Le projet de transports en commun en site propre de Metz-Métropole, dont le coût devrait varier entre 170 et 200 millions d’euros, est au centre des préoccupations depuis plusieurs mois. Il cristallise en effet les tensions, notamment en raison de son impact dans l’urbanisme de la ville aux 3 000 ans d’histoire.
Cela avait failli péter sur le palais de justice et l’étranglement de la rue du Juge Michel. Dominique Gros, qui était à l’époque opposant, avait déclaré que toutes les solutions devaient être étudiées, même les plus iconoclastes. Comme celle de traverser l’Esplanade pour rejoindre plus en douceur le quai puis le Moyen-Pont. L’hypothèse aura eu le mérite d’être émise. Elle a heureusement été abandonnée. La réalisation d’un tourne à gauche pour rentrer dans la parking République-Arsenal sur le boulevard Poincaré, ainsi que la suppression d’une trémie côté rue des Clercs avait alors permis de régler l’affaire.
Cela avait ensuite failli péter sur le Moyen-Pont qui doit être élargi. La seule vraie alternative serait de réaliser un système de passerelles et une coulée verte pour les piétons au ras de l’eau, tout en imaginant un autre usage de la rue du Pont des morts. Cette proposition permettrait au moins de réduire l’importance des travaux sur le Moyen-Pont. Les sondages physiques sont en cours dans le secteur. Le pont devrait être doublé et maquillé pour ressembler à l’actuel. L’une des plus belles vues de Metz sur la Moselle, le Temple Neuf et la cathédrale sera donc dénaturée.
Depuis plusieurs semaines, c’est au sujet de la gare et de la place du général de Gaulle que cela pète. Tout a commencé par une réunion de concertation avec les commerçants du secteur. Il s’en est suivi des conférences de presse, une protestation, une pétition et une demande de référendum. Car la traversée du Mettis prévoit de reconfigurer totalement cet espace public en demi-cercle, 17 ans seulement après sa dernière métamorphose. A l’image d’Attila, le Mettis va terrasser la place. Que deviendront les fameux lampadaires Starck qui avait coûté la bagatelle d’un million de francs l’unité ? Certes, certains aménagements actuels sont regrettables, comme les trois-quatre marches de la place. Un détail technique facile à régler au passage, mais qui a servi de prétexte à certains, comme à Thierry Jean, adjoint au maire, pour déclarer que « de toute façon la place de la gare était un peu ratée » et comme elle n’était pas adaptée aux personnes handicapées, il fallait la refaire. Ouais, bof. Les pauvres personnes handicapées ont quand même bon dos dans cette affaire, car si seules les marches posent un problème, encore une fois, on peut facilement y remédier.
Toujours est-il que le projet a été présenté à l’architecte des Bâtiments de France, qui l’aurait validé après avoir demandé une modification, pour ne pas casser les perspectives des rues Gambetta et François de Curel. La station Mettis devrait ainsi être aménagée sur le côté droit de la place et non juste devant la sortie, comme le premier plan le prévoyait.
De même, la suppression de la quasi totalité des places de stationnement rue Gambetta et Pierre Perrat a été confirmée, tout comme la transformation du parking aérien de la place du Roi George en espace piéton « cœur de Mettis », sans que le moindre parking souterrain sous cette même place n’ait été envisagé ! Quelle erreur !
Malheureuse cité messine, déjà pas franchement épargnée par les guerres, les invasions et les destructions au cours de sa longue et tumultueuse histoire, la plupart de ses édiles ne l’ont guère ménagée. Après la place Coislin défigurée et plus récemment la place Mazelle du XVIIIème siècle chamboulée par un bien drôle de parking en superstructure, elle s’apprête à subir de nouveaux outrages. Si le square du Luxembourg semble provisoirement sauvé par le maire d’un projet qu’il a lui-même commandé, le Moyen-Pont du XIIIème, qui avait déjà sauté pour faits de guerre en 1944, devrait donc être mutilé et la place De Gaulle éventrée. On peut rêver mieux pour une ville faisant l’objet d’une démarche ambitieuse d’inscription au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. D’autant plus que la question des places, lieux d’échanges et de rencontres, est vitale pour une ville.
