution. Avec plus de 450 bénévoles, dont plus de 200 acteurs, le spectacle est aujourd’hui le plus grand son et lumière d’Europe sur la Première Guerre Mondiale. Il attire plus de 40 000 spectateurs par saison.
Groupe BLE Lorraine
13 avril, 2015 à 20:38
Le 25 avril 1915, comme tant d’autres aux Eparges, Maurice Genevoix fut blessé au combat. Son récit Ceux de 14 devînt plus tard le témoin privilégié de l’enfer vécu dans les tranchées de la Meuse. A l’occasion du centenaire des combats, un buste de l’académicien et ancien lieutenant du 106ème Régiment d’Infanterie a dernièrement été inauguré aux Eparges.
Basse François
8 mai, 2015 à 21:10
Bonjour,
Une petite erreur : Henri-Alban Fournier est enterré au cimetière de St Remy et non pas aux Eparges.
Cordialement,