Les premières propositions de fermetures et d’ouvertures de classes ont été faites par les comités techniques paritaires et départementaux. De quoi provoquer de vives tensions et de forts mécontentements en Lorraine devant tant d’arbitrage et d’injustice. Un peu partout les esprits s’échauffent et la colère gronde…
Dans un contexte persistant de baisse de la démographie scolaire, la Lorraine essuie les plâtres depuis plusieurs années. Ainsi, l’année dernière, ce ne sont pas moins de 295 postes d’enseignants qui ont été supprimés dans notre belle province pour les collèges, les lycées d’enseignement général et les lycées professionnels !
Pour le premier degré en Moselle, certaines projections font état de 18 attributions d’emplois dans les écoles maternelles pour 22 retraits à la rentrée prochaine. La tendance est encore plus accentuée en primaire, avec 36 attributions pour 55 retraits. Dans le département, il y aurait en outre 63 suppressions de postes en collège, 63,5 en lycée professionnel et 66,5 dans les lycées généraux ! A Cuvry, dans le Sud messin, où le troisième poste d’enseignant de l’école élémentaire est menacé, les parents d’élèves sont d’ores et déjà montés au créneau et annoncent en signe de protestation une grande chaîne humaine lors de la fête de l’école le 25 juin prochain.
En Meurthe-et-Moselle, où les tensions sont vives, particulièrement dans le Pays-Haut (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/05/22/nouvelle-carte-scolaire-a-briey/), le département serait globalement à l’équilibre entre fermetures et ouvertures, en tout cas pour le premier degré. Cependant une quinzaine de cas devront encore être tranchés après le comptage effectué le jour de la rentrée scolaire. Car il faut bien dire qu’en définitive, c’est ce comptage qui reste l’élément clé de l’histoire. Les propositions sont en effet suspendues aux derniers flux de population que constituent par exemple un nouveau lotissement, l’ouverture d’une entreprise ou, dans le sens inverse, une fermeture. La scolarisation des enfants de moins de trois ans constitue une autre de ces variables. Parmi les décisions à trancher, se trouve l’école de Valleroy, où l’annonce de fermeture d’une des quatre classes de maternelle avait entraîné une réaction très vive des parents qui avaient muré les entrées (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/05/01/nouveau-vent-de-colere-contre-la-fermeture-de-classes-en-lorraine/).
Le Pays-Haut est ainsi particulièrement touché par les fermetures de classes et les suppressions de postes annoncées pour la rentrée prochaine. Dans tout l’arrondissement de Briey, 14 classes maternelles et primaires sont menacées de fermeture et une importante réduction des dotations horaires est imposée aux collèges et lycées. Le lycée général et technologique Alfred-Mézières, à Longwy, est de loin le plus meurtri avec une annonce de neuf suppressions de postes ! En guise de protestation, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté devant la sous-préfecture de Briey le 12 mai 2010 (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/05/14/ne-touchez-pas-a-nos-ecoles/). Le sous-préfet avait alors reconnu que toutes ces suppressions « faisaient quand même beaucoup ».
A noter enfin que dans les Vosges, des parents d’élèves de Saint-Dié ont dernièrement entamé une grève de la faim, afin de protester contre la fermeture annoncée de l’école Malzelay. Un rassemblement est de même prévu samedi devant l’hôtel de ville de Saint-Dié-des-Vosges dans le but de faire pression sur Christian Pierret, maire socialiste de la commune, qui serait à l’origine de cette décision. Selon les parents, à la rentrée prochaine, 75 enfants seraient concernés par cette mesure. Ou comment scier la branche sur laquelle on est assis…
Les BLE apportent tout leur soutient aux différents collectifs de parents d’élèves, d’enseignants et d’autres personnes qui contribuent de près de ou loin à préserver l’avenir et la réussite de nos enfants.