Les recherches archéologiques menées sur le tracé de la seconde phase de la LGV Est-européenne entre Baudrecourt et Vendenheim ont révélé un site gallo-romain de première importance sur un terrain de 3,5 hectares à Bassing, en Moselle.
Une douzaine d’archéologues de l’Institut National de la Recherche en Archéologie Préventive (INRAP) dispose de cinq mois pour faire parler le lieu qui fut occupé pendant au moins 500 ans en continu, du I er siècle avant J-C au IV ème siècle après J-C, soit à la charnière entre le deuxième âge du fer et la période romaine. Cet ensemble d’habitations constituant un domaine agricole montre le passage d’une ferme gauloise à une villa gallo-romaine plutôt cossue. Outre les objets mobiliers, comme les monnaies, les poteries, les fibules ou encore les céramiques, le site présente un complexe architectural complet, avec tout un réseau de chemins, de puits et de murs, révélant ainsi la majesté des lieux.
Les informations colligées par les archéologues permettent égalent de mieux comprendre les incidences des périodes de paix et de conflits sur le rapport de l’homme à son environnement, à son foyer et à l’architecture. En l’an 52, le retour à la paix referma la page de la guerre des Gaules. Les constructions passèrent alors d’une architecture en bois à une architecture en pierre. Le site de Bassing témoigne de cette évolution rapide. Les pièces de monnaie déterrées confirment quant à elles l’importance des mouvements de population et les apports résultant des nombreux échanges.
Les BLE tiennent enfin à faire part de leur regrets et de leur exaspération de voir qu’un nouveau site archéologique et touristique, à l’image de Bliesbruck et de la villa Saint-Ulrich dans le Pays de Sarrebourg, ne soit pas créé pour conserver ce patrimoine exceptionnel mis au jour. Nous voulons, compte-tenu de l’importance et de l’intérêt des lieux, que le tracé de la LGV soit déplacé de quelques centaines de mètres ou qu’un musée soit construit à proximité en présentant les principales découvertes et les plus beaux vestiges. Après les Vosges (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/02/09/massacre-dune-decouverte-dans-les-vosges/), au tour de Bassing de disparaître à jamais …