Le 1er mars, Nadine Morano, alors secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, annonçait la création d’une méga centrale photovoltaïque sur la Base Aérienne 136 de Toul-Rosières en plaine campagne des élections régionales (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/03/08/la-plus-grande-centrale-solaire-de-france-a-toul/). « Ce sera la plus grande centrale photovoltaïque au monde avec une puissance de 143 MW », clamait la candidate.
L’arrivée de près de deux millions de panneaux photovoltaïques à Toul-Rosières avait ravi les maires concernés, car ils n’auraient ainsi plus à subir les désagréments du Technival et d’autres rassemblements évangéliques.
EDF Energies Nouvelles (EDF EN) décide d’injecter près de 430 millions d’euros dans le projet. Et pour le faire sortir de terre dans les délais les plus brefs imposés par le moratoire sur l’énergie photovoltaïque, l’entreprise met les bouchées triples. La promesse de bail avec l’Etat français est ainsi signée à Paris le 9 juillet 2010 et à la mi-août, les conseils municipaux des communes concernées votent leur accord. Le 22 septembre, douze permis de construire sont déposés. Les études d’impact environnementales sont désormais presque finies. Le préfet a maintenant deux mois pour signer les permis. Battra t-il également un record de rapidité, une fois n’est pas coutume ?
Il faut dire que le temps presse. Car pour bénéficier du tarif très avantageux de rachat de l’électricité produite, EDF EN doit mettre sa centrale en exploitation pour mai 2012. Un immense défi alors même que des travaux titanesques sont à réaliser, à savoir la dépollution d’une partie du site ou encore l’installation d’une mer de panneaux. Le tout en à peine 14 mois. D’autant plus que des doléances émanant des deux communautés de communes pourraient perturber cette véritable course contre la montre. Ces dernières ont en effet demandé la surélévation des panneaux sur une cinquantaine d’hectares, afin de faire paître des moutons. Par ailleurs, des chauves-souris se sont installées dans les bâtiments de la base. EDF EN a donc financé pour 150 000 euros la pose de nichoirs et d’autres refuges pour les chiroptères.
En outre, pour mettre le projet en adéquation avec la loi, EDF EN a dû tronçonner sa centrale en douze unités de 12 MW chacune, soit la puissance maximale autorisée. Celles-ci se déploieront sur 120 hectares sur les 367 loués à l’Etat français. De plus, la loi stipule qu’un même producteur d’énergie renouvelable d’une puissance de 12 MW ne peut gérer deux centrales à moins de 500 mètres l’une de l’autre. EDF EN a donc créé quatre sociétés. A l’intérieur de chacune, le producteur a pris soin d’y installer des unités répondant à la règle des 500 mètres.
La raison de toute cette activité et de cette volonté d’agir vite n’est pas à aller chercher bien loin. C’est le pognon. Car le site de Toul assurera au fournisseur d’énergie 53 911 euros par heure. Sachant qu’une centrale comme celle-ci fonctionnera en moyenne 900 heures par an, la rente s’élève par conséquent à 48,5 millions d’euros par an. Si bien que les investissements consentis seront amortis en 10 ans.
Mais pour le producteur, les avantages financiers ne s’arrêtent pas là, puisque le tarif d’achat se cumule avec d’autres instruments qui accroissent l’attractivité des investissements dans les projets photovoltaïques.
A noter enfin que l’affaire est également juteuse pour les collectivités territoriales en termes de retombées. EDF EN doit en effet verser 1,268 millions d’euros aux deux communautés de communes, au département de la Meurthe-et-Moselle et à la Région Lorraine. Le Département devrait à lui seul obtenir 800 000 euros. Sans compter que si elle sort de terre, la centrale nécessitera une forte main-d’œuvre pour sa construction. Son exploitation devrait quant à elle créer entre 15 et 20 emplois.
bloggerslorrainsengages
8 avril, 2011 à 18:56
Un mois après le dépôt des conclusions du commissaire enquêteur, le préfet de Meurthe-et-Moselle a signé les arrêtés permettant à EDF Energies nouvelles de débuter les travaux de sa centrale photovoltaïque sur l’ancienne base aérienne de Toul-Rosières.