En outre, le Mettis n’aura de propre que sa désignation, TCSP pour Transport en Commun en Site Propre, puisqu’il roulera au diesel. La ville ayant inventé l’écologie urbaine aurait-elle donc perdu ses principes ? Un tram aurait peut-être mieux fait l’affaire, car au final au niveau prix, c’est du pareil au même. Et puis, un tram, c’est nettement moins large qu’un bus. Les passages les plus difficiles, comme la rue du Juge Michel, n’auraient alors pas véritablement posé de problème. Le seul inconvénient d’un tram réside dans ses câbles aériens accrochés un peu partout et qui bousillent l’esthétisme d’une ville historique.
En conclusion, le Mettis impose un choix. Soit les transports en commun s’adaptent à la ville, soit c’est la ville qui s’adapte aux transports en commun. Alors que le premier énoncé devrait l’emporter, Thierry Jean annonce qu’il « essaiera de limiter les dégâts d’un point de vue architectural ». No comment.
bloggerslorrainsengages
8 février, 2013 à 23:24
En tout, 900 arbres ont été abattus le long du tracé du Mettis. Des arbres qui se trouvaient soit à l’emplacement de la plateforme ou des stations, soit à proximité immédiate. Cela dit, 1 200 arbres vont être replantés.
A Woippy, 21 platanes de la Rue Pierre-et-Marie-Curie ont fait l’objet d’une transplantation, pour commencer une nouvelle vie quelques mètres plus loin. L’aménagement de la station de la place de la République, à Metz, a quant à lui également été modifié pour éviter l’abattage de certains arbres de grande valeur.
Les paysagistes ont complètement repensé la répartition des essences dans la ville pour donner une identité propre à chaque rue et à chaque place. Une trentaine d’essences différentes ont donc été sélectionnées. Il y a des platanes, des érables, des chênes, des frênes, mais aussi des cerisiers à fleurs, des poiriers à fleurs, des magnolias ou encore des savonniers de Chine. Il s’agit avant tout selon les paysagistes de remettre un peu de cohérence, ainsi que de protéger et de favoriser la biodiversité à Metz (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2013/02/06/de-la-biodiversite-urbaine/).
bloggerslorrainsengages
28 avril, 2013 à 16:00
Le renouvellement du patrimoine vert de l’agglomération messine passe également par le soin paysager apporté aux futures voies en site propre du Mettis. 1 200 arbres de 30 espèces différentes ont été plantés pour remplacer les 900 spécimens abattus pour les besoins du chantier, soit un gain de 300 arbres. Les essences ont été sélectionnées en fonction de la spécificité de chaque site et des contraintes liées au développement de l’arbre en milieu urbain. Le saule blanc, le séquoia ou encore le févier d’Amérique constituent les principales essences le long du tracé.
bloggerslorrainsengages
1 septembre, 2013 à 14:04
Une pelleteuse a attaqué l’îlot de quelques mètres carrés situé à l’embouchure de la Rue des Clercs, Place de la République, à Metz. Lors des essais, ce renflement du trottoir, situé devant les Galeries Lafayette, s’est en effet révélé inutile et gênant pour la circulation du Mettis, un bus de 24 mètres de long qui roule mieux et plus vite en ligne droite. Un bout de trottoir construit et inauguré il y a tout juste quatre ans. Afin de faciliter le passage du Mettis, il a été décidé de le raser pour créer une ligne droite vers la Rue Haute Pierre. A l’issue des travaux, qui représentent un coût de près de 100 000 euros, la voie sera repavée.
Groupe BLE Lorraine
23 mars, 2014 à 21:57
Dans le cadre des travaux du Mettis, le projet de réaménagement de la Place De Gaulle à Metz a représenté un investissement de plus de 3,5 millions d’euros. L’idée était de rendre cette place plus fonctionnelle tout en conservant son esthétisme. Une équation qui n’était pas si simple à résoudre. Les marches qui rendaient l’équipement difficile d’accès aux personnes handicapées, ainsi qu’aux poussettes, aux valises à roulettes et aux vélos ont été supprimées. Au sol, la voie du Mettis ne se distingue que par son léger soubassement, de deux centimètres environ. Le revêtement utilisé est en effet le même que le reste de la place, à savoir du grès rose.
Les célèbres candélabres tournesols de Starck ont par ailleurs été réutilisés. Ils ont été disposés en ligne droite parallèlement à la façade de la gare, afin de la mettre en valeur. Les petits lampadaires ont été repositionnés le long de la voie du Mettis. Quelques arbres ont également été plantés pour habiller la sortie du parking.
Ces aménagements permettent encore aujourd’hui à la place d’accueillir des manifestations et des animations sur un espace central de 5 400 mètres carrés devant la gare.