Un pipeline acheminant des produits pétrochimiques entre la France et l’Europe du Nord via la Lorraine devrait être réalisé d’ici quatre ans (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/02/05/le-pipeline-avance-dans-les-tetes/), afin d’assurer la pérennité de cette industrie, notamment en Lorraine (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/08/04/la-chimie-lorraine-a-laisse-passer-lorage/).
Rappelons que l’ouvrage doit permettre de garantir aux industriels des approvisionnements sûrs et en quantité suffisantes. Le pipeline représente un investissement de 160 millions d’euros. Il apparait comme stratégiquement nécessaire pour les industriels, consommateurs d’éthylène et de propylène. C’est en tout cas une excellente nouvelle pour Ineos, à Sarralbe.
Alors que les conditions techniques de cet équipement d’envergure sont désormais réunies et que la faisabilité du projet (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/06/20/pipeline-au-tour-de-letude-de-faisabilite/) lève une hypothèque sur la chimie lorraine, tout n’est pas forcément rose au tableau. En effet, même si le ministre français de l’industrie a mentionné l’approvisionnement en éthylène et propylène pour la plateforme de Carling, il a également évoqué le fait que « la production du vapocraqueur » du complexe pétrochimique lorrain « pourrait s’arrêter à moyen terme ». Total PetroChemicals (TPF) a cependant tenu à nuancer l’approche de Christian Estrosi, puisque le groupe n’envisagerait « nullement d’arrêter son vapocraqueur à moyen terme ». Cela dit, nous pensons de notre côté que Total pourrait bel et bien se servir du prétexte du pipeline pour se retirer de Carling et laisser une nouvelle fois des centaines de personnes sur le carreau (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/02/26/chimie-menacee-la-lorraine-demande-a-paris-de-faire-flancher-total/)…
Emmanuel
30 octobre, 2010 à 10:44
Rappelons ici que ELF était intervenu sur l’impulsion de l’Etat, alors actionnaire, pour racheter la plate-forme de Carling dont les activités étaient sur le point d’être abandonnée pour une succession d’aciennes sociétés … Il convenait alors d’épargner au bassin houiller une autre perte dramatique d’emploi dans la succession de l’arrêt des mines.
Je crois que cette volonté n’est plus d’actualité, bien que l’Est de la Moselle n’ait eu accès à aucune reconversion industrielle par l’entremise d’une politique nationale, régionale ou départementale.
L’avenir est décidément bien sombre pour ce coin de Lorraine …
LORam
1 novembre, 2010 à 0:32
Le contrat prévoyant la livraison de matière première pour inéos sarralbe court jusqu’en 2019. TPF a bien l’intention de l’honorer mais rien ne dit que les produits seront issus de la plateforme de carling. Pour ma part la totalité du site fermera au mieux dans 5 ans, c’est bel et bien dans les cartons et ce ne sera pas la faute au pipe. Faut arrêter de nous leurrer. Ce site a été construit dans le but d’écouler la production de charbon lorrain suite aux premières fermetures de puits. Le gouvernement de l’époque voulait prouver que la carbochimie avait un avenir … quel avenir!
bloggerslorrainsengages
19 novembre, 2010 à 18:18
L’annonce de la construction, d’ici quatre ans, d’un pipeline d’éthylène-propylène reliant la France au reste de l’Europe pose la question de déterminer quelles sont les solutions envisagées par TPF pour assurer le maintien du vapocraqueur de Carling. Car la plateforme pétrochimique de Moselle-Est sera forcée de se repositionner par rapport à cette nouvelle donne dans le circuit de l’éthylène et du propylène en Europe.
Dans tous les cas, il s’agit surtout de préserver l’activité pétrochimique à Carling. Le pipeline ne doit pas constituer un concurrent, voire une menace pour ses activités, mais au contraire être un moteur pour diversifier les installations, en investissant par exemple dans des produits de niche comme les polyéthylènes de spécialité. Carling tient en tout cas à rester un site spécialisé dans la chimie de base.
Certains syndicats demandent à ce que soit implémentée à Carling la technologie MTO, comme sur le site Total de Feluy en Belgique, c’est-à-dire la fabrication d’éthylène et de propylène sans vapocraqueur et donc sans pétrole, à partir du méthanol, lui-même obtenu lors de la transformation de biomasse ou de gaz. L’idée est ambitieuse car cela impliquerait un investissement dépassant le milliard d’euros.
bloggerslorrainsengages
20 novembre, 2011 à 23:30
Le ministre français de l’Industrie, Eric Besson, s’est dit, devant le Sénat, « très désireux d’avancer » dans le projet de pipeline européen susceptible de relier les réseaux français et allemand d’oléfine, afin d’approvisionner les sites chimiques de Lorraine et du Jura. Il convient néanmoins de s’assurer que ce projet, estimé à 156 millions d’euros, susceptible de concurrencer le dernier vapocraqueur de Carling, est bien compatible avec le maintien du site en activité. De son côté, comme on pouvait le penser, Total ne semble pas très pressé de participer à ce projet européen de pipeline.