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La Lorraine se relève avec Pompidou-Metz

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C’est la fête en Lorraine. Après l’illumination de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port fin 2009, la Lorraine bénéficie désormais d’un autre phare blanc majestueux et harmonieux, à savoir le Centre Pompidou-Metz (CPM), pour rayonner sur toute l’Europe. Une utopie devenue réalité. Une renaissance pour Metz et la Lorraine, un nouvel espoir pour l’avenir.

Le Centre Pompidou-Metz constitue le premier exemple de décentralisation d’une grande institution culturelle parisienne. Le somptueux édifice, dessiné par les architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines, dispose de 5 000 mètres carrés d’espaces d’exposition, sur une surface totale de 10 700 mètres carrés, pour accueillir des œuvres puisées parmi les gigantesques collections de la structure parisienne.

En guise d’exposition inaugurale et de consécration, les visiteurs peuvent découvrir Chefs-d’œuvres ? et ses 780 tableaux, dessins, maquettes, présentations, vidéos … conçus par plus de 250 artistes majeurs du XXème siècle comme Matisse, Picasso, Warhol and co. Et dès le premier jour d’ouverture, plus de 4 000 personnes d’une vingtaine de nationalités différentes ont envahie le musée d’art contemporain. Un véritable succès ! Cela dit, l’attente n’a jamais excédé trente minutes et les flux ont été bien partagés entre les quatre secteurs de l’exposition. Entre 20 000 et 30 000 visiteurs sont attendus ce week-end. C’est la ruée vers l’art pour le Centre Pompidou-Metz, dont les responsables ambitionnent d’atteindre seulement 200 000 visiteurs par an à partir de 2011. Selon la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Moselle (CCI), ces prévisions sont largement « sous-évaluées ». Les Lorrains étant des « gens remplis de modestie par nature ». Du moment qu’ils se trompent dans le bon sens. Il faut dire qu’au moment où certains annonçaient une véritable bérézina pour le TGV Est-Européen, au regard de son activité et de sa fréquentation, on a trois ans d’avance sur le business plan, preuve irréfutable du succès de l’opération. Nous partageons cette analyse, dans la mesure où nous croyons que la barre des 200 000 visiteurs par an est insuffisante et traduit cela dit peut-être plus un manque d’ambition qu’une réelle modestie. Un tel chiffre représente moins de mille visiteurs par jour en moyenne pour le nouveau musée d’art contemporain, c’est-à-dire un peu plus que ce que comptabilisent le plan incliné de Saint-Louis-Arzviller et la cathédrale de Metz. Nous pensons au contraire qu’il faut se donner les moyens d’attirer au moins 500 000 visiteurs par an afin de pouvoir bénéficier de retombées économiques significatives. Il est, dans le même ordre d’idée, assez incroyable que le musée ne soit pas ouvert avant 11h en semaine. Un accueil des visiteurs dès 9h nous semble beaucoup plus cohérent.    

En attendant, 600 journalistes venus de toute l’Europe, mais aussi d’Asie et des États-Unis, avaient découvert en avant-première l’exposition Chefs-d’œuvre ?, peu avant que ce musée hors norme ne soit inauguré par le président de la république française, Nicolas Sarkozy, en présence notamment de son ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, et de plusieurs autres personnalités politiques et du monde la culture. Pour le chef de l’Etat français, le Centre Pompidou-Metz constitue un « élément de réponse aux restructurations qui ont frappé la Lorraine au cours des dernières décennies, de la sidérurgie au textile en passant par les mines jusqu’à, plus récemment, ses installations militaires ». Nous nous opposons fermement à un tel discours, très hypocrite, dans la mesure où le CPM avait été décidé bien avant l’annonce des iniques et odieuses restructurations militaires. Ce dernier ne doit en aucun cas servir de prétexte et de justifications à cette nouvelle saignée. Il s’agit de deux éléments indépendants, qui n’ont absolument rien avoir entre eux. Nicolas Sarkozy a profité de la cérémonie pour promettre que la France respecterait ses engagements de financement pour les infrastructures lorraines, notamment en ce qui concerne les travaux de la seconde phase de la LGV Est qui ne souffriront d’ « aucune restrictions de crédits », ainsi que l’élargissement de l’autoroute A31 qui doit « permettre à la Lorraine de rester l’axe de passage le plus naturel entre Rotterdam et la Méditerranée ». Le président français a également apporté son soutien à la mise en place d’un débat public sur une nouvelle liaison fluviale entre les bassins de la Moselle et de la Saône. Il a enfin confirmé l’installation à Metz de 1 500 emplois publics, dont la moitié au titre d’un nouveau « pôle statistique » avec le transfert d’une partie des services de l’INSEE

La mise en scène de cette petite cérémonie inaugurale entre amis ne nous a cependant pas laissés indifférents. Ainsi, pourquoi avoir réservé cette popote avec petits fours et autres gâteries, aux seules élites politiques, qui certes, pour certaines ont porté le projet, et non à un panel de citoyens « lambda » invités ? Pour des raisons de sécurités présidentielles ? Non, puisque tout le monde était fouillé à l’entrée pour l’occasion. Et puis compte-tenu de l’impressionnant dispositif de sécurité qui avait été déployé … Car, au final, ce sont quand même les simples citoyens du quotidien mais néanmoins contribuables, qui ont payé le monument et qui ont le droit d’en profiter. Malgré le fait que d’autres visites ont suivi le jour même de l’inauguration, à 16h et 18h, et même si le public de tous les jours peut découvrir gratuitement l’exposition en cette première semaine d’ouverture, une telle décision aurait constitué un geste symbolique fort et appréciable. Elle aurait également corroboré l’ambition tant affirmée de démocratiser l’art, d’amener et d’ouvrir la culture à toutes et à tous. 

On peut de même regretter qu’aucune des activités prévues autour du CPM ne soit encore sortie de terre. Des panneaux et autres pancartes cachent d’ailleurs la misère de ce trou béant aux visiteurs, comme en Chine à l’occasion des Jeux Olympiques et comme à Bilbao au moment de l’ouverture de l’antenne Guggenheim. La construction d’un palais des congrès, aux abords du musée, nous semble être une priorité. Si une association de préfiguration a été créée pour réaliser ce projet, la CCI de la Moselle attend quant à elle la pose d’une première pierre. C’est dans cette optique qu’elle a déjà voté à l’unanimité une subvention de 2,5 millions d’euros. Car il faut vraiment se hâter pour ne pas rater cette magnifique opportunité. Il faut par ailleurs en finir une bonne fois pour toutes avec les querelles de Polichinelle des politiques qui ont trop longtemps freiné le développement de Metz. Il apparaît de même urgent de valoriser cette grande métropole, par exemple en imaginant des stratégies d’ouverture en direction du Luxembourg et de Nancy. Pour y parvenir, Metz dispose de tous les atouts : la CCI de la Moselle est la 6ème de France, Mercy fera partie des dix plus grands établissements hospitaliers du pays, l’Université lorraine est désormais sur les rails. Les BLE ne pardonneront pas l’inertie et les divisions stériles. Pompidou marque le début d’une nouvelle ère qu’il est inconcevable de manquer.  

Après toutes ces réflexions et ces considérations qui nous apparaissaient nécessaires, rappelons que le Centre Pompidou-Metz participera samedi 15 mai à sa première Nuit des musées en ouvrant ses portes jusqu’à une heure du matin. A 21h30, le public sera convié à participer à la performance de l’artiste espagnole Maider López, en tenant un parapluie blanc illuminé d’une petite lampe qui sera remis sur place, comme autant de répliques poétiques du bâtiment de Shigeru Ban et de Jean de Gastines. Suivront à 22h15 et 23h45 les concerts de The Books et Aphex Twin dans le parc de la Seille puis à 23h15 le feu d’artifice du Groupe F. De gigantesques vagues pyrotechniques embraseront alors le ciel de Metz. Ce feu d’artifice, créé spécialement pour l’ouverture du Centre Pompidou-Metz en écho à Constellation en 2009, offrira une vision inédite du bâtiment. Les artificiers mettront ainsi toute leur maîtrise de la pyrotechnie au service d’une véritable approche artistique. Rappelons que le Groupe F a signé en 2009 le spectacle célébrant les 120 ans de la Tour Eiffel et en 2010 l’inauguration de la plus haute tour du monde, à savoir la Burj Khalifa à Dubaï. Enfin, le lendemain, la parade du Graoully partira de la Place d’Armes à 11h avec 1 000 enfants et un dragon réinventé par l’artiste Jean-Christophe Massinon pour rejoindre le parvis du Centre Pompidou-Metz. A partir de 13h, un banquet géant sera organisé aux abords du musée d’art contemporain.

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3 Commentaires

  1. messin

    16 mai, 2010 à 14:48

    Bonjour,le feu d’artifice etait trés « intense » mais court,dommage !
    Je suis completement d’accord avec votre article,il faut se bouger et profiter de tous « ses yeux » river sur Metz pour pouvoir enfin la montrer telle qu’elle est,représentatif de la Lorraine,magnifique ! :)

  2. messin

    17 mai, 2010 à 17:20

    Au fait,la lorraine se reléve ?!

    Pourquoi elle etait abbattue,couchée mise à terre, comme certains titres nationaux qui ont maladroitement titré des « Metz,la renaissance ou la renaissance de la Lorraine, je savais pas qu’ont etait mort ???!!! ;)

    Même un « l’art s’installe en région » mdrrr comme si que toutes les oeuvres d’art étaient a Paris lol pfff :)
    Avant c’était les incultes, limités « d’esprit » qui véhiculaient les clichées, maintenant c’est beaucoup de journalistes, pour cause de limite mental !

    Merci pour cet article qui se distingue des autres :)

  3. blogerslorrainsengages

    22 mai, 2010 à 14:01

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