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Tourisme : un secteur en mutation en Lorraine

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Devenue une destination touristique tendance, la Lorraine doit encore améliorer le niveau de formation de ses jeunes et d’attirer des professionnels expérimentés, afin de parvenir à hausser le niveau des prestations et l’accueil dans son hôtellerie-restauration. 

D’ici quelques années, 80 % des hôtels familiaux auront disparu en Moselle, sauf peut-être dans les principales villes comme Metz et Thionville. De nombreuses affaires seront à reprendre. Mais les investissements pour les remettre aux normes sont si importants qu’il y a peu de chances que de tels projets aboutissent. Ce phénomène s’est déjà plus ou moins produit avec les cafés. À Metz, par exemple, aucun nouvel établissement n’a ouvert ses portes depuis quinze ans en centre-ville, car les loyers sont trop élevés.

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La Citadelle, hôtel 4 étoiles à Metz (Crédits photos : Hôtel La Citadelle)

On l’aura donc compris, le secteur de l’hôtellerie-restauration lorrain est en pleine mutation, en raison de son caractère de nouvelle destination touristique. Ainsi, les ouvertures du plus grand Center Parcs d’Europe et du Centre Pompidou-Metz, qui a attiré plus de 600 000 visiteurs en huit mois d’existence, en sont les illustrations les plus médiatisées. 

D’importants investissements ont également été effectués dans les stations de ski vosgiennes, tandis qu’un vaste projet de 30 millions d’euros prévoit de relancer la base de loisirs de Madine

En tout, 800 millions d’euros d’investissement privés et publics ont été réalisés ou sont programmés dans le tourisme en Lorraine. 

Ces évolutions s’accompagnent de changements dans l’accueil des touristes, à l’image de l’ouverture d’hôtels 4 étoiles à Metz (La Citadelle) ou encore à Amnéville-les-Thermes (Amnéville Plaza). De même, Walygator ambitionne d’investir 150 millions d’euros afin de créer trois hôtels, soit 1 000 chambres et 700 emplois à la clé, à proximité du parc d’attractions et du complexe touristique d’Amnéville-les-Thermes, où des centaines de millions d’euros ont déjà été investis. Le Grand Hôtel & Spa de Gérardmer propose enfin de nouveaux services à ses clients. 

Par ailleurs, Metz et Nancy remodèlent leur centre-ville et planchent sur la création de nouveaux hôtels et de palais des congrès de plus 1 200 places dans le but de capter la clientèle d’affaires.   

Mais il faudra faire plus encore. En effet, selon l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques de Lorraine, des tensions devraient apparaître d’ici dix ans, car un professionnel de l’hôtellerie-restauration sur quatre partira à la retraite. Cela représente des milliers de postes à pourvoir dans les années à venir, sans pour autant trop anticiper sur l’évolution attendue des besoins liés au tourisme et sur ceux du voisin luxembourgeois qui capte les talents. Par exemple, à Metz, le taux d’occupation des hôtels a augmenté de 14 à 25 % et même de 73 % pour La Citadelle, depuis l’ouverture du Centre Pompidou-Metz. 

Le problème c’est que la Lorraine ne dispose pas suffisamment de formations supérieures en la matière, ce qui constitue un handicap et l’oblige, en attendant, à réussir à attirer des talents et des cadres de l’hôtellerie-restauration. Or, sur ce point, elle est en concurrence avec des territoires qui bénéficient d’une meilleure image que la sienne en termes de tourisme. 

Il faut cela dit bien comprendre qu’il y a quinze ans à peine, imaginer que la Lorraine puisse devenir une destination touristique faisait rire. Depuis, les vins de Moselle, autrefois qualifiés de « piquette », ont décroché l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) à force de travail et en misant sur la qualité. Tout peut donc changer. 

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14 Commentaires

  1. Groupe BLE Lorraine

    7 mai, 2014 à 20:29

    En Lorraine, près de 21 000 emplois sont liés à la fréquentation touristique, soit 2,7 % de l’emploi régional. Les secteurs de l’hébergement et de la restauration représentent la moitié de ces emplois. Le duo Metz-Amnéville concentre un quart des emplois touristiques de la région, Nancy et sa couronne 19 %. Un emploi touristique sur trois à Metz-Amnéville ou à Nancy concerne la restauration. Entre 2009 et 2012, 3 200 établissements ont été créés dans l’hébergement et la restauration en Lorraine.

    Les Hautes-Vosges, qui bénéficient de deux périodes touristiques, en hiver et en été, se distinguent par une plus forte proportion d’emplois touristiques (7,3 %).

    En Lorraine, près de 40 % des emplois touristiques sont à temps partiel. Les salaires horaires dans le tourisme sont peu élevés (10,30 euros nets en moyenne), conséquence du faible niveau de qualification de ces emplois.

    En 2012, 3,6 millions de nuitées ont été comptabilisées en Lorraine, soit 1 % de moins qu’en 2011. A lui seul, le Center Parcs des Trois Forêts, dans le Pays de Sarrebourg, a enregistré 1,135 million de nuitées, avec un fort pourcentage de clientèle allemande (22 %). A noter enfin que la durée moyenne de séjour est de 2,7 jours en Lorraine.

  2. Groupe BLE Lorraine

    1 juin, 2015 à 23:02

    16,5 millions de personnes ont visité la Lorraine en 2014, dont 7,7 millions en Moselle. Il y a 67 % d’excursionnistes et 33 % de touristes.

