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Gérard Longuet : on n’efface pas un passé si lourd

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Voici ce que l’on peut lire à propos de Gérard Longuet, nouveau ministre français de la défense, sur Wikipédia. Certains argumenteront qu’il faut parfois prendre certaines informations présentes sur cette encyclopédie du net avec précaution. Certes. Il n’empêche que la plupart de ce qui suit est facilement vérifiable dans les archives des quotidiens locaux et parisiens.

Gérard Longuet est né le 24 février 1946 à Neuilly-sur-Seine. Après une scolarité passée au lycée Henri IV de Paris, il entame des études de droit et de lettres. Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Paris en 1966, il obtient un Diplôme d’Etudes Supérieures (DES) de sciences politiques en 1968. 

En 1964, il prend part, en compagnie d’Alain Madelin, à la création du mouvement « Occident », organisation de militants d’extrême droite souvent impliqués dans des affrontements violents contre l’extrême gauche. 

En 1967, soupçonné en sa qualité de dirigeant du mouvement d’avoir été co-instigateur d’une expédition violente menée par Occident contre des étudiants d’extrême gauche à l’université de Rouen, l’un de ces derniers étant laissé dans le coma après l’attaque, il est inculpé et incarcéré. Gérard Longuet est condamné le 12 juillet 1967 à 1 000 francs d’amende pour complicité de « violence et voies de fait avec armes et préméditation », en même temps que douze autres militants d’extrême droite, dont Alain Madelin et Patrick Devedjian. De cet engagement, il déclara « j’assume avoir été d’extrême droite. On s’est simplement trompé sur le modèle colonial, qui ne pouvait perdurer ». 

Il entre à l’École Nationale d’Administration (ENA) en 1971 et en sort en 1973. Entre temps, en 1972, il rédige le premier programme économique du Front National, créé la même année. 

Sous-préfet à sa sortie de l’ENA, il est d’abord directeur des cabinets des préfets de l’Eure (1973-1974), de la Somme (1974-1976) et de Jacques Dominati, secrétaire d’État auprès du premier ministre Raymond Barre (1977-1978). 

En 1978, il est élu député de la Meuse sous les couleurs de l’Union pour la Démocratie Française-Parti Républicain. Il perd son mandat en 1981, après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. 

Membre du conseil général de la Meuse à partir de 1979, il en devient vice-président en 1982. 

Sous le gouvernement de cohabitation Chirac, il est chargé des Télécommunications comme secrétaire d’État puis ministre délégué. Quittant son ministère après la victoire socialiste aux présidentielle et législatives de 1988, il retrouve à la faveur de cette élection son siège de député de la Meuse. 

En 1992, il devient président du conseil régional de Lorraine. 

En 1993, il est appelé au gouvernement par Édouard Balladur, retrouvant le portefeuille des Télécommunications, avec le ministère de plein exercice de l’Industrie, des Postes et télécommunications et du Commerce extérieur. 

Inquiété pour le financement du Parti Républicain et la construction de sa villa à Saint-Tropez, il doit démissionner du gouvernement Édouard Balladur en octobre 1994. Il entame alors un retrait médiatique tout en restant à la tête de la région Lorraine. La même année, il est frappé au visage par l’un des manifestants venus lui interdire l’entrée de la ville de Gérardmer, où il était venu inaugurer le Festival du film fantastique. 

Il est mis en examen en 1995 dans l’enquête sur le financement occulte du Parti Républicain. Il bénéficie d’un non-lieu le 8 mars 2010, en partie grâce à la loi d’amnistie de 1990 sur les financements politiques. Certains faits reprochés représentent en effet un financement illégal de parti politique, mais la loi d’amnistie ne permet des poursuites que pour des faits d’enrichissement personnel. 

Renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « recel d’abus de crédit » dans une affaire concernant la construction de sa villa de Saint-Tropez, il est relaxé en première instance, puis par la cour d’appel de Paris en novembre 1998. 

Mis en garde à vue en mai 2001 pour recel de corruption dans l’affaire des marchés publics d’Île-de-France, il est également relaxé en octobre 2005. 

Durant ces années, il est administrateur de sociétés d’ingénierie informatique et de conseil, il préside la société Herbemont-César et Associés à partir de juillet 1999, et fonde en avril 2004 une holding spécialisée dans le conseil, Sokrates Group, dont il est le président. 

