Les premières assises du fret ferroviaire de Lorraine se sont dernièrement déroulées à Forbach, avec pour objectif de développer le fret de proximité. A cette occasion, les différents acteurs avaient été conviés, à savoir transporteurs, chargeurs, délégués syndicaux et responsables de la SNCF pour ne citer qu’eux.
Il faut dire que le thème, au centre de nombreuses réflexions, méritait bien d’être traité, car si sur de longues distances le transport des marchandises par wagon commence à s’imposer petit à petit avec la fameuse autoroute ferroviaire Bettembourg-Perpignan (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/05/13/le-ferroutage-gagne-du-terrain/), il n’en est pas de même sur les courtes distances. De là la question : comment le chemin de fer pourrait-il regrouper le trafic qui s’émiette sur les routes et autoroutes de Lorraine ? Aux Etats-Unis ce concept est déjà devenu réalité avec ce que l’on appelle les « short lines », même si de nombreux réseaux restent dans le domaine privé. Néanmoins, ce développement permet de mesurer le rôle déterminant du fret de proximité. Mais de nombreuses choses peuvent encore être améliorées en Lorraine. Ainsi, si l’usine Smart dispose d’un embranchement ferroviaire, toutes les voitures partent par camion, dans la mesure où la SNCF pratique des tarifs bien trop élevés. Ce constat est d’autant plus dommageable et regrettable quand on sait que la Lorraine a, en raison de son histoire, l’un des réseaux ferrés les plus développés de France, avec de nombreuses gares importantes comme Metz, Nancy, mais aussi Woippy, Toul, Longuyon, Forbach ou Sarreguemines et la possibilité combiner transport ferroviaire et fluvial à Thionville-Illange. De plus, seulement 3 % des marchandises circulent sur rail sur notre territoire. Il revient néanmoins à Paris de nous donner les moyens de développer le fret. Par ailleurs, les entreprises sont souvent réticentes à l’idée du fret ferroviaire en raison de la vitesse de transit, jugée trop faible. Les industriels préfèrent ainsi affréter des camions pour les courtes distances. Une possibilité serait enfin de faire émerger un transporteur unique européen. Un rapprochement entre la SNCF et la DB (Deutsche Bahn) pourrait y contribuer, afin d’offrir une continuité, une complémentarité et une solidarité entre le fret de proximité et le fret long trajet.