C’était autrefois un endroit prestigieux, un hôtel de luxe sur la Place Stanislas. L’établissement rayonnait et son restaurant était auréolé d’une étoile. L’hôtel était irréprochable avec ce qu’il faut de cérémonial, de politesse, de courtoisie et de raffinement dans le service. Ce temps semble bien loin, tant cette ancienne institution nancéienne semble aujourd’hui en perdition. Elle a ainsi disparu depuis quelques années du célèbre guide rouge Michelin. Le lieu ne cesse de dépérir inexorablement.
Ce qui est le plus rageant, c’est que le Grand Hôtel bénéficie d’un emplacement fabuleux et des plus beaux salons de tout Nancy. C’est pourquoi la municipalité, propriétaire des murs, a décidé de s’occuper de cette affaire. Elle a dernièrement engagé une procédure juridique de commandement visant la clause résolutoire à l’encontre du PDG du groupe qui gère le Grand Hôtel. Car après plusieurs mises en garde sur le non-respect des clauses du bail, sur le fait d’entreprendre 850 000 euros de travaux et sur une obligation de qualité aussi bien dans l’hôtellerie que dans la restauration, la cité ducale a décidé de passer la vitesse supérieure. Mais redresser la barre ne sera pas facile. Le problème ce sont les hommes et les moyens. L’hôtellerie quatre étoiles c’est le sens du détail, la compétence, le savoir-faire et la savoir-être. C’est la somme de ces éléments qui font une harmonie. Un hôtel quatre étoiles doit offrir une certaine prestation. Il y a aura toujours une clientèle pour accepter de payer cette qualité. Si on procède à des coupes claires dans tous les services, c’est certain que l’établissement descend en catégorie. Mettre quelqu’un de connu et qui jouit d’une excellente réputation serait déjà une première piste pour redorer le blason du Grand Hôtel.
La problématique du Grand Hôtel existera toujours, dans la mesure où il y a de gros investissements à faire. Or, quelqu’un qui n’est propriétaire que du fond recule devant de tels investissements. Il est vrai qu’amortir 42 chambres avec un taux d’occupation qui n’est pas garanti à l’année n’est pas évident. Le retour sur investissement s’avère de même compliqué. Avec 20 chambres supplémentaires, ce qui serait possible compte-tenu de l’espace disponible derrière, la donne serait différente. Par ailleurs, un investisseur pourrait-il encore être séduit par l’établissement alors qu’un hôtel quatre étoiles devrait ouvrir au futur Palais des Congrès (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/04/27/nancy-le-nouveau-centre-des-congres-comme-vitrine-de-lagglomeration/) ?
Tout le monde est d’accord sur au moins deux choses. Il faut sauver le Grand Hôtel et rendre à la Reine de la place un statut qui embarquerait à nouveau les clients vers un univers policé, savoureux et digne de son incomparable emplacement. De même, chacun reconnaît que de lourds investissements sont nécessaires.
Mais ceux-ci sont-ils supportables pour le groupe qui gère le Grand Hôtel et plus d’une centaine d’autres hôtels ? Un groupe dont certains assurent qu’il a massacré quelques beaux fleurons de l’hôtellerie dans l’Ouest de la France ? Certains déplorent plutôt l’ampleur des dégâts en termes d’image et de service. En tout état de cause, il reconnaître la difficulté d’investir alors qu’on n’est pas propriétaire des murs et l’impossibilité, en raison des contraintes imposées par les architectes des bâtiments de France, d’aménager un établissement selon ses goûts et ses besoins pour imposer une marque conforme au passé mais qui respecte les normes actuelles.
bloggerslorrainsengages
29 février, 2012 à 23:06
Patrick Fréchin, le chef étoilé du Grenier à Sel, a dernièrement pris les commandes des cuisines du Grand Hôtel de Nancy. Un joli coup et une douce revanche pour Didier Férré, président du groupe éponyme et patron de l’Hôtel de la Reine, dont les relations avec la municipalité sont assez tendues après la procédure de résiliation engagée par la mairie, propriétaire des murs, pour non-respect des clauses du bail.
Avec ce chef étoilé, l’établissement se dote d’une référence. Alors que le Grand Hôtel semblait en déclin, ce dernier propose de rénover son paysage gastronomique et promet à nouveau du bonheur dans les assiettes. Pour cette institution qui n’était plus très vaillante le choc s’annonce salutaire et surtout profitable.
Refaire de cette adresse le lieu incontournable des gastronomes est un défi à la mesure de Patrick Fréchin, dont le talent devrait dépoussiérer les murs et les toiles d’araignées suspendues au plafond de ce lieu prestigieux.
bloggerslorrainsengages
29 août, 2012 à 14:53
La Ville de Nancy a décidé de ne pas renouveler le bail commercial qui lie le Grand Hôtel de la Reine au groupe Ferré « pour motif grave et légitime ». Elle reproche en effet à ce dernier de n’avoir pas tenu tous ses engagements, notamment celui de faire des travaux au Grand Hôtel de la Reine pour un montant estimé à 850 000 euros.
Le conflit trouve son origine dans la fermeture du restaurant de l’hôtel situé dans un magnifique immeuble du XVIIIème siècle de la Place Stanislas. Depuis, le chef étoilé du Grenier à Sel est venu, recruté après trois ans de discussions par le PDG du groupe Ferré. Une arrivée digne du standing que devrait incarner ce fleuron patrimonial et de l’image de luxe que Nancy veut donner à ses visiteurs les plus illustres.