En 2009, l’aéroport Metz-Nancy-Lorraine (MNL) a enregistré sa plus mauvaise fréquentation depuis 1997. Par rapport à 2008, année qui avait déjà affiché une chute de 15,6 %, cette dernière est en baisse de 9,6 %, avec un total de 263 000 passagers commerciaux. En l’espace de deux ans, ce sont ainsi 82 000 passagers qui se sont « envolés ». Deux facteurs peuvent principalement expliquer une telle diminution. D’une part le fameux et fumeux « effet TGV », d’autre part la crise économique incitant les gens à voyager moins cher ou à ne pas voyager du tout. Le premier a précipité la fermeture des liaisons Air France vers Paris et Nantes. Le deuxième met encore à mal les taux de remplissage des avions. Si bien qu’avec les deux conjugués, le trafic régulier est revenu à son plus bas niveau, c’est-à-dire celui de l’année d’ouverture en 1990. Cela dit, il y avait à l’époque la liaison vers Paris. Toujours est-il que l’aéroport Metz-Nancy-Lorraine affiche un déficit prévisionnel de 600 000 euros en 2009. Les dettes seront épongées à hauteur de 60 % par le conseil régional de Lorraine, propriétaire de l’infrastructure. Les chambres de commerces et d’industrie de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle combleront le reste. Un bilan guère reluisant et c’est le moins que l’on puisse dire. C’est pourquoi les partenaires institutionnels envisagent de confier l’aéroport à des professionnels privés ou à une société d’économie mixte. Nous pouvons néanmoins relativiser cette situation critique en comparant la triste performance de la structure lorraine aux résultats des autres aéroports. Ainsi, Orly et Roissy enregistrent une baisse de leur fréquentation de 5 %, Strasbourg de 17 %, Bâle-Mulhouse de 11 %, Luxembourg de 9 %, Francfort Hahn de 2,6 %, Baden-Baden de 7 %, Bordeaux de 7 %, Rennes de 13 % et Clermont-Ferrand de 25 % !
En attendant, MNL cherche à se donner des ailes. Son décollage pourrait venir d’éventuels partenariats avec les aéroports parisiens, voire avec celui du Findel sur le plateau du Kirchberg au Grand-duché, afin de servir de structure de délestage. Dans cette optique, le TGV-Est pourrait ensuite acheminer rapidement les passagers en transit à destination. Une façon d’associer train et avion, une fois n’est pas coutume. Le fret aérien et le low cost constituent de même et toujours des voies à suivre, malgré leur échec respectif en 2005 et en 2008. Le premier pourrait en effet déboucher sous la forme d’une plateforme de liaison air-rail, grâce à la proximité de la LGV. Le second pourrait peut-être redémarrer avec l’ouverture prochaine du Centre Pompidou-Metz, susceptible d’attirer un nouveau public. Il est en tout cas indispensable qu’une forte volonté politique accompagne cette démarche, ce qui a pour l’instant toujours fait défaut, pour que MNL ne sombre pas dans l’anonymat le plus total.
Au final, seule la liaison régulière vers Alger a affiché des résultats satisfaisants en 2009, avec une progression de 6,7 %. Elle devient par la même occasion, avec 24 414 passagers, la troisième destination lorraine, juste derrière Nice (24 813 passagers), mais loin derrière Lyon qui représente 44 % du trafic régulier et qui reste la ligne la plus active. Pour l’aéroport lorrain, qui a pourtant tout pour réussir, il y aurait ainsi un véritable potentiel sur l’Algérie. C’est pourquoi les responsables de MNL discutent régulièrement avec Air Algérie dans le but d’ouvrir des lignes vers Constantine et Oran. Mais la compagnie manque d’avions. A noter enfin que les liaisons régulières estivales vers Ajaccio, ouvertes en 2009, ont effectué une bonne première année avec 1 344 passagers acheminés. Du coup, Air France a décidé d’ouvrir cet été une autre ligne vers Bastia. Une liaison Marmara vers Palma de Majorque sera également mise en place cet été. Au plus fort de cette saison, la Tunisie et le Maroc restent les destinations favorites avec 38 % du trafic.
bloggerslorrainsengages
21 juin, 2013 à 15:32
MNL doit composer avec la présence de deux autres aéroports dans le paysage lorrain : Grand Nancy Aéropôle et Vosges Aéroports. Il est plus que nécessaires d’aboutir à au moins une complémentarité entre les trois structures, ainsi qu’à une mutualisation et à des vols partagés dans l’espace grand régional, si ce n’est à une fusion. Car après l’entrée de la société indienne Super Airport au capital de Vosges Aéroports, Epinal-Mirecourt est devenu le 4ème aéroport en France à accueillir de vols en provenance d’Inde, avec Paris, Lyon et Nice (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2012/01/04/aeroport-d%E2%80%99epinal-mirecourt-une-escale-entre-linde-et-les-etats-unis/). Par ailleurs, au moment où RyanAir annonce l’ouverture de deux lignes depuis Strasbourg, la question du retour des low cost se pose une nouvelle fois en Lorraine avec une acuité particulière (voir : http://forumdeslorrains.forumactif.com/t1725-les-vols-low-cost-font-leur-retour-a-mnl). D’autant plus que depuis 2005 et surtout depuis 2007 et l’arrivée du TGV Est-européen, le nombre de passagers ne cesse de diminuer à MNL, aujourd’hui 30ème aéroport français en termes de fréquentation. Les lignes vers Paris ont été supprimées, tout comme celles vers Nantes et Clermont-Ferrand. L’aéroport a perdu près de 100 000 passagers par an en quatre ans.