Vestige de l’ancienne enceinte médiévale de Metz, la Porte des Allemands est l’un des quatre monuments les plus admirés par les visiteurs après la cathédrale, le temple protestant et le Centre Pompidou. Délaissé depuis des décennies, ce château-pont fortifié unique en Lorraine et même en France devrait prochainement faire l’objet d’une réhabilitation pour un usage qui reste encore à définir.
La Porte des Allemands à Metz (Crédits photo : Marc Ryckaert, Wikipédia)
Véritable porte-forteresse, dotée de tours, de créneaux et de mâchicoulis, la Porte des Allemands est située au débouché de l’antique voie romaine qui quittait Metz (Divodurum) pour Mayence (Mogontiacum). Elle doit néanmoins son nom à des chevaliers teutoniques ou à des frères hospitaliers de Notre-Dame-des-Allemands, qui avaient fondé un hôpital à proximité. Celui-ci fut détruit en 1552, lors du siège de la ville par Charles Quint.
La construction de la Porte des Allemands commença en 1230 avec l’édification d’une première porte orientée vers le centre-ville et formée de deux tours rondes relativement étroites, primitivement réunies par une arcade en ogive, dont il ne reste que les amorces. Deux nouvelles tours, plus imposantes, dotées de nombreux éléments d’architecture militaire, furent élevées vers 1445 pour défendre l’entrée du pont. L’épaisseur des murs, qui atteint 3,50 mètres, était alors adaptée à la puissance de l’artillerie naissante. Le pont fut lui-même fortifié entre 1480 et 1550. Des bretèches et des échauguettes furent ensuite ajoutées au dispositif. Les deux corps de bâtiment aux voûtes largement cintrées datent d’ailleurs de cette époque.
La ville de Metz devint propriétaire de la Porte des Allemands en 1900. Une partie de l’édifice fut transformée en musée. Ce dernier renferma jusqu’en 1918 une collection archéologique provenant des quartiers disparus, des portes et des remparts démolis de la cité médiévale. Au premier et au second étages, on trouvait des documents, des pièces imprimées et des gravures sur l’histoire de Metz depuis l’époque romaine. Les salles recélaient également des sceaux, des monnaies et des médailles datant de la guerre de 1870, des meubles et des costumes lorrains, ainsi que la fameuse guillotine « La Louise » qui aurait été en activité à la place de la Comédie en 1793.
Avant la Seconde Guerre mondiale, on pouvait également y admirer d’autres trésors comme les cheveux de Napoléon 1er ou l’ancêtre du vélo avec la draisienne du Dr Marchal. La bataille pour Metz en 1944 a failli avoir raison du vieux monument. Les tirs d’artillerie et surtout l’explosion des deux ponts causèrent de très graves dégâts à l’ensemble de l’édifice. Les collections furent ensevelies sous les gravats. A peine la moitié fut récupérée et fut entreposée aux Musées de la Cour d’Or.
Aujourd’hui, alors que ce monument emblématique du patrimoine messin devrait être le fer de lance du quartier Outre-Seille, il reste désespérément silencieux et vide. Mais peut-être plus pour longtemps. Certains envisagent en effet d’y implanter un restaurant, un lieu culturel, un office de tourisme ou encore un musée. C’est dernière possibilité nous semble la plus appropriée et la plus alléchante, afin de ne pas dénaturer le site.
La mairie aurait d’ores et déjà avancé trois millions d’euros pour en faire «un lieu vivant avec un projet commercial et culturel ». L’important est d’entreprendre une rénovation adéquate qui serve à une utilisation intelligente.
landragin
11 mars, 2011 à 18:42
le fait d’installer un musée est une très bonne idée car l’endroit est sous exploité, encore faut-il trouver un thème intéressant?Et pourquoi choisir entre l’un ou l’autre, on pourrait imaginer un musée et un lieu de vie comme un café ou un resto afin d ‘apporter un peu de dynamisme dans ce quartier qui ne manque pas de charme?A voir?
Crapaudvert57
12 mars, 2011 à 0:09
Un lieu de passage tout proche d’un flot ininterrompu de voitures. La question n’est pas seulement d’y installer une activité quelle qu’elle soit : elle est aussi de raccorder ce lieu au reste du fonctionnement de la ville historique, dans un parcours agréable, animé, attractif … qui ne serait pas un cul de sac. Evidemment le réaménagement (commerces, activités, services) de part et d’autre du boulevard de Trèves est une formidable occasion pour aller jusque là.
Il y a du travail !
Bon courage, donc.