Le ministre français de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a dernièrement présenté un avant-projet « consolidé » du Schéma National des Infrastructures de Transport ou SNIT. La Lorraine y tire un peu mieux son épingle du jeu. Les efforts déployés par certains organismes comme le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) de Lorraine et le Groupe BLE Lorraine n’ont donc pas été vains.
Il en ressort que la Lorraine est gagnante dans les domaines ferroviaire et routier.
Tout d’abord, même si malheureusement et contre nos revendications le SNIT prend acte de l’abandon de l’A32, il confirme et renforce néanmoins le projet d’aménagement de l’A31 de Toul à la frontière luxembourgeoise. Après examen de l’avis de l’autorité de sûreté environnementale, la ministre valide donc la nécessité de faire face aux problèmes de congestion sur l’axe autoroutier Nord-Sud lorrain. Le schéma prévoit la création d’un contournement de Nancy par l’Ouest entre Toul et Dieulouard (55 000 véhicules par jour, dont 20 % de poids lourds), la mise à 2×3 voies entre Nancy et Metz et non plus seulement de Dieulouard à Metz, la mise à 2×3 voies entre Thionville et le Luxembourg (77 000 véhicules par jour, dont 14 % de poids lourds), portion oubliée dans la version Borloo, ainsi que la création d’un contournement de Thionville par l’Ouest. Malheureusement, la mise à 2×3 voies entre l’échangeur de Richemont et Thionville n’apparaît toujours pas dans le SNIT.
Par ailleurs, certains plaident à juste titre pour la création d’une troisième voie entre Thionville et le Luxembourg qui soit dédiée aux transports en commun routiers, afin de compenser un cadencement ferroviaire encore insuffisant. Cette solution paraît d’autant plus judicieuse que les autorités luxembourgeoises ne veulent pas entendre parler de 2×3 voies au-delà de la frontière. Ils préfèrent en effet développer des transports en commun en site propre. Cela dit, il faudrait quand même un jour que ce soit le Luxembourg qui s’adapte aux contraintes lorraines et nos systématiquement l’inverse.
Ensuite, deux projets ferroviaires lorrains apparaissent dans la liste des priorités françaises. Il s’agit d’une part de l’amélioration de la liaison entre la Lorraine et la vallée du Rhône, avec l’ouverture ferroviaire Sud de la Lorraine par Epinal, avec raccordement à la LGV Rhin-Rhône au niveau de Lure. Il reste toutefois encore à convaincre que cette réalisation primordiale soit engagée le plus tôt possible. Elle ne pourra cela dit pas intervenir avant 2020. Une telle ouverture permettrait en effet de réduire considérablement le temps de trajet pour aller à Lyon.
Le ministre français a d’autre part reconnu le besoin de délester l’axe ferroviaire Thionville-Metz-Nancy, grâce à la réalisation d’une voie de délestage destinée au fret entre Thionville et Toul, ce qui éviterait à ce type de convois d’engorger le sillon ferroviaire alors que le trafic y est déjà extrême.
Néanmoins, ces quelques satisfactions ne doivent enfin pas dissimuler une grande déception, celle de la non reconnaissance de la nécessité de bâtir un grand port lorrain, c’est-à-dire une plateforme tri-modale sur la Moselle à Thionville-Illange, Metz-La Maxe et Nancy-Frouard. Pour ce dossier, le combat ne fait que commencer.
messin
4 février, 2011 à 14:23
Très bon article,bonne remarque sur le Luxembourg et bonne nouvelle pour Epinal et enfin de la reconnaissance pour le sillon Lorrain dans sont ensemble
bloggerslorrainsengages
7 février, 2011 à 0:37
L’A31, axe surchargé et dangereux, devra patienter au moins jusqu’en 2030 pour être mise à 2×3 voies entre Bouxières-aux-Dames et Fey, soit seulement une trentaine de kilomètres.
bloggerslorrainsengages
16 mars, 2011 à 19:11
Le conseil général de la Moselle entend faire du sillon lorrain le prolongement du sillon rhodanien. Pour cela, il faut fluidifier le trafic en favorisant un certain nombre d’aménagements sur l’A31 et l’A30. Si la construction d’une 2×3 voies entre Thionville et le Luxembourg a été actée dans le SNIT, la portion entre Metz et Thionville n’a cependant pas été retenue, tout comme l’aménagement de l’A30. Le CG 57 compte désormais faire en sorte que tout cela figure au Plan de Développement et de Modernisation des Infrastructures (PDMI).