Alors qu’elle avait sollicité l’inscription à l’UNESCO du Quartier Impérial en 2007 pour célébrer l’arrivée du TGV, la ville de Metz a finalement décidé de changer sa stratégie en demandant que l’ensemble de son centre soit classé en patrimoine mondial de l’humanité.
Le périmètre concerné va du cœur historique, au quartier de la gare, en passant par l’Esplanade et l’église Sainte-Thérèse. Il fait référence à l’évolution urbaine de la ville entre 1850 et 1940, en lien avec les chocs culturels en Europe. C’est Joseph Abram, en charge du dossier messin et principal artisan de l’inscription du Havre au patrimoine mondial en 2005, qui a initié ce nouvel angle d’approche fort judicieux. Pour obtenir le classement à l’UNESCO, il faut en effet se positionner par rapport à des critères très précis et présenter un dossier ayant un caractère exceptionnel, c’est-à-dire qui ne doit ressembler à aucun autre des sites déjà classés au patrimoine mondial. Au regard de ces éléments fondamentaux, le dossier envisagé par Metz en 2007 n’avait absolument aucune chance d’aboutir. La stratégie désormais retenue est certes beaucoup plus complexe, mais elle présente un caractère vraiment nouveau, susceptible d’intéresser fortement l’UNESCO, puisqu’elle répond à trois des six critères de classement établis. Il s’agit ainsi de mettre en avant l’incroyable diversité architecturale du bâti réalisé à Metz à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. Durant cette période, la ville a été un laboratoire stylistique et paysager unique en Europe. A tel point que se confrontent aujourd’hui des bâtiments gothiques, classiques, néogothiques ou encore néoromans.
Le dossier de candidature, actuellement en cours d’élaboration, devrait être remis au ministère français de la culture en décembre 2012. Les services de l’Etat français l’évalueront alors, afin de décider de sa présentation à l’UNESCO ou de sa stagnation sur la liste indicative du ministère qui compte actuellement 35 dossiers. Dans le meilleur des cas, Metz peut obtenir son classement en 2014.
bloggerslorrainsengages
13 mars, 2011 à 19:32
Le dossier pour un classement de Metz au patrimoine mondial de l’UNESCO va s’appuyer sur la métamorphose de la ville entre 1852 et 1940, au confluent des styles, de l’urbanisme et de l’histoire. Il se veut plus général en portant sur l’aventure urbaine messine unique en Europe.
Metz peut démontrer la valeur universelle exceptionnelle de son patrimoine architectural à partir de son centre historique et de son extension allemande.
En effet, Metz a connu avant, pendant et après l’annexion allemande une aventure urbaine unique en Europe. Son patrimoine a été vigoureusement renouvelé et le paysage urbain traditionnel subtilement modifié dans une même harmonie signifiante. Il semblerait que cette perception là soit plus apte à s’inscrire dans les critères de l’UNESCO que le seul volet allemand et impérial choisi jusque-là et qui avait donné lieu, lors de l’arrivée du TGV Est dans la cité aux 3 000 ans d’Histoire, à la remise aux autorités culturelles d’un rapport qui n’entrait pas techniquement encore dans les règles précises du patrimoine mondial. Cela a servi d’éveil mais a aussi fait naître des impatiences.
Metz, du fait de son histoire singulière, offre bien, de Blondel à la ville allemande, un témoignage exceptionnel et universel de l’émergence d’une identité moderne à travers les débats stylistiques internationaux. La ville a été un laboratoire architectural très actif où la question de l’apparence urbaine d’un édifice a été posée avec une étonnante acuité théorique. Une acuité d’autant plus exacerbée que le territoire de la ville offrait avec la cathédrale Saint-Etienne et les aménagements de Blondel l’un des exemples les plus puissants d’articulation du classique au gothique qu’ait jamais connu l’Europe des Lumières. A cette aura que lui vaut son passé prestigieux, Metz ajoute avec son extension moderne et impériale une contribution substantielle aux pratiques qui ont donné naissance à l’urbanisme.
Les confrontations stylistiques ont trouvé dans cette ville une forme libre, vigoureuse mais subtile qui révèle mieux qu’ailleurs les trames symboliques de la culture européenne.
bloggerslorrainsengages
28 octobre, 2012 à 15:48
Le dossier messin de candidature d’inscription au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO a été remis en décembre 2011 au ministère français de la culture. Celui-ci a désigné trois experts en mai 2012 pour l’étudier et rendre un avis au ministre, originaire de Moselle. Le Groupe BLE Lorraine attend de celui-ci qu’il mette tout en œuvre pour que le patrimoine de la ville aux 3 000 ans d’histoire soit enfin reconnu au plan international.
Metz mise sur la diversité de l’ensemble de son patrimoine constitué d’éléments gallo-romains, médiévaux, classiques, du XVIIIème siècle et du XXème siècle, ainsi que sur le Quartier Impérial (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/11/12/metz-ou-lhistoire-chaotique/). Le classement d’un tel quartier colonial n’a pas de précédent. Dans un contexte peu favorable à l’Europe, puisque l’UNESCO privilégie les dossiers des pays émergents, majoritaires en son sein, le Quartier Impérial pourrait être défendu à la fois par la France et par l’Allemagne. La candidature de Metz constituerait alors un geste fort, européen et stratégique.
Néanmoins, les critères de l’UNESCO rendent le dossier circonscrit au seul Quartier Impérial « irrecevable », car similaire à celui de Strasbourg, dont le centre historique a été classé en 1988.
A noter enfin qu’une convention sera signée avec l’Université de Lorraine pour la réalisation d’un film. Un accord sera de même passé avec l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy, afin de concevoir une maquette des places de Jacques-François Blondel (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/04/14/blondel-le-haussmann-de-metz/) qui sera exposée à Paris et dans plusieurs autres capitales.
Groupe BLE Lorraine
27 octobre, 2013 à 23:51
Si l’abondance, la qualité et la diversité des chefs-d’œuvre que compte le territoire urbain de Metz est exceptionnel, c’est véritablement l’agencement de ces divers éléments dans l’espace urbain qui constitue la singularité la plus remarquable de la cité lorraine. En souhaitant inscrire au patrimoine mondial de l’humanité l’intégralité de son centre-ville, du cœur historique au Quartier Impérial, en passant par l’Esplanade et l’église Sainte-Thérèse, Metz souhaite faire référence à son évolution urbaine entre 1850 et 1940, en lien avec les chocs culturels en Europe.
La stratégie adoptée est certes beaucoup plus complexe, mais elle présente un caractère vraiment nouveau, susceptible d’intéresser fortement l’UNESCO. Elle répond en tout cas à trois des six critères de classement établis.