La Lorraine est sous l’influence économique croissante du Luxembourg, à l’image de Singapour pour la Malaisie. La question est néanmoins de savoir si une telle perfusion constitue une réelle opportunité ou est au contraire un terrible aspirateur à compétences. Certainement un peu des deux à la fois.
Le quartier européen à Luxembourg-Ville (Crédits photo : Zairon)
Toujours est-il qu’une étude de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) publiée en septembre 2010 montre que le travail frontalier s’enracine profondément en Lorraine. Celui-ci n’a ainsi pas d’équivalent dans les autres territoires français. Qui plus est, la tendance est à l’augmentation quasi-constante, pour un impact toujours plus fort dans l’économie lorraine.
En 1990, il y avait environ 32 000 frontaliers lorrains. En 2006, on en recensait 82 000, soit environ 2,5 fois plus. Autrement dit, la population active lorraine est à 8,5 % frontalière. Bien que le phénomène transfrontalier ne soit pas nouveau dans la Grande Région, la donne a changé dans le temps. Ainsi, jusque dans l’après-guerre, les Sarrois étaient la population qui se rendait le plus en Lorraine, tandis qu’aujourd’hui, 20 000 Lorrains franchissent quotidiennement la frontière pour aller travailler en Sarre. Au Luxembourg, le nombre de frontaliers a augmenté dans tous les secteurs d’activités, plus particulièrement dans le secteur tertiaire qui a vu ses effectifs bondir de 75 %. L’attractivité luxembourgeoise passe aussi par la recherche de profils et de compétences de plus en plus diversifiés, souvent au détriment des entreprises lorraines. L’INSEE a en effet plusieurs fois montré que les frontaliers luxembourgeois sont mieux diplômés que les actifs occupés sur le sol lorrain.
(Source : INSEE Lorraine)
messin
12 novembre, 2010 à 0:54
Le schéma d’un lorrain dans sa vie :
Enfance dans les Vosges
Adolescence a Nancy
A l’age adulte l’ENIM a Metz
Boulot au Luxembourg !
Eh on monte on monte,pas forcement dans le bon sens lol
Emmanuel
12 novembre, 2010 à 2:01
Quoi de plus surprenant ? La Moselle économique se meure …
Je crois que le terme travailleur transfrontalier devrait être remplacé par le réel qualificatif de réfugié du labeur ou d’exode du travail, puisqu’il est impossible de trouver une emploi en Moselle.
Tiens voici une idée à relayer à Paris et au Conseil Régional : Depuis les vingt dernières années, tous les gouvernements vantent l’exemple Allemand pour son développement économique, sa résistance au chômage et son dynamisme du tissu industriel et entrepreneurial régional …
Pourquoi ne pas faire de la Moselle ou de la Lorraine une région test avec les même avantages fiscaux et les mêmes subventions qu’appliquent les allemands et les luxembourgeois.
Ceci conduirait sans doute à un nivellement économique par le haut, non ?
bloggerslorrainsengages
12 novembre, 2010 à 15:58
En effet, votre remarque est pertinente, mais les gouvernants ne voient pas plus loin que l’agglo de Paris (voir récentes déclarations de Marini sur l’existence du Luxembourg) et n’ont aucune politique de développement sur le long terme (infrastructures de transport en Lorraine). Alors tant que la Lorraine sera tributaire de Paris pour construire le moindre pont ou la moindre autoroute, on restera dans notre merde après avoir gentillement été exploités pour nos richesses souterraines. Le modèle allemand inclus également le fédéralisme, mais en France, avec les identités régionales souvent fortes, cela ferait exploser la république…
bloggerslorrainsengages
7 février, 2011 à 0:40
Première province frontalière de France, la Lorraine a dernièrement vu le nombre de ses travailleurs transfrontaliers passer la barre des 75 000. Depuis le début de la crise financière, le Luxembourg a créé 7 850 emplois, dont 2 400 pour les frontaliers. Le Grand-duché représente ainsi un véritable moteur économique pour l’ensemble de la Grande Région.
Groupe BLE Lorraine
25 novembre, 2019 à 0:10
Selon les dernières statistiques, Metz compte 5 300 travailleurs frontaliers. Un nombre qui ne cesse de progresser depuis quelques années. A tel point que le Luxembourg est aujourd’hui le premier employeur des Messins devant PSA et le Centre Hospitalier Régional de Mercy.