Décidément, les attaques contre le maintien et la pérennité du Droit Local en Moselle se multiplient. Ce phénomène est inquiétant. Le Groupe BLE Lorraine, exaspéré et outré d’un tel regain de désintérêt et de méprise venant de la part de certaines personnes mal avisées, se veut plus que jamais le défenseur du Droit Local en Moselle, héritage, « compensation » du lourd passé de guerres et de violences qui a marqué notre territoire. Aussi, nous jugeons intolérable, inacceptable et inadmissible la saisie de la Cour Européenne par une poignée d’habitants d’Alsace-Moselle en vue de faire constater la fin du Concordat pour des raisons de « laïcité ». Poussés par la récente condamnation de l’Italie par cette même Cour pour l’exposition de crucifix dans les écoles, ces réactionnaires affirment que, du fait de la première annexion à l’Allemagne, la loi française de 1905 séparant l’Eglise de l’Etat et l’interdiction de reconnaissance des cultes ou le salariat des prêtres ne s’est pas appliquée en Moselle. Rappelons qu’en 1801, Napoléon, alors Premier Consul, signa un Concordat avec l’Eglise catholique. Ce dernier fut par la suite étendu, au motif de l’utilité sociale de la religion, aux cultes protestants luthériens, réformés et juifs. Cela dit, le Concordat n’a pas été abrogé par les Allemands en 1870. Et alors ? Pourquoi en aurait-il été autrement ? Suite à la « ré-annexion » de la Moselle à la France, la loi du 1er juin 1924 a introduit ces diverses dispositions, dites de Droit Local, dont le maintien du Concordat (Article 7, alinéa 13).
Nous voulons mettre en garde tous les Lorrains, et ici plus particulièrement les Mosellans, qu’une telle remise en cause conduira le Droit Local à sa perte, telle une véritable boîte de Pandore ouverte à tout un tas d’âneries. Car, il faut être cohérent, si le régime des cultes d’Alsace-Moselle venait à être supprimé pour des motifs fumeux et scabreux, il faudrait aussi supprimer les deux jours fériés supplémentaires, à savoir ceux du Vendredi Saint et du 26 décembre. Sinistre conséquence sociale. De même, cela ouvrirait la voie, et c’est ce qu’attend avec impatience Paris, à la remise en cause du Droit Local concernant la sécurité sociale, système qui a d’ailleurs déjà commencé à être démantelé sournoisement. Il suffit de demander à votre caisse si vous en faite encore réellement partie … N’oublions pas que ces différentes avancées sociales ont fait et font encore aujourd’hui que nous sommes mieux remboursés ! Et en plus notre caisse n’est même pas en déficit !
Alors ne nous laissons par berner par ces intégristes que nous condamnons vivement !
Herlock
15 janvier, 2010 à 23:17
Bonsoir à tous,
Je me suis toujours demandé pourquoi le régime local de sécurité social n’était pas étendu à tout le territoire français. Non seulement ce système n’est pas en déficit, mais il est même bénéficiaire me semble-t-il. Alors pourquoi ne pas appliqué un système qui a fait ses preuves, en permettant à ses bénéficiaires d’être mieux couverts tout en payant moins de mutuelle? Au lieu de cela, on préfère rembourser de moins en moins de médicaments…
Le droit local doit demeurer un acquis, une avancée sociale. Ce régime a plus d’un siècle d’avance sur celui appliqué dans notre pays. Les deux jours de congés supplémentaires n’empêchent pas les entreprises de travailler de manière similaire, on produit autant (peut-être même plus) en Alsace-Moselle que partout ailleurs. Les magasins, les boutiques font d’excellents chiffres d’affaires malgré ces deux jours en moins dans le calendrier. Cela s’appelle l’efficience.
On ne peut tolérer un tel retour en arrière, surtout pour un prétexte religieux. Quand j’allais à l’école primaire, il y avait cours de cathéchisme. Il suffisait d’écrire une lettre au directeur de l’école pour en être dispensé, c’est tout. A part cette particularité, il n’y avait pas de crucifix dans les salles, personne ne portait de signes distinctifs religieux, et tout le monde se respectait. Je crois que c’est cela la laïcité.