Après l’explosion d’un surchauffeur du vapocraqueur numéro 1, survenue le 15 juillet dernier sur la plateforme pétrochimique de Carling-Saint-Avold, qui a fait deux morts et sept blessés, des enquêtes judiciaires et internes avaient été ouvertes (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/07/19/enquete-sur-lexplosion-meurtriere-de-carling/). Le rapport interne, réalisé par le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) de Total Petrochemicals Carling, indique que toutes les barrières techniques de sécurité allumage du surchauffeur n’étaient pas activées. L’analyse de fond de cette catastrophe industrielle montre qu’une de ces sécurités avait été désactivée, dans la mesure où elle n’était pas fiable lors de l’installation de l’équipement, il y a de cela plusieurs dizaines d’années. En marche « normale », les ouvriers peuvent se passer de cette sécurité, mais si elle avait été activée le 15 juillet dernier, le drame aurait pu été évité puisqu’elle aurait stoppé l’arrivée de gaz et ainsi empêché les agents d’allumer le surchauffeur. La question que l’on peut naturellement se poser est de savoir pourquoi cette sécurité n’avait jamais été changée depuis le début, puisque la direction savait qu’elle n’était pas fiable. D’autant plus que le vapocraqueur n’était plus en marche « normale », dans la mesure où son surchauffeur avait été éteint. Le rapport souligne enfin la nécessité de disposer des meilleurs outils d’allumage, avec un système qui interdirait toute présence humaine près d’un surchauffeur. Le vapocraqueur numéro 2 de Carling-Saint-Avold en avait justement un qui interdisait aux agents d’approcher l’équipement. Or, ce dernier outil n’avait pas été éteint, au détriment de celui qui a explosé et qui ne disposait pas d’un système d’allumage à distance. Peut-être pour une raison de rentabilité…
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bloggerslorrainsengages
8 juillet, 2012 à 17:48
Le parquet de Metz a dernièrement annoncé la mise en examen de Total Petrochemicals France et de son ancien directeur pour homicides ou blessures involontaires, après l’explosion survenue le 15 juillet 2009 du vapocraqueur numéro 1 de Carling qui a fait 2 morts et 7 blessés.
Le 14 juillet, vers 23 heures, des pluies diluviennes s’abattent sur la plateforme de Carling Saint-Avold, site classé Seveso 2, seuil haut. Des infiltrations d’eau imposent l’arrêt du vapocraqueur. Le lendemain, 9 hommes, 8 employés de Total et un salarié d’une entreprise sous-traitante, sont chargés de réactiver le vapocraqueur. Au moment du redémarrage, de la vapeur sèche rencontre un élément encore indéterminé et provoque une déflagration ressentie jusque dans les communes voisines.
Il s’agit de la catastrophe la plus grave survenue sur cette plateforme ces 25 dernières années.
Groupe BLE Lorraine
6 novembre, 2016 à 12:14
Après sept ans de procédures judicaires, le groupe Total et l’ancien directeur du site de Carling ne feront pas appel du jugement rendu en juin dernier.
Le 15 juillet 2009, une explosion survenue dans le vapocraqueur n°1 de la plateforme pétrochimique de Total Petrochemicals France (TPF) de Carling avait coûté la vie à deux hommes, Jérôme Griffoul, opérateur âgé de 28 ans, et Maximilien Lemerre, 21 ans, en formation sur le site.
Au cours du procès pour homicide involontaire dans le cadre du travail et blessures involontaires qui s’est tenu en février 2016 au Tribunal de Sarreguemines, le procureur avait dénoncé « un mode opératoire défaillant et approximatif ». D’autres éléments avaient également été pointés du doigt comme le système de sécurité défaillant, la vétusté des installations, l’imprécision des consignes ou encore le choix d’opérateurs insuffisamment formés.
Le directeur du site de l’époque a été condamné à un an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende. TPF a de son côté été condamné à 200 000 euros d’amende.