Suite à la fermeture provisoire du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Bonsecours de Metz par l’Agence Régionale de la Santé (ARS), pour cause de mortalité excessive comparée à des moyennes françaises, nous tenons simplement à appeler nos concitoyens à ne pas céder à la tentation de sombrer dans la dérive médiatique qui a fortement tendance à diaboliser certains protagonistes et certains aspects de ce dossier compliqué. Ne tirons donc pas de conclusions trop hâtives qui pourraient remettre en question l’intégrité d’autrui.
Sans avoir de preuve ni d’élément précis, il nous apparait facile, honteux et anti-démocratique de jeter aux fauves de telles personnes. Cette démarche initiée par quelques pseudo-journalistes extrêmement mal avisés va tout simplement à l’encontre de l’éthique de leur profession, si tant est qu’elle en est véritablement une, et bafoue les principes les plus fondamentaux des droits et des devoirs de chacun dans une société libérale et démocratique.
Nous rappelons, à ce titre, que dans un communiqué, l’équipe médico-chirurgicale de Bonsecours affirme que « refuser d’opérer les malades les plus graves avec le plus de risques de complications est à l’évidence le moyen le plus simple d’améliorer les statistiques de mortalité d’un service ». Telle est à nos yeux la véritable question que doit soulever cette affaire devant les motivations évoquées par l’ARS. Dans le fond, c’est bien une question d’étique et de déontologie qui est posée ici : celle du choix d’opérer des malades dits à hauts risques, informés et consentants.
De nouveaux experts doivent éplucher les dossiers individuels des patients de l’hôpital. Attendons par conséquent leurs résultats.
En tout état de cause, les urgences cardiologiques, notamment les infarctus, sont toujours assurées par le Centre Hospitalier Régional de Metz-Thionville.
Marsyas
16 octobre, 2010 à 12:11
En attendant, je connais quelqu’un qui s’est fait opérer il y a un mois, pour une opération programmée classique (pas une urgence)… et il a failli y rester : plongé dans le coma, il a été transféré à Strasbourg puis Nancy. Bizarre, hein ? Le chirurgien messin qui se targue de traiter les cas difficiles refile aussi les ratés à d’autres CHU parce qu’il n’est pas capable de rattraper ses c…ries. Alors, pour la famille sous le choc, apprendre quelques semaines plus tard que le service chirurgical en question est fermé d’office pour surmortalité suspecte, ne peut qu’aiguiser des soupçons bien légitimes.
Je comprends que votre patriotisme lorrain vous pousse à douter de toute information négative, mais il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. A bon entendeur…
bloggerslorrainsengages
16 octobre, 2010 à 18:21
Laissons par conséquent le soin aux autorités compétentes de faire la lumière sur cette affaire.
Dans tous les cas, il est illusoire de croire que le service tout entier repose sur les seules épaules d’un chirurgien.
bloggerslorrainsengages
18 octobre, 2010 à 19:12
Le service de cardiologie et de soins intensifs de l’hôpital Bonsecours est très bien placé dans le classement annuel des meilleurs établissements de santé établi par le magazine Le Point, et ce, notamment dans la prise en charge de l’infarctus du myocarde. Avec une note de 19,45/20, il décroche même la mention très bien, autant sur le plan quantitatif que qualitatif. Rappelons que près de 900 patients y sont admis et traités chaque année pour un infarctus et près de 1 600 autres pour un syndrome de menace d’infarctus. Le service messin est ainsi le 3ème plus important de France.
messin
18 octobre, 2010 à 19:55
Marsyas cela n’est pas du patriotisme de prendre les infos avec précaution,c’est juste que dans beaucoup de cas comme sa la pierre a était jeté bien trop vite malheureusement !!
Long silence
20 octobre, 2010 à 0:10
D’accord sur le fond, laissons faire l’enquête. Mais,
Deux choses:
- Quand le docteur Roux explique que son service de Bonsecours acceuille tous ceux que les hopitaux voisins n’ont pas voulu, eu égard à leur état, c’est tout simplement faux. Je dirais même que c’est l’inverse, en chirurgie cardiaque, les cas les plus graves sont souvent traités soit à Strasbourg, soit à Nancy.
