L’industrie chimique lorraine, après avoir plongé en 2009, retrouve des couleurs cette année. L’ensemble des filières a subi la crise, mais les entreprises réinvestissent et recrutent dans une reprise qui reste fragile.
La chimie lorraine reste un acteur important sur le territoire, un fournisseur de nombreux secteurs industriels. Elle pèse en Lorraine encore près de 5 500 emplois directs, 2 000 liés à la sous-traitance sur les sites et plus de 12 000 emplois directs et indirects générés par la présence de complexes chimiques. Cette industrie confie en outre près de 150 millions d’euros de chiffre d’affaires à la sous-traitance. Néanmoins, avec la crise et les restructurations engagées dans la chimie lourde sur la plateforme de Carling-Saint-Avold (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/09/26/une-industrie-qui-fond-comme-neige-au-soleil/), les effectifs ont diminué de 7 %.
De même, la baisse des volumes, qui a été 9,7 % en France en 2009, approche les 20 % en Lorraine. Le ralentissement économique a affecté toute la production de toutes les filières : baisse de 12 % dans la chimie minérale, de 24 % dans la chimie organique, dont les installations ont aussi été frappées d’arrêts accidentels, et de 10 % dans la parachimie. En raison d’une chute des importations, la chimie lorraine, dont les exportations ont plongé de 1,4 milliards d’euros en 2008 à 1,04 milliards d’euros en 2009, a pu maintenir un excédent commercial positif (+ 183 millions d’euros). Les investissements ont naturellement suivi la même tendance pour baisser de 25 % et atteindre, avec 81,2 millions d’euros, leur niveau le plus bas depuis 10 ans.
Par ailleurs si l’activité devrait se redresser de 5 % cette année, elle ne devrait cependant pas retrouver son niveau de 2008 avant l’horizon 2011-2012. Les projets développés par certaines sociétés constituent également des signes de reprise encourageants. Ainsi, en injectant 15 millions d’euros dans une ligne de production de bicarbonate (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2008/11/18/vigilance-et-innovation-chez-novacarb-a-laneuveville-devant-nancy/), Novacarb va augmenter sa capacité de production de 50 000 tonnes. On peut également citer l’extension de la production de biodiesel, d’ester et de glycérine chez Ineos près de Verdun (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/09/12/nouvelles-installations-et-embauches-chez-ineos/), le démarrage d’un nouvel atelier acrylate chez Arkema en Moselle-Est (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/03/13/carling-un-programme-de-recherche-dans-la-chimie-du-vegetale/), l’extension de la production de gaz industriels (oxygène et azote) chez Air Liquide, l’extension chez Viba (colorants) à Forbach et le lancement de nouveaux produits chez Altuglas à Carling ou chez Hunstman dans la Meuse.
Enfin, malgré la crise, 60 personnes ont été embauchées en 2009. Le secteur prévoit d’en recruter encore 100 en 2010. N’oublions pas non plus que la pyramide des âges est assez élevée dans les entreprises chimiques en Lorraine, ce qui devrait contribuer à relancer les recrutements dans les prochaines années.
sous traitance
8 septembre, 2010 à 13:02
La sous traitance de l’industrie chimique en Lorraine est très importante vu le nombre d’emplois et le chiffres d’affaire. Avec la diminution des effectifs dans les entreprises de sous traitance due à la crise, elles devront faire attention et chercher d’autres clients.
bloggerslorrainsengages
29 mai, 2011 à 22:45
L’arrêt d’un vapocraqueur de Total Petrochemicals à Carling-Saint-Avold a provoqué celui d’une ligne de polypropylène et une centaine de suppressions d’emploi chez Ineos Sarralbe.
Depuis, l’horizon semble s’éclaircir progressivement pour l’entreprise qui emploie encore 224 salariés, pour un chiffre d’affaires qui devrait approcher les 325 millions d’euros.