Après être entré au Sénat à la faveur des élections de 2001, il revient sur le devant de la scène politique, en prenant, le 10 juillet 2002, la tête de l’Association des Régions de France (ARF). Face à la « vague rose » des régionales de 2004, il perd les présidences de la Lorraine et de l’ARF. L’année suivante, il devient président de l’Agence de Financement des Infrastructures de Transports de France (AFITF). 

De 2008 à 2009, il fait partie du Comité pour la réforme des collectivités locales. 

A la lecture de ce bref descriptif électoral, chacun pourra donc se faire une petite idée sur le parcours d’un homme au CV parfumé de violence, de haine et d’innombrables soupçons de magouilles. Si sa fiche sénatoriale empile méticuleusement ses mandats, ce qui laisse sous-entendre un personnage dont on ne peut se passer, une analyse plus fine amène à comprendre une réalité beaucoup moins reluisante : le nouveau ministre a couru sa vie durant après des mandats que les électeurs ne lui renouvelaient pas. On comprend pourquoi. Il est également connu comme le roi des casseroles. Il suffit d’un simple clic sur tout moteur de recherche pour être édifié. Dès lors, chacun pourra s’étonner que des «responsables», au plus haut sommet de l’Etat français, puissent s’adjoindre de telles «références». Sincèrement, à la lecture de ce palmarès peu enviable, comment un homme comme celui-là peut-il occuper de telles fonctions ? 

Toujours est-il que son intégration dans le gouvernement français est perçue comme une « farce » à Bure, pourtant son fief électoral. En effet, en tant qu’éphémère ministre de l’Industrie (1993-1994), il offrit sur un plateau aux groupes du nucléaire les territoires de la Meuse, pour que, sous couvert d’un « laboratoire de recherche souterrain », ceux-ci puissent se débarrasser des déchets radioactifs qu’ils produisent en masse et qui empoisonnent leur survie. Il a ainsi vendu la Meuse en se moquant éperdument de l’avis des populations concernées. 

Aujourd’hui ministre français de la défense, on le jugera sur ses actions au sujet des restructurations militaires en Lorraine

(Sources : Wikipédia, CEDRA Bure)

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3 Commentaires

  1. Emmanuel

    4 mars, 2011 à 17:49

    Hé ben voilà, c’est fait ! Déjà un dépôt de plainte contre Monsieur Longuet pour prise illégale d’intérêt …
    Selon l’Express, il aurait perçu une rémunération de GDF Suez alors même qu’il était partie prenante dans une mission sénatoriale sur l’énergie.
    Sans remettre en cause la présomption d’innocence de Monsieur Longuet, cette affaire supplémentaire est une fois de plus dommageable à l’image de la République et à la confiance que nous devrions tous avoir dans ses institutions et son fonctionnement.

    Est-il si difficile de trouver des politiciens intègres de nos jours ?

  2. bloggerslorrainsengages

    4 mars, 2011 à 19:19

    Comme dirait Céline Dion, « on ne change pas »…

  3. bloggerslorrainsengages

    25 mars, 2011 à 12:18

    Gérard Longuet est à nouveau sous les coups de projecteurs de l’actualité judiciaire après les « révélations » d’une ex-commissaire aux comptes de Sokrates Group, société de conseil détenue par Gérard Longuet et son épouse. Une procédure qu’un expert-comptable est dans l’obligation de suivre dès lors qu’il constate une anomalie qui pourrait relever de faits délictuels. Longuet aurait toutefois régularisé la situation fin 2010.

    Depuis qu’il a retrouvé un poste dans le gouvernement français lors du dernier remaniement ministériel, l’élu meusien, visé par de nombreuses affaires au cours de sa carrière politique avant d’en être blanchi, voit revenir le spectre des démêlés judiciaires.

    En effet, lors de sa première visite en Lorraine à Phalsbourg, le 4 mars, il avait appris que Jean-Marie Kuhn, entrepreneur de Sarrebourg, avait déposé plainte contre lui pour prise illégale d’intérêts. Le plaignant se fonde sur un possible conflit d’intérêts entre la mission de conseil de quinze mois qui avait été confiée à Longuet par GDF-Suez et le fait que ce dernier ait été membre en même temps du groupe d’étude sur l’énergie en tant que sénateur. Cette plainte attend toujours d’être instruite par la justice.

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