Les permis ont été signés le 30 mars, après l’avis de la direction départemental des territoires et celui, unanime, de la commission de la nature, des paysages et des sites.
Le préfet avait deux mois pour donner son feu vert après la réception du rapport du commissaire enquêteur. Un seul lui a donc suffi. Le projet de la centrale de 143 mégawatts peut désormais entrer dans sa phase active. Le promoteur dispose maintenant de quatorze mois pour venir à bout du chantier. Pour lui, la course contre la montre se poursuit, car la centrale doit entrer en production au plus tard pour mai 2012.
L’instruction du dossier a pulvérisé les records de vitesse. La performance était nécessaire pour bénéficier des tarifs de rachat très avantageux d’électricité, car depuis, les règles du jeu dans le photovoltaïque ont changé.
bloggerslorrainsengages
15 août, 2012 à 11:44
Située sur l’ancienne base aérienne militaire de Toul-Rosières, la centrale photovoltaïque, annoncée en 2010 et dont les travaux ont été lancés en juin 2011, a été construite dans les temps. Elle occupe 367 des 522 hectares de la base et aura une capacité de production de 115 à 135 mégawatts-crêtes (unité de mesure dans les conditions optimales). Ce qui correspond à l’alimentation d’une commune de 60 000 habitants. Elle dispose de 1,5 millions de panneaux et constitue à ce titre la plus grande centrale solaire d’Europe. Le raccordement au réseau public géré par RTE (Réseau de Transport d’Electricité), préalable à la mise en production, qui devrait intervenir d’ici à la fin de l’été, se fait dans les délais. La centrale est actuellement en phase de test de production.
La fauche mécanique des herbes folles qui poussaient entre les panneaux et en lisière de la centrale a été entreprise fin juillet. Les moutons qui entretiendront le terrain seront autorisés à possession des lieux dès que la centrale entrera en production. Plusieurs zones seront réservées aux ovins. Viendra ensuite l’aménagement paysager et le chantier de la géode qui accueillera le public. A noter également que plusieurs abris ont été construits pour accueillir les chauves-souris de la base.
bloggerslorrainsengages
26 avril, 2013 à 11:02
La plus grande centrale solaire de France a été mise en service en Lorraine par EDF-Energies Nouvelles à Rosières-en-Haye. La production électrique de la centrale est équivalente à la consommation d’environ 55 000 habitants, chauffage électrique compris. Elle permet d’éviter l’émission d’environ 4 600 tonnes de CO2 par an. Cette installation pharaonique s’étale sur 367 hectares sur l’ancienne base aérienne de l’OTAN de Toul-Rosières, où 170 bâtiments ont été désamiantés, 280 autres déconstruits et 8 000 tonnes de terre ont été dépolluées. L’infrastructure compte environ 1,4 million de panneaux photovoltaïques de 1,20 m par 0,60 m, pour une puissance maximum de 115 MWc (mégawatts-crête, c’est-à-dire la puissance obtenue dans les meilleures conditions). Elle a été construite en 10 tranches pour des raisons législatives. A noter qu’il s’agit de panneaux photovoltaïques à couche mince dits de nouvelle génération. Ces derniers arborent deux couches de quelques millimètres sur lesquelles est pulvérisé le semi-conducteur, qui n’est pas du silicium, mais du tellurure de cadmium.
Selon EDF-EN, le manque d’ensoleillement en Meurthe-et-Moselle « ne devrait pas poser de souci important », dans la mesure où cette installation a obtenu un bonus conséquent à la revente de son électricité. Celui-ci est en effet de près de 18 % plus élevé que pour les régions du Sud de la France. L’entreprise loue le terrain à l’Etat français, dans le cadre d’un bail emphytéotique de 30 ans, pour un loyer annuel d’environ un million d’euros. Elle estime par ailleurs les retombées fiscales locales à 1,4 million d’euros, ventilés entre les différentes collectivités territoriales.
Enfin, EDF-EN a attaché un important volet environnemental au projet. Des moutons ont été achetés pour entretenir deux tranches du site, des nichoirs à chauves-souris ont été installés et des plantes mellifères ont été semées pour les abeilles. Une haie végétale et neuf hectares de boisements doivent par ailleurs être plantés et une Maison des énergies renouvelables devrait être construite.