Des chercheurs nancéiens ont réussi à mettre au point une technique révolutionnaire qui vise à tirer des plantes le meilleur d’elles-mêmes, c’est- à -dire les substantifiques molécules, si précieuses dans la composition des produits pharmaceutiques et cosmétiques. Ces éléments protéinés secrétés par les racines sont déjà connus des industriels, mais présents dans la nature de manière infime et anarchique.
Cet exploit s’apparente à un résultat de longue haleine, car les premières expériences ont débuté à Nancy à la fin des années 1990. Il a donc fallu près de quinze ans pour parfaire, dans les laboratoires de l’ENSAIA (Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires), le rendement des plantes sans les détruire.
Aujourd’hui, les scientifiques lorrains, réunis au sein de la société PAT (Plant Advanced Technologies), créée en 2005 pour amener le projet sur la voie de l’industrialisation, sont en mesure d’honorer une première commande, à savoir un lot de molécules de 500 grammes environ tirées d’une plante, dont le nom est évidemment gardé secret.
Dans ses 3 000 mètres carres de serres, situés à Saint-Clément, dans le Lunévillois, PAT expérimente son procédé sur une centaine de végétaux endémiques ou exotiques, rebaptisés de manière tout à fait éloquente « plantes à traire ». Les végétaux sont alimentés par un brouillard nutritif et stimulant, composé de sels minéraux. Le prix de ces fameuses molécules, utilisées entre autres dans les traitements anticancéreux ou anti-Alzheimer, varie entre 100 et 100 000 euros le gramme.
Afin d’accompagner la montée en puissance de l’activité et pour mener à bien le projet Bioprolor (Bioactifs Produits en Lorraine), qui devrait réunir six sociétés et sept laboratoires dans le but d’inventer de nouvelles molécules pour les produire en Lorraine, 11 personnes ont été recrutées.
Crapaudvert57
10 novembre, 2010 à 23:29
Chapeau bas …. juste des félicitations pour cette réussite collective. L’une des chances de la Lorraine, c’est d’avoir su constituer un réseau d’équipes de scientifiques. Savoir aussi profiter au maximum des fonds européens dont le programme est orienté notamment sur ce type de thématique jusqu’en 2013, pour financer les investissements nécessaires et alimenter la dynamique, est un enjeu majeur.
Cordialement.