Le groupe canadien SNC-Lavalin, géant mondial de l’ingénierie-construction coté à la Bourse de Toronto, qui compte 22 000 salariés répartis dans 100 pays et qui affiche un chiffre d’affaires de plus de 4 milliards d’euros, devrait se voir prochainement confier la gestion de l’aéroport Metz-Nancy-Lorraine (MNL) sous la forme d’une délégation de service public d’une durée de 12 ans (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/07/14/quel-avenir-pour-mnl/). Et c’est tant mieux, tant l’infrastructure, propriété de la Région, manque d’ails et d’ambition.
MNL constituerait pour la société une étape de plus dans sa stratégie consistant à devenir le premier gestionnaire aéroportuaire français. SNC-Lavelin a en effet pour habitude de récupérer des aéroports de petites et moyennes importances, souvent déficitaires, dans le but de résorber leurs déficits. Celui de MNL dépasse maintenant le million d’euros de pertes.
Mais, en plus de trouver les pistes de développement nécessaires au décollage de l’aéroport lorrain, qui passeront évidemment par le fret, les low-cost et les vols de nuit (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/05/29/redonner-des-ailes-a-mnl/), le groupe devra aussi s’occuper de la ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) autour de l’aéroport.
Rappelons que MNL est le plus grand aéroport entre Paris et Strasbourg. Il est de même situé dans une zone géographique de plusieurs millions d’habitants. Il est doté d’infrastructures modernes, avec des capacités logistiques majeures.
Mais, mis à mal par l’arrivée du TGV-Est, fortement concurrencé par les aéroports voisins, délaissé par le fret après le départ de DHL, l’aéroport enchaîne les déficits. L’imbroglio juridico-financier qui a dernièrement opposé l’Etat français, la Région Lorraine et le gestionnaire (Gigal) constitua un autre moment théâtral particulièrement dramatique dans la vie de la structure.
Il faudrait 100 000 passagers de plus et 20 000 tonnes de fret pour rétablir l’équilibre.
bloggerslorrainsengages
4 mai, 2011 à 16:04
Alors que tout semblait aller vers l’attribution de la délégation de service public à un opérateur privé, à savoir le groupe canadien SNC-Lavalin, une prise en charge par le monde consulaire des aéroports en général serait de nouveau d’actualité pour MNL.
Rappelons que la gestion de l’aéroport Metz Nancy Lorraine avait été confiée au début des années 1990 à un regroupement des chambres de commerce de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, le bien nommé GIGAL. Ce dernier présentait un dispositif de présidences alternées et un déficit assez régulier pris en charge conjointement par la Région Lorraine et les différentes chambres partenaires. Décollage timide, nouvelle stratégie de hubs des compagnies aériennes privilégiant les regroupements sur les très grandes plateformes, disparition d’acteurs importants pour les lignes intérieures (TAT, Air Liber¬té), activité de fret entravée par l’opposition des riverains aux vols de nuit, croissance du trafic charter limitée par la présence d’autres aéroports très proches à Luxembourg et en Sarre, hésitations face à l’arrivée des compagnies low cost et enfin TGV-Est… L’aéroport Metz Nancy Lorraine a traversé bien des turbulences. Dossier trop politique, manque d’ambition, réticence de la SNCF au moment d’y implanter la gare d’interconnexion du TGV Est comme dans toutes les métropoles européennes. L’équipement lorrain n’a jamais véritablement décollé, malgré une fréquentation de 356 000 passagers en 2005.