- Le docteur était déja sous la surveillance de l’ARS pour des pratiques douteuses, et avait été mis sous surveillance de l’hopital Bonsecours ainsi que de l’inspection des affaires sociales pour « fraude »…
Marsyas
22 octobre, 2010 à 9:26
« il est illusoire de croire que le service tout entier repose sur les seules épaules d’un chirurgien »
D’une certaine façon, c’est bien le problème : n’avez-vous pas appris qu’un infirmier anesthésiste du service s’est suicidé le 10 septembre après avoir été mis en cause par l’administration pour avoir réalisé un geste chirurgical (sternotomie) qui est normalement réservé à un chirurgien ? Lisez ici :
http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/notre-epoque/101540/operations-a-haut-risque.html
Ce que ne dit pas l’article, c’est que cet infirmier, un proche du Dr Roux, aurait laissé une lettre, avant de se suicider, où il dénonce toutes les irrégularités du service, irrégularités qui sont confirmées par de nombreux témoignages de patients ou proches de patients :
http://tout-metz.com/fermeture-service-cardiologie-hopital-bon-secours-metz-2010-380.php
bloggerslorrainsengages
15 janvier, 2011 à 20:07
Suspendu administrativement en octobre dernier, le service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Bonsecours, à Metz, devrait rouvrir le 15 février prochain, sous la tutelle du Pr Jean-Pierre Villemot, patron du service de chirurgie cardiovasculaire et de transplantation du CHU de Nancy.
Cette suspension a eu un impact très négatif sur les recettes du CHR de Metz-Thionville avec une perte de plus de 5,3 millions d’euros.
Le conseil de surveillance de l’établissement se réunira le 27 janvier pour approuver la création d’une communauté hospitalière de territoire, base juridique servant de support à la création d’un pôle commun de chirurgie cardiaque entre le CHR et le CHU.
A noter enfin que quatre professeurs d’université nancéiens
devraient prochainement arriver en Moselle pour collaborer au sein du service de chirurgie cardiaque. A l’inverse, des médecins messins iront à Nancy travailler et « se former ».
suicide
24 janvier, 2011 à 16:03
en réponse à Marsyas et autres : « laissons faire l’enquête » quelle enquête, quelles informations, tout est bien silencieux depuis, il ne reste seulement de concret qu’un suicide dont bien peu se soucie,le suicide d’un infirmier qui après 20 ans dans un même service est mis à pied 3 mois sans considération aucune , que le dit geste hors compétence n’a sûrement pas été accompli sans l’accord ou la surveillance d’un chirurgien, et que la dénonciation qui
a suivi n’ a pas été sans conséquence
bloggerslorrainsengages
18 février, 2011 à 11:58
Comme prévu, les consultations ont dernièrement redémarré au service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Bonsecours de Metz, suspendu en octobre dernier. Le Professeur Jean-Pierre Villemot et son équipe du Pôle Territorial de Chirurgie Cardiaque, Vasculaire et Transplantation font dans un premier temps tourner le service trois jours par semaine, à savoir le lundi, le mardi le mercredi, dans le cadre d’une chirurgie programmée. La capacité d’accueil est donc temporairement de 18 lits. Après un bilan de la phase initiale de reprise qui devrait être dressé à l’été 2011, l’activité pourrait être étendue aux cinq jours de la semaine et retrouver ainsi ses 24 lits initiaux.
bloggerslorrainsengages
18 mars, 2011 à 18:18
L’Agence Régionale de Santé (ARS), en la personne de Jean-Yves Grall, avait soulevé une surmortalité statistique et des défaillances dans les pratiques de Pierre-Michel Roux. Quelques jours après cette annonce, l’association « Metz a du cœur » voyait le jour. Elle rassemble aujourd’hui 500 membres, pratiquement tous des patients du docteur Roux.
L’association affirme qu’il ne s’agit pas ici d’amitié mais de respect. En effet, de nombreuses personnes ont eu un « choc » en apprenant que le chirurgien serait incompétent.
Afin de soulager leurs inquiétudes, les membres de l’association ont mené leur propre enquête en rencontrant des médecins, des cardiologues, des politiques et des anciens patients du docteur Roux.
Il en est ressorti plusieurs questions : pourquoi taire que le docteur Roux est spécialisé dans les cas difficiles donc à risque ? Pourquoi en France, seule la Lorraine utilise le taux de mortalité pour fermer un service ? L’ARS n’est-elle pas juge et parti ? Un « « score » de 94 % de vies sauvées sur 8 000 opérations n’est-il pas honorable ?
Dans tous les cas, on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres.
Sur le fameux taux élevé de mortalité, l’association indique que
l’augmentation coïncide avec la date à laquelle il avait été décidée de rassembler les services de réanimation générale et cardiaque, projet auquel le Dr Roux n’adhérait pas.