    Près de 88 % de visiteurs viennent de France. Parmi eux, on dénombre 60 % de Lorrains, 11 % d’Alsaciens et 6 % de Franciliens. Sur les 12 % d’étrangers, on trouve 39 % d’Allemands, 26 % de Belges et 9 % de Néerlandais. La clientèle accueillie est constituée d’une majorité de 35-49 ans, essentiellement des couples et des familles.

    40 % des touristes sont par ailleurs des primo-visitants, les autres étant déjà venus à plusieurs reprises en Lorraine. Deux touristes sur trois séjournent en hôtel. Un tiers est hébergé chez des proches ou dans une résidence secondaire. Ils séjournent en moyenne 5 nuits en Lorraine, mais 53 % sont en courts séjours (de 1 à 3 nuits).

    La dépense touristique totale est de 1,25 milliard d’euros en Lorraine, dont 544 millions d’euros rien qu’en Moselle (43 %). Les retombées économiques totales pour le tourisme sont estimées à 974 millions d’euros. Cette valeur est supérieure à celle du secteur de l’agriculture (894 millions d’euros). Près de 20 % de cette manne va directement dans les entreprises du tourisme (hôtellerie, sites touristiques, etc.) et 30 % indirectement dans la restauration, le commerce et le transport. L’autre moitié est injectée dans l’économie locale. Ces dépenses représentent 2,2 % du PIB lorrain (Produit Intérieur Brut). Un touriste étranger dépense en moyenne 61 euros par jour, soit 27 % de plus que le visiteur lorrain (48 euros).

    A noter enfin que le Center Parcs du Domaine des Trois Forêts dans le Pays de Sarrebourg génère à lui seul, selon l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), plus de 18 millions d’euros de retombées économiques. De nombreux sites touristiques du département en bénéficient, dont en particulier le Parc animalier de Sainte-Croix à Rhodes.

  3. Groupe BLE Lorraine

    19 août, 2015 à 22:41

    En 2014, les retombées économiques du tourisme s’élevèrent à 974 millions d’euros en Lorraine, ce qui place le secteur devant l’agriculture et les nouvelles technologies de l’information et de la communication. 43 % de ces retombées se firent en Moselle. La même année, 16,5 millions de personnes ont visité la Lorraine. La Moselle en a attiré près de la moitié avec 7,7 millions de visiteurs. 5,1 millions de personnes sont restées dormir dans la région, dont 2,2 millions uniquement en Moselle grâce notamment à Center Parcs. Les touristes ont dépensé en moyenne 58 euros par jour et par personne dans ce département, contre 24 euros pour les visiteurs qui rentraient chez eux le soir même.

  4. Groupe BLE Lorraine

    15 juin, 2016 à 23:23

    Les plus de la Lorraine touristique :

    - Une bonne accessibilité au cœur d’une euro-région dynamique.

    - Les Vosges comme destination de montagne, hiver et été.

    - Des patrimoines historiques et culturels importants : Verdun, la Ligne Maginot, la cathédrale de Metz, la Place Stanislas, etc.

    - De grands équipements structurants : Centre Pompidou-Metz, Center Parcs, pôle Amnéville-Walygator, thermalisme, etc.

    - Metz et Nancy comme centres de tourisme urbain à forte attractivité.

    - Des paysages variés et de qualité avec des atouts naturels exploités via des sites naturels préservés et une offre écotourisme.

    - Une industrie de luxe autour de grands noms connus internationalement : Baccarat, Daum et Saint-Louis.

    - Une notoriété internationale liée notamment aux eaux minérales de Vittel et Contrexéville et à la marque Baccarat.

    - Un patrimoine militaire et industriel inscrit ou classé.

    - Une gastronomie et des produits du terroir identifiés à la Lorraine.

    - Des événementiels attractifs : Lorraine Mondial Air Ballons, Les Enfants du Charbon, Des Flammes à la Lumière, Nancy Jazz Pulsations, Festival international du Film italien à Villerupt, Fantastic’Art à Gérardmer, Festival international de géographie, festivités de la Saint-Nicolas, marchés de Noël, etc.

    Les points négatifs :

    - Une absence de desserte de l’aéroport MNL et de la gare Lorraine TGV sur le périmètre de la Grande Région et sur les destinations européennes.

    - Une faiblesse de l’offre d’hébergement qui diminue avec une hôtellerie familiale en souffrance et des équipements plus formatés pour le tourisme d’affaires ou de passage que pour le séjour, en dehors des Vosges et de la Meuse.

    - Un tourisme social et associatif menacé avec des structures hétérogènes et anciennes.

    - Des stations de montagne qui ne développent pas encore suffisamment leur offre quatre saisons.

    - Un tourisme de mémoire souvent uniquement associé à Verdun, avec un manque de structuration de l’offre, de capacité d’accueil et des difficultés de coordination des acteurs de terrain.

    - Une pratique encore insuffisante des langues étrangères par les professionnels, dans un secteur transfrontalier.

    - Une méconnaissance et une dévalorisation de l’image des patrimoines lorrains par les Lorrains et les non Lorrains.

    - A l’exception des Vosges, une image globale encore difficile attachée à un passé lointain guerrier et à un passé proche lié aux aventures industrielles.

    - Une absence d’image réelle et une absence d’unité de perception : la Lorraine n’est pas vécue comme un tout.

    - Une image non rattachée aux marques lorraines : Vittel, Contrexéville, les Vosges. Les principaux pôles ne portent pas l’image de la région.

    - Un manque de lisibilité de l’offre touristique autre que celle liée aux Vosges.

    - Des Lorrains non convaincus du potentiel de leur région, à l’exception des Vosges.

    - Un budget tourisme limité par rapport aux autres régions et qui a connu une baisse sans précédent en 2011.

    - Des intercommunalités encore peu positionnées sur ce levier de développement.

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