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La reconversion de Moyeuvre-Grande

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Située en plein cœur de la vallée de l’Orne, la ville de Moyeuvre-Grande est entourée de magnifiques forêts d’une superficie de près de 400 hectares. Nichée à plus de 175 mètres d’altitude, la commune offre de remarquables points de vue du haut des plateaux du Tréhémont et de Froidcul. Ce dernier s’élevant à plus de 300 mètres. Cœur historique de la sidérurgie lorraine en raison de l’ancienneté de ses mines et de ses forges, Moyeuvre-Grande a connu son apogée au milieu du XXème siècle. Depuis la fermeture des mines en 1993, la ville, aujourd’hui peuplée de 8 357 habitants, a entamé une profonde reconversion en se tournant vers l’avenir et le développement durable. Une véritable reconquête urbaine et démographique … 

Le travail du fer remonte à la nuit des temps dans la vallée de l’Orne. Le site de Froidcul, où vivent de nos jours  3 000 personnes, était déjà occupé au Néolithique, même si la première trace de son nom apparaît dans les textes au XIIème siècle. Les archives laissent d’ailleurs à penser que ce nom bien curieux désignerait de mauvais terrains, c’est-à-dire non cultivables. Deux types de minerais étaient recherchés à Moyeuvre-Grande, à savoir la minette, connue pour sa faible teneur en fer et sa haute teneur en phosphore, ainsi que le fer fort, quant à lui très riche. Pendant des siècles, l’exploitation s’est faite à flanc de coteau. En 1323, Edouard Ier, Comte de Bar, fit installer une forge hydraulique dans la localité. Ce fut de même en 1565 que la « vieille mine » ouvrit ses portes. En 1877, Thomas et Gilcrist réussirent à développer le procédé de déphosphorisation par le vent, afin de donner de la qualité à la minette. Ceci contribua fortement à l’enrichissement de la ville. La famille De Wendel y avait alors de nombreuses propriétés et exploitations. Mais les biens de cette puissante dynastie furent spoliés au cours de la Seconde Guerre Mondiale par les Nazis. Les forges et les mines de Moyeuvre furent ainsi placées sous la direction d’Hermann Goering. C’est seulement au milieu du XXème siècle que la ville connut son apogée. 440 190 tonnes d’acier furent produites en 1960. Quelques années plus tard, le déclin des mines commença à sonner. La dernière exploitation de Moyeuvre ferma ses portes en 1993, mettant ainsi fin à une formidable aventure. Une dérouleuse en évoque encore l’épopée au centre-ville.

Depuis, la ville a entamé un formidable renouveau, en se donnant pour objectif d’améliorer et d’embellir le cadre de vie de ses habitants. Déjà bordée de splendides forêts et traversée par l’Orne et le Conroy, la commune a acquis sa première fleur au concours des villes et villages fleuris en 2001, avant d’en être couronnée d’une troisième en 2005. Il faut dire qu’avec ses 89 hectares d’espaces vertes, dont 27 de friches industrielles requalifiées, Moyeuvre est véritablement une ville verte bien agréable. On est donc loin de l’image de sinistrose ! Outre ses richesses naturelles, Moyeuvre possède un riche patrimoine historique. En témoigne son château de style Renaissance construit par Jean-Pierre de Bettainvillers en 1616, comme l’indique la date sur son fronton. Le château devint hôpital des forges en 1907. Aujourd’hui, c’est toujours un établissement de santé. L’église de Moyeuvre, qui fut élevée au XIIIème siècle, fut certainement détruite par un affaissement minier. On en voit cela dit toujours le portail d’origine sur la nouvelle église qui lui succéda en 1752. L’édifice abrite en son sein un arbre de la liberté planté à la révolution française. Mais, la famille De Wendel, jugeant cette église trop petite et pas assez représentative de sa puissance, en fit construire une autre en 1887. Il s’agit de l’actuelle église Saint-Gorgon, dont le clocher est en cours de restauration. Le visiteur attentif pourra de même observer une tête de loup sculptée en 1637 dans la rue de la Taye. Cette dernière fut installée à cet endroit après la guerre de Trente ans. Le mystère demeure sur son emplacement d’origine. Enfin, le moulin de Frapouille est une autre curiosité de Moyeuvre à découvrir. Construit au XIVème siècle, il fut utilisé pour différents usages, comme la fabrication de papier. C’est en 1670 qu’il trouva sa véritable voie en étant affecté aux forges. Bien qu’il ne soit désormais plus en activité, il existe toujours. 

(Source : presse régionale)

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Un commentaire

  1. bloggerslorrainsengages

    27 janvier, 2011 à 23:11

    Le lotissement L’Ecrin forestier situé sur le plateau de Tréhémont en bordure de forêt à Moyeuvre-Grande a dernièrement obtenir le label « écoquartier ». Ce dernier récompense les efforts en matière de développement durable réalisés sur les parcelles et dans leur environnement immédiat. Ainsi, l’aménageur a prévu sur chaque parcelle une citerne de récupération d’eau de 5 000 litres, deux places de parking, ainsi que deux arbres fruitiers. A proximité, un arboretum pédagogique de 1,5 hectares qui sert de parc de promenade a également été réalisé. 40 essences d’arbres y ont été plantées, dont des arbres fruitiers. Des minis-étangs ont par ailleurs été aménagés afin de recueillir 730 à 850 mètres cubes d’eau en cas de forte pluie, ce qui devrait éviter un déversement trop brutal dans les conduites. 7 parcelles sont de même réservées pour des constructions en bois. Rappelons enfin que le lotissement comportera à terme plus de 160 logements, dont 110 maisons individuelles.

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