La forêt de Terville, en Moselle, cache de nombreux trésors et mystères. Les plus visibles, quoi que bien camouflés par la végétation, sont ces petits ouvrages fortifiés que certains attribuent à tord à la Ligne Maginot. Il s’agit en réalité d’abris construits au début du XXème siècle par les Allemands, en vue de conserver les territoires annexés. La position bétonnée de Thionville, tracée en arc de cercle, s’appuyait sur la Moselle en amont et en aval de l’ancienne cité carolingienne à hauteur des forts d’Illange et de Koenigsmacker. Elle comportait 219 abris répartis sur deux lignes. Les plus grands et les plus solides étaient situés à l’arrière. Ces blockhaus n’ont jamais connu les combats. Beaucoup ont cela dit aujourd’hui disparu. Mais pour qui sait les repérer, certains veillent encore dans la forêt de Terville. Cette dernière renferme également de bien curieuses bosses, de véritables buttes de terre trop circulaires pour être naturelles. Selon les spécialistes, il est très probable qu’il s’agisse ici de tumulus datant de l’âge du bronze qui contiennent les dépouilles d’anciens princes et d’autres nobles.
Enfin, l’observateur avisé peut remarquer d’étranges trous qui se forment ici et là dans la forêt et qui se remplissent d’eau. Alors que certains y voient des impacts d’obus, des fosses de charbonniers ou encore des vestiges d’habitats antiques, d’autres croient y déceler des actes de sorcellerie, des mares au Diable. Leur origine est plus probablement d’ordre géologique. En effet, les sols minés par les eaux d’infiltration s’effondreraient pour former ces dépressions au fond desquelles s’accumule de l’argile, les rendant ainsi imperméables. Il n’y a pas si longtemps que cela, ces mares servaient au rouissage du chanvre ou du lin, un procédé de macération dans l’eau qui facilite le détachage des fibres.
(Source : presse régionale)