Alors que le chantier du second tronçon entre Baudrecourt et Vendenheim avance, le TGV-Est européen est un véritable succès commercial trois ans après son lancement. Les chiffres de fréquentation dépassent en effet toutes les prévisions et ne cessent de progresser. Malheureusement, le TGV attire peu de nouvelles entreprises en Lorraine. La preuve en est que la gare Lorraine TGV implantée dans le Vernois, au milieu des champs entre Metz et Nancy, reste désespérément seule dans le paysage. Mais cela aurait-il pu en être autrement en refusant d’implanter la gare dans l’aéroport, afin de créer une interconnexion rail-air ?
Beaucoup de gens ont cru que le TGV allait tout apporter avec lui. Mais une gare seule n’a jamais amené du développement, qui plus est en pleine crise économique. Les rares entreprises qui s’installent dans le secteur le font pour la proximité de l’autoroute, pas pour le TGV.
Le constat est le même en amont de la ligne autour de la gare Meuse TGV, en pleine campagne elle-aussi entre Verdun et Bar-le-Duc. Il n’y a eu aucune retombée. Le conseil général a acheté 130 hectares aux alentours pour des projets de développement et a payé des consultants pour avoir des idées. Malheureusement, les études sont venues s’empiler dans les placards et les quelques contacts pris avec des investisseurs intéressés ont abouti à des loupés et rien n’a vu le jour.
Il faut néanmoins reconnaître que ces éventuelles retombées sont très difficiles à quantifier et que le facteur TGV est délicat à isoler. Ainsi, quelle part occupe-t-il, par exemple, dans le succès actuel du Centre Pompidou-Metz ?
D’une manière générale, mis a part un frémissement sur le plan touristique pour des villes comme Metz et Nancy, avec une part croissante de visiteurs Franciliens, le TGV a été simplement un argument pour conserver le tissu économique et industriel existant. Pire, la clientèle d’affaires serait en régression d’au moins 15 %, les gens faisant un aller-retour dans la journée, sans réserver une nuit d’hôtel.
La Lorraine attend donc toujours le fameux « effet TGV ».
CrapaudVert57
25 octobre, 2010 à 23:35
Bonjour,
Avec une gare dans le Vernois au milieu des colza et en lui donnant à la naissance une étiquette « provisoire », on ne mettait pas forcément tous les cartes de son coté pour optimiser des « retombées ».
En visant une inter connexion air-fer, on aurait à coup sur dépensé beaucoup plus, sans probablement avoir pu influer sur le devenir pas bien brillant d’un aéroport régional couteux mais bien trop proche de plateformes aéroportuaires mieux équipées. Peut être faudrait il envisager un autre type d’interconnexion, et partir d’autres points de vue : fer-THD par exemple ?
Le terme de « retombées » en lui même doit être revisité, dans le sens ou il évoque indirectement la relative passivité du territoire. C’est au contraire, les initiatives prises par le territoire qui sont principales et essentielles, et qui peuvent éventuellement être favorisées par les performances impressionnantes du rail.
Bien cordialement.
bloggerslorrainsengages
26 octobre, 2010 à 11:23
Bonjour,
Merci pour votre commentaire, l’aéroport n’est pas forcement moins bien équipé que les structures voisines : aérogare correct, hangar, piste de plus de 3 000 mètres, parkings satisfaisants, taxiway pour les avions … le gros problème c’est qu’il souffre de mauvais choix politiques pour enfin décoller : mauvais choix de la localisation de la gare TGV, abandon du fret pour des raisons électorales évidentes du fait de la protestation des riverains, abandon des low-costs qui fonctionnent super bien a Zweibrucken puisque la région n’en veut pas, Ryanair voulait initialement s’implanter a MNL, mais faute de volonté politique, la société est partie a Vatry au fin fond de la Champagne et cela marche du tonnerre … c’est certain il y a coût élevé, mais il faut savoir ce que l’on veut et se donner les moyens de ses ambitions (qui plus est le coûtt aurait été certainement moins élevé si les bons choix avaient été tout de suite pris).
Bien cordialement.