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Traditions de Carnaval en Lorraine

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Sarreguemines, Verdun, Remiremont, Sarrebourg … La Lorraine reste un bastion incontournable du carnaval où les manifestations, les défilés et les spectacles comiques s’y enchaînent. De nombreuses communes demeurent fidèles à cette tradition, particulièrement en Moselle-Est où la plupart des bals et des cavalcades font le plein. L’esprit de cette fête, encore solidement ancrée dans les mœurs, continue de souffler, même si, le carnaval, autrefois synonyme de brassage social et générationnel, peine aujourd’hui à rassembler.

Carnaval

Globalement, il faut dire que les jeunes se reconnaissent de moins en moins dans cette tradition qu’ils trouvent parfois désuète. Les anciens vivent quant à eux dans la nostalgie de la grande époque. Certains se souviennent encore du carnaval d’antan, comme à Hombourg-Haut par exemple. « C’était extraordinaire. Des gens venaient de Cologne. La fête durait quatre nuits de suite ! Il y avait 3 000 personnes, masquées intégralement. Et le dernier soir, tout le monde tombait le déguisement. » On est bien loin de ce faste aujourd’hui, si bien que la manifestation peine à remplir son unique soirée, pendant que le défilé périclite dans une société de plus en plus individualiste et sectaire. Dans la cité médiévale d’Hombourg-Haut, perchée sur son promontoire, on assiste ainsi depuis quinze ans au déclin de cette période d’allégresse, de joie, de dérision et d’inversement du rôle social que constitue le carnaval. La fermeture des houillères, quelques bagarres ayant terni l’image de la fête, en ont peut-être fait déchanter certains.    

En Lorraine, c’est en Moselle-Est que la tradition du carnaval reste la plus ancrée. Il faut dire que plus on est proche de l’Allemagne, plus cette tradition est forte. Les soirées y sont ici incontournables. Et c’est tant mieux. Si Metz, Woippy et Marange-Silvange ont depuis malheureusement déposé les déguisements, si Rurange et Montigny-les-Metz ont réduit la voilure, les manifestations de Moyeuvre-Grande et de Rosselange ont été remises au goût du jour et celles de Carling et de Bambiderstroff font toujours un carton. 

Dans le Pays de Nied, la tradition de carnaval a perdu de sa superbe. Avec le temps, beaucoup de rendez-vous traditionnels se sont éteints, faute de combattants, d’envie et de moyens. Si à Bouzonville, l’après-midi de la fête de la choucroute se teinte encore de quelques sketches, il faut aller jusqu’à Heining-lès-Bouzonville, près de la frontière sarroise, pour retrouver l’esprit joyeux et festif des Kappensitzungen d’antan. Chaque samedi de mars, une quarantaine de bénévoles se mobilise pour faire perdurer cette tradition sympathique et chaleureuse. Mais à Heining, on est quand même plus dans l’esprit spectacle de cabaret que dans la lecture acide de l’actualité récente. Toujours est-il qu’on y fait des sketches, des farces, des danses, des chants … de 20 h 15 jusqu’à 1 h du matin, devant une salle comble. Les spectateurs ont réservé leur soirée depuis des semaines. Même si une partie de la Kappensitzung se déroule encore (et heureusement) en Lothringer Platt, les organisateurs et les acteurs ont depuis diversifié leurs prestations, afin que ceux qui ne parlent par cette langue puissent tout de même s’amuser. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette formule séduit. 

Enfin, pour conclure cet exposé et cet état des lieux du carnaval en Lorraine, rappelons que ces jours de liesse et de folie ont aussi longtemps été synonymes de débauche, où tout était permis, et où alcool et sexe faisaient bon ménage. Une époque aujourd’hui révolue, ce qui n’est pas plus mal. Le problème, c’est que la situation s’est de nos jours considérablement dégradée. Si en ces temps de carnaval, les gens changeaient de peau pour s’immiscer dans celle d’un autre personnage et se laissaient plus facilement aller, ces travers autrefois codifiés et limités dans le temps, qui avaient pour but de décomplexer et de soulager la soupape sociale, ne sont plus du tout régulés. Car aujourd’hui, dans la société pourrie que l’on connaît, la débauche sexuelle c’est tous les jours.

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24 Commentaires

  1. bloggerslorrainsengages

    20 février, 2013 à 20:23

    Des centaines de spectateurs se sont massés tout le long du parcours de la cavalcade internationale de Hombourg-Haut pour applaudir les 35 groupes de participants composés de 15 chars, de 15 groupes à pied déguisés et de 5 musiques et fanfares venues de toute la Moselle-Est. Le tout dans une ambiance de folie avec distributions de friandises à foison. Allez hop à l’année prochaine !

  2. Groupe BLE Lorraine

    12 mars, 2014 à 21:22

    1 500 participants, une dizaine de chars et quatre musiques-fanfares ont participé à l’édition 2014 du Carnaval de Puttelange-aux-Lacs. 7 000 personnes venues de toute la région et de la Sarre ont assisté au défilé.

  3. Groupe BLE Lorraine

    26 mars, 2014 à 20:14

    La Kappensitzung est un spectacle atypique où se mêlent les bons mots des Footzers, ces amuseurs qui s’inspirent de l’actualité, la grâce sportive des Tanzgarten, troupes carnavalesques venues d’Allemagne, et les situations ubuesques de sketches créés pour l’occasion. Reste à saupoudrer l’ensemble de musique et de danse, le rythme devant aider la salle à ne pas baisser la garde. Les gens viennent y assister pour rire, danser, schungler lors des fameuses accolades groupées et surtout se laisser porter par l’énergie ambiante.

  4. Groupe BLE Lorraine

    21 mars, 2016 à 23:38

    Avec son Grand Corso carnavalesque qui réunit plus de 1 000 participants, près de 25 groupes costumés, onze chars et onze musiques carnavalesques, le Carnaval de Vittel est le plus important des Vosges.

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