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La zone de Villers-la-Montagne en difficulté

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La zone industrielle de Villers-la-Montagne, l’une des plus importantes du Pays-Haut, subit la crise de plein fouet. En souffrance, la zone avait pourtant grandi pour atteindre les 2 000 emplois. Aujourd’hui les épisodes malheureux de JVC et de Daewoo sont encore loin d’être digérés. 

La zone a vu s’abattre la crise financière puis la crise économique sur ses entreprises. D’ailleurs si ces dernières n’ont pas encore fermé leurs portes, elles connaissent actuellement de fortes turbulences. Les annonces de plans de licenciements se multiplient, tout comme les craintes des salariés. Ce sont d’abord les intérimaires qui ont été éliminés, puis les contrats à durée déterminée. Le chômage augmente et des drames sociaux et humains se préparent. C’est par exemple le cas chez Eurostamp. L’entreprise, qui fabrique des pièces embouties pour l’industrie automobile, a annoncé en juillet dernier la suppression de 107 emplois sur les 480 que compte le site du Pays-Haut. Les employés sont dernièrement revenus avec quelques compensations du siège social du groupe à Turin et continuent de mener des actions en vue de limiter le nombre de licenciés. Mais si les projecteurs sont actuellement braqués sur Eurostamp, cette dernière n’est cependant la seule entreprise à connaître des difficultés. Faurécia en est par exemple une autre. Les 155 salariés de l’entreprise, qui fabrique des inserts d’appuie-tête et des palonniers pour voitures, avaient de même appris qu’ils subiraient un plan économique prévoyant la suppression de 25 postes. Aujourd’hui, 24 départs volontaires et un départ contraint sont intervenus. Sealynx a de plus eu recours à des mesures de chômage partiel pour ses 70 salariés qui produisent des joints de PVC pour … le secteur automobile.  En septembre 2008, trois personnes des services administratifs avaient déjà été licenciées. On voit bien ici les conséquences désastreuses de la dépendance à une unique activité économique. Quelle erreur de ne pas avoir joué la carte de la diversification ! Certains coins de Lorraine sont en train de le payer au prix le plus fort. Enfin, s’il n’y a pas eu de licenciements, chez FVM Technologies, société qui fabrique des cartes et des boîtes de vitesse en aluminium pour PSA, de nombreux départs sont intervenus, si bien que les effectifs sont passés de près de 500 salariés en 2007, dont une centaine de postes en intérim, à 320. 

Face à un tel cataclysme économique et social, le conseil municipal de Villers-la-Montagne peut parfois agir, en décidant par exemple d’une exonération de taxe professionnelle pendant deux ans pour les entreprises en grandes difficulté. Mais une telle mesure reste toutefois exceptionnelle pour une commune qui perçoit annuellement 914 000 euros de taxe professionnelle. En raison de sa très forte, et pour être francs inconcevable dépendance à l’industrie automobile, la zone de Villers-la-Montagne pourrait vraiment connaître des problèmes en cascade. Les différentes PME sont en effet extrêmement liées les unes aux autres. Le problème pour la municipalité, c’est que si la zone venait à être amputée d’une partie de ses forces, tout le monde en souffrirait, les chômeurs, mais aussi les associations de la ville, en raison des baisses de subventions. Mais si la ville ne perçoit plus assez de revenus, elle ne peut plus de même accorder des aides. Un véritable cercle vicieux.   

Cela dit, avant de parler de scénario catastrophe, quelques signaux positifs sont visibles. En effet, les « touches » pour l’implantation de nouvelles entreprises, sont certes moins nombreuses, mais existent toujours. Un bureau d’études travaille par exemple sur une mégazone. Malgré les incertitudes des investisseurs, ce qui est sûr, c’est qu’un centre de tri ouvrira prochainement sur la zone. Il constitue toutefois plus un équipement qu’une nouvelle usine pour le maire. Ce dernier se souvient encore, à la fin des années 1980, de l’arrivée d’entreprises asiatiques, notamment japonaises et Sud-coréennes, attirées par les aides accordées par l’Etat français. Un changement d’origines qui représenta en quelque sorte un choc des cultures, car les patrons avaient alors déclarés qu’ils devaient être présents au moins sept ans. Et effectivement, ils sont restés plus de sept ans, plus de douze même pour Daewoo. Mais les calculs effectués par les Sud- Coréens ou les Japonais étaient simples au moment de décider de fermer leurs usines. Ils se justifièrent en disant qu’ils avaient versé des salaires aux Lorrains, qu’ils avaient payé la taxe professionnelle aux collectivités territoriales, mais quand ils faisaient le total, ils estimaient qu’il y avait eu retour sur investissement. Pour faire admettre leur départ de la zone, ils montraient tout simplement une comparaison entre le prix de revient d’un ouvrier lorrain et d’un ouvrier tchèque ou chinois. Daewwo, par exemple, fabriquait 200 000 micro-ondes à ses débuts, puis un million. Mais pour ses patrons, le personnel n’avait aucune valeur. C’était une question de civilisation, de choc culturel. Depuis, la conception des Asiatiques a gagné une bonne partie des Européens … 

A noter enfin que la zone industrielle de Villers-la-Montagne peut potentiellement s’étendre sur cinquante hectares. Signe d’optimisme dans un ciel bien sombre, la vente d’un bâtiment de 16 000 mètres carrés à la Direction interdépartementale des routes. Plusieurs autres options d’achat sont par ailleurs envisagées. Tout n’est donc pas perdu, à condition de se diversifier. 

(Source : presse régionale)

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