D’après une étude récente de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) sur l’impact des iniques et odieuses restructurations militaires à Metz et dans son agglomération, les seules fermetures de la Base Aérienne 128 de Metz-Frescaty, du 2ème Régiment du Génie et du 1er Régiment Médical détruiraient, directement ou indirectement, près de 6 200 emplois !
La BA 128, dont la fermeture est prévue après 2011, représente aujourd’hui 2 502 emplois directs. Mais l’INSEE révèle qu’en 2008 « la base aérienne a dépensé près de 5,3 millions d’euros à destination des entreprises lorraines, en échange de prestation de services ou de fournitures de matériel. Tout ceci sera donc à l’avenir autant d’argent en moins injecté dans l’économie locale, si bien que certaines sociétés lorraines pourraient avoir à souffrir de la reconversion du site. 100 emplois seraient par conséquent indirectement menacés selon l’INSEE.
Par ailleurs, en analysant les effets induits, l’INSEE révèle que la BA 128 distribue actuellement plus de 63 millions d’euros de rémunérations nettes à ses effectifs militaires et civils. Une somme qui était en partie réintroduite dans l’économie locale, à travers les dépenses de consommation dans les commerces, les loisirs, mais aussi avec le paiement des loyers … et qui ne le sera bientôt plus ! L’INSEE estime que cette perte de richesses pourrait conduire à la destruction de 1 000 emplois supplémentaires. Par conséquent, 3 600 emplois seraient menacés au total et uniquement par la fermeture de la BA 128 !
Mais ce n’est pas tout, puisque les restructurations militaires ne se limitent malheureusement pas à la seule BA 128 dans l’agglomération messine. En effet, le 1er Régiment Médical fait actuellement travailler 930 personnes à Châtel-Saint-Germain. Cela dit, l’INSEE révèle que ce quartier vit en relative autarcie, dans la mesure où 405 militaires sont logés sur place. La fermeture de cette unité devrait par conséquent n’avoir que très peu d’impact sur le marché immobilier. L’économie locale ne devrait pas non plus trop souffrir, puisque le 1er RMed ne dépensait pas plus de 170 000 euros en opérations de sous-traitance et en achats. Le régiment est de même composé en majorité d’hommes célibataires, sans charge de famille. Si bien qu’en tout, 420 emplois indirects ou induits pourraient disparaître suite au départ du 1er RMed.
Enfin, les conséquences de la disparition du 2ème Régiment du Génie sont plus difficiles à évaluer, dans la mesure où cette unité sera remplacée par le 3ème Régiment de Hussards. Le Génie employait 875 personnes et avait également recours à plus de 80 entreprises locales, dont 22 sont installées sur le ban communal de Metz. Néanmoins, la suppression des dépenses de consommation des militaires du 2ème RG occasionnerait, selon l’INSEE, la destruction de 350 emplois dans l’ensemble de l’économie locale.
Bref, un véritable désastre guette la région messine, un mauvais coup qu’il va maintenant être bien difficile à conjurer. Si les élus s’étaient activés et bougés le cul, on n’en serait certainement pas là.
(Source : INSEE de Lorraine et presse régionale)