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Repères : le Lothringer Platt

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Le francique mosellan ou Lothringer Platt pour les linguistes (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/03/27/la-renaissance-du-platt/), encore parlé de nos jours, remonte à l’époque gallo-romaine. Cette langue qui dépasse nos frontières, appartient au groupe du Mittel Deutsch (ou moyen allemand), par opposition au Hoch Deutsch, parlé actuellement Outre-Rhin. Le Lothringer Platt est encore proche de la langue que pratiquaient Clovis et Charlemagne. Pour les habitants de part et d’autre de la frontière, il constitue un ciment culturel qui a survécu à toutes les vicissitudes de l’histoire.

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Au détour de vos escapades, ne soyez donc pas surpris si vous lisez des noms de village en francique mosellan. 

Ainsi, dans le Pays de Nied ou Niederland, Alzing se dit « Oljhéngen », Bouzonville, « Busendroff », Ebersviller, « Ewëschweiler », Filstroff, « Félschtroff », Freistroff, « Freeschtroff », Guerstling, « Gerschlingen », Mainvillers, « Maiwilla », Neunkirchen-lès-Bouzonville, « Nongkerchen » et Vaudreching, « Walaschen ».

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2 Commentaires

  1. bloggerslorrainsengages

    1 mai, 2011 à 22:04

    Avec plus de 400 000 locuteurs, le Lothringer Platt est la 3ème langue régionale de France après l’occitan et l’alsacien, mais devant le breton, le basque et le catalan.

  2. bloggerslorrainsengages

    26 février, 2012 à 23:42

    L’implantation des parlers franciques en Moselle remonterait à l’arrivée des Francs au Vème siècle. Cependant, avant son invasion par Jules César, la Moselle était occupée par les Belges, qui parlaient le Gaulois, mais dont beaucoup se réclamaient d’ascendance germanique. Le Lothringer Platt existerait donc en Moselle depuis 2 200 ans, et non 1 600 ans, et serait issu des langues celto-germaniques de la Gaule belge. C’est pourquoi les linguistes affirment qu’il s’agit-là d’une langue à part entière et non d’un reliquat mal dégrossi de germain.

    Par ailleurs, le francique a été pendant longtemps le ciment de l’intégration sociale. C’était la langue de la mine et de la cour de récréation. Les ouvriers et leurs enfants furent longtemps plattophones avant d’être francophones !

    Le Lothringer Platt reste cependant superbement ignoré par l’Education nationale française, puisque rien n’est entrepris pour son apprentissage.

    Bien que la circulaire Savary* soit applicable au Lothringer Platt, le Rectorat a longtemps considéré que c’était de l’Allemand. Cette langue a donc bénéficié des mesures de cette circulaire au détriment du Lothringer Platt. Depuis 1992, il existe un programme spécifique en Moselle, comprenant des notions linguistiques, historiques, géographiques et littéraires. De nombreuses familles demandent encore à ce qu’on enseigne le Lothringer Platt en maternelle et primaire dans certains cantons.

    * Circulaire Savary : Considéré comme une véritable avancée concernant les langues régionales dans le service public d’éducation nationale, ce circulaire organise les enseignements de langues et cultures régionales de la maternelle à l’université et autorise les expérimentations, telles que les ouvertures de classes bilingues.
    L’enseignement des langues et cultures régionales peut ainsi être considéré comme une matière spécifique.

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