A tel point que la société envisage de relancer une deuxième ligne de polypropylène d’ici la fin de l’année. Cette dernière lui permettrait de faire passer sa capacité de 64 000 tonnes à 90 000 tonnes, ce qui se traduirait par quelques embauches, le temps de remettre en état l’ancienne ligne 2 et de poursuivre les programmes d’investissement établis à 20 millions d’euros sur 5 ans.
Très actif dans les polymères, Sarralbe dépendait d’Ineos Manufacturing France. En devenant récemment Ineos Olefins & Polymers Sarralbe, le site a gagné en autonomie.
La production destinée à des marchés de niche qui trouvent des applications dans l’emballage alimentaire, les tuyaux et conduite de gaz, ainsi que les plastiques pour l’industrie automobile constituent les forces de la structure lorraine.
bloggerslorrainsengages
4 juillet, 2012 à 18:23
La chimie est une filière très présente en Lorraine. Le secteur emploie en effet 4 700 personnes dans 67 établissements et engendre près de 12 000 emplois directs de prestataires sur les sites industriels. Si elle a connu ces dernières années une forte érosion de ses entreprises et de ses effectifs en Lorraine (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/la-fin-de-la-chimie-en-lorraine-2/), elle a néanmoins encore recruté 250 personnes en 2011, accueilli 250 stagiaires et signé 50 contrats de professionnalisation. Elle constitue également le premier secteur industriel exportateur. Elle est mère et pilier de toutes les industries actuelles, puisqu’un emploi dans la chimie en génère trois autour de l’activité.
La Lorraine dispose d’un important potentiel de formation dans l’industrie chimique et à tous les niveaux.
Les soudières de Solvay à Dombasle (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/07/26/et-si-lavenir-passait-par-la-chimie-minerale/) et de Novacarb à Laneuveville-devant-Nancy affichent un bel optimisme (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2008/11/18/vigilance-et-innovation-chez-novacarb-a-laneuveville-devant-nancy/), malgré le recul de la production de carbonate et de verre pour l’automobile ou la construction. Les deux sites continuent en effet de se développer dans la production de bicarbonate sur un marché européen et dans des produits de niches.
De son côté, Arkema va investir 12 millions d’euros dans une chaudière lourd acrylique pour brûler certains de ses sous-produits (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/11/09/investissements-darkema-a-carling/). L’entreprise a également mis en route une nouvelle unité de 30 000 tonnes de produits acryliques destinées en aval du traitement de l’eau pour Floerger, qui appartient au groupe stéphanois SNF, installé à proximité de la plateforme. Arkema poursuit en outre son partenariat gagnant avec le Japonais Sumitomo Seika qui concerne la production de polymères super-absorbants destinés à fabriquer, entre autres, des couches culottes (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2011/06/08/chimie-bonne-nouvelle-chez-arkema/).
La chimie lorraine s’oriente de plus en plus vers la chimie verte. Pour preuve, l’usine Ineos de Baleycourt, près de Verdun, qui produit depuis 18 ans du biodiesel. Moyennant un investissement de 80 millions d’euros, une unité développant le procédé d’estérification a été créée (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/09/12/nouvelles-installations-et-embauches-chez-ineos/), dans le but de produire du biocarburant à partir du colza lorrain et champenois. 400 000 tonnes de graines ont été au total transformées en 2011 pour une production de 190 millions de litres de biodiesel.
Par ailleurs, Cédilor, filiale du groupe Véolia implantée à Malancourt-la-Montagne, a investi dans une unité de traitement de déchets industriels de surface, avec un procédé qui a nécessité 5 ans de recherche et développement. L’idée est ici d’extraire les différents métaux des boues et de ressortir des huiles de coupes. Le site pourra en traiter 5 à 10 000 tonnes par an à partir de cet été.
A noter enfin que la Lorraine dispose d’une des plus importantes usines de recyclage de batteries à Dieuze. Celle-ci en collecte 5 à 8 000 tonnes par an. Cédilor envisage de développer sur ce site une filière de recyclage de batteries au lithium utilisées pour les voitures électriques (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2011/03/16/la-lorraine-pionniere-du-vehicule-electrique/). Les solvants extraits pourraient alors être valorisés dans l’industrie chimique.