Une exposition rétrospective présentant une centaine de toiles et de croquis issus de collections privées est consacrée à Adrienne Jouclard, dans son village natal d’Onville (54), jusqu’au 30 mai.
Née à Onville en 1882, mademoiselle Jouclard partageait sa vie entre Versailles et la vallée du Rupt de Mad, deux lieux qui resteront, tout au long de son existence, ses sources d’inspiration majeure. Elève à l’école des arts décoratifs de Paris puis des Beaux-arts, l’artiste s’affranchit très tôt des codes classiques pour aller vers un style plus personnel où le mouvement est omniprésent. Elle disait ainsi souvent qu’elle recherchait « le mouvement, non pas pour le mouvement lui-même », mais simplement parce que c’était pour elle « l’expression de la vie ». Au travers de scènes de la vie quotidienne, de fêtes populaires, elle capturait l’instant à la manière d’un cinéaste, sans le figer. Fluide, sa peinture chargée en matière vibrante, vit. A l’instar de nombreux artistes impressionnistes et cubistes, elle s’intéressa au début du XXème siècle au sport, qui était pour elle un « formidable réservoir à énergie où le mouvement prédomine ». Beaucoup de toiles d’Adrienne Jouclard montrent ainsi des combats de boxe, des championnats d’escrime, de patinage, d’équitation, ou encore des champs de course. Aujourd’hui, une trentaine de ces plus belles œuvres sont visibles au musée national du sport à Paris.
De même, lorsqu’elle venait en vacances à Onville, dans la maison familiale, elle sillonnait la vallée en vélo ou en solex avec son carnet de croquis dans la poche. Elle s’est en effet appropriée sa vie durant l’ensemble de ce territoire allant d’Arnaville à Waville et de Chambley à Gorze, et en a redessiné méticuleusement chaque parcelle, qu’elle mettait ensuite en peinture dans son atelier parisien.
De nos jours, l’œuvre d’Adrienne Jouclard jouit d’une notoriété qui a largement dépassé les frontières lorraines et françaises. Depuis 1992, une rue porte son nom à Onville.
(Source : presse régionale)