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Du côté obscur de Nancy

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Nancy, cité des Ducs et des Lumières par excellence, possède comme toutes les villes une part d’ombre, une face obscure qui recèle des verrues urbanistiques qui nuisent à son faste architectural. Murs en ruine, façades croulantes, ambiance de fin de règne, tout cela à deux pas de la statue de Stanislas le Magnifique. C’est ainsi en plein centre-ville que s’enlise dans les méandres des procédures administratives certaines horreurs que l’on a tendance à oublier et à occulter, mais qui sont là pour nous rappeler que rien n’est jamais parfait. A chaque fois, une bonne raison, et derrière une maison laide ou une tache dans le paysage, un vrai projet, qui tarde. Il en va malheureusement des verrues de la cité ducale. 

L’une des plus belles entrées de Nancy passe incontestablement par la porte Sainte-Catherine rénovée. C’est par ici que dans une symétrie écrasante la cité administrative fait face à la façade impeccable du Musée-aquarium. Pourtant, juste à côté de cette remontée triomphante se dresse le misérable l’hôtel de l’Aquarium, où plutôt ce qu’il en reste. Un échafaudage serait plus harmonieux que l’immonde vue désaffectée qu’il offre aux passants et aux visiteurs. La ville s’est emparée du dossier en engageant en 2007 une procédure de ravalement d’office à la charge des propriétaires. Mais une succession très compliquée est venue depuis retarder l’échéance dans une rue qui ne focalise pas non plus toutes les attentions municipales. En effet, en 2005, lorsque la Place Stanislas fut rénovée, la rue Sainte-Catherine fut oubliée. Elle demeure encore aujourd’hui toujours à l’ombre du poumon touristique de la ville. 

Encore plus près du doigt de Stan campe le bar à l’ambiance post-apocalyptique du même nom, depuis que ses tristes portes se sont refermées sur ce qui sert de réserve au Grand-Hôtel.   

Notre tour des horreurs ne s’arrête pas là, puisqu’à côté de l’arc Héré, là où la blancheur des façades s’arrête net, se tient une façade irréelle répondant au doux nom de « Bagatelle ». Et cela en plein cœur de l’espace XVIIème. Les propriétaires, des personnes âgées, en manque de moyen et de conscience, ont laissé l’endroit à l’abandon, sans même le vendre, ni le mettre en location. Personne ne peut en effet contraindre dans un premier temps ces propriétaires à rénover la façade. Une obligation de ravalement a pourtant été lancée, mais elle court jusqu’en 2012. Les premiers échafaudages devraient donc apparaître au cours de l’année et les travaux devraient commencer d’ici quelques mois côté impair. Ouf. Il était temps. 

Enfin, que dire de cette magnifique maison abandonnée, squattée, incendiée plusieurs fois et classée. Une véritable maison fantôme avec sa toiture calcinée qui désespère automobilistes, piétons et riverains depuis plus d’un an à l’angle de la rue de Verdun et de la rue Jacquinot. 

Bref, il y aura toujours du boulot pour que le beau l’emporte. 

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3 Commentaires

  1. Alice Strozik

    16 mars, 2012 à 18:47

    Bonjour, suite à des recherches je suis tombée sur votre article. Ce qui m’intéresse tout particulièrement c’est la maison dont vous parlez à la fin:
    « magnifique maison abandonnée, squattée, incendiée plusieurs fois et classée. Une véritable maison fantôme avec sa toiture calcinée qui désespère automobilistes, piétons et riverains depuis plus d’un an à l’angle de la rue de Verdun et de la rue Jacquinot. »
    Je passe tout les jours devant et je doit dire qu’elle m’intrigue énormément, auriez vous plus d’informations à son sujet, sur les propriétaires etc.. Et surtout j’aimerais savoir si il est possible de l’acheter.
    Merci d’avance, je ne sais pas à qui m’adresser d’autre, à par peut être à la Mairie?
    Je vous souhaite une bonne journée.

  2. bloggerslorrainsengages

    16 mars, 2012 à 19:14

    Bonsoir,

    Merci de votre intérêt et de votre message. Oui, en effet, la mairie serait un première étape pour commencer et se documenter.
    Pourquoi pas aussi avec le voisinage pour des infos plus officieuses.

    Bien à vous,

    Le Groupe BLE Lorraine

  3. Dadu Jones

    21 juillet, 2012 à 22:35

    Je ne sais pas où en est ce projet de rachat, mais j’ai appris via des commentaires par chez moi qu’elle avait abrité fut un temps certaines réunions du festival international de théâtre universitaire de Nancy, ville moteur en ce domaine dans les années 70, et mondialement renommée à ce titre.

    Aujourd’hui, elle est absolument ravagée, et seuls les « quatre » murs sont debout (et encore, ils sont probablement fragilisés). Rien n’est récupérable, des planchers à, bien entendu, la charpente.

    Bon courage! (et tant mieux si elle revit un jour… même si son état laisse sceptique